Isle Royale (USA) : plus que deux loups et une population d’élans qui explose

Isle Royale (USA) : plus que deux loups et une population d’élans qui explose

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Isle Royale, 2008. La chasse se soldera par un échec pour les loups. Photo Michigan Tech University, John Vucetich

Le parc national de l’Isle Royale, situé sur le Lac supérieur et appartenant à l’état du Michigan (Etats-Unis) est une île de 72 km de longueur. Il constitue depuis des décennies un laboratoire à ciel ouvert pour les scientifiques étudiant les rapports prédateurs / proies dans un environnement fermé.

Il y a quelques jours, les chercheurs de la Michigan Technological University ont indiqué dans le dernier rapport annuel que la population d’élans de l’île a augmenté par rapport à 2016 et qu’elle est aujourd’hui estimée à 1600 animaux. Une population qui pourrait doubler dans les 3-4 ans, exposant les élans à une famine généralisée. Des signes montrent en effet que les sapins baumier du parc sont surconsommés ; une plante aquatique, encore abondante il y a seulement six ans, ne se trouve plus aujourd’hui que dans des zones où les élans ne sont pas.

Cette explosion du nombre d’élans est notamment due à la quasi-extinction des loups qui ne sont plus qu’au nombre de deux : un mâle, et une femelle qui est la fille mais aussi la demi-sœur du mâle.

Si le nombre d’élans double comme prévu, on atteindra un record jamais observé depuis 60 ans d’observation.

Les élans sont arrivés les premiers sur l’Isle Royale au début des années 1900, croissant rapidement dans un environnement vide de prédateurs. A la fin des années 1940, profitant d’un pont de glace reliant l’île à l’Ontario (Canada), quelques loups se sont installés sur l’île. Depuis, la population d’élans fluctue de 700 à 1200 individus.

La population de loups quant à elle a pu atteindre la cinquantaine d’animaux. Mais ce chiffre a diminué, principalement à cause de la consanguinité : peu d’individus fondateurs et aucune arrivée d’autres loups possible sauf lors d’hivers très rigoureux. Il y a 10 ans, les loups étaient encore une trentaine. Seulement trois en 2015. Et il n’y aura probablement pas de reproduction cette année vu que la femelle, étroitement reliée génétiquement au mâle, s’est montré agressive et a refusé l’accouplement.

Le parc national étudie la possibilité de réintroduire des loups dès cette année.