Relâcher de l’ourse Ziva : 18 ans déjà !

Relâcher de l’ourse Ziva : 18 ans déjà !

Photo Artus / FERUS
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L’ourse Ziva, relâchée en mai 1996. Photo Artus / FERUS
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Communiqué de presse de l’association FERUS

18 ans déjà !

19 mai 1996 – 19 mai 2014 

Restauration de la population d’ours dans les Pyrénées : un programme majeur dans tous les sens du terme

Quel rôle la ministre Ségolène Royal jouera-t’elle dans ce programme en faveur de la biodiversité pyrénéenne ?

Il y a 18 ans, la première ourse d’origine slovène, nommée Živa, ce qui signifie « vivante » en slovène, était lâchée sur la commune de Melles en Haute-Garonne.

La seule descendance de Živa vit désormais à l’ouest des Pyrénées, loin des femelles des Pyrénées centrales. En effet, l’unique fils vivant de Živa, nommé Néré, a quitté le noyau central, à l’âge où un jeune ours recherche son futur territoire, pour arriver en Béarn (Pyrénées-Atlantiques).

De la venue de Néré en Béarn est né Cannellito, fils de l’ourse Cannelle (dernière ourse de souche pyrénéenne) et petit-fils de Živa (première ourse slovène lâchée en Pyrénées centrales), tout un symbole.

Depuis la mort de l’ourse Cannelle, Néré et Cannellito constituent à eux seuls le noyau occidental de la population d’ours dans les Pyrénées. Un noyau constitué exclusivement de mâles donc…

18 ans après le lâcher de Živa la « vivante », va-t-on laisser mourir ses descendants et clore l’histoire de l’ours en Béarn ?

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La majorité du programme étant atteinte au sens civil du terme, nous pouvons dresser un bilan positif en faveur de l’ours dans les Pyrénées :

– Les ours en provenance de Slovénie se sont bien adaptés à leur nouveau territoire, ce qui était prévisible, étant exactement de la même espèce. Pour preuve la bonne reproduction observée, y compris un cas de reproduction d’un mâle (Néré) avec la dernière femelle de souche pyrénéenne (Cannelle).

– Les Pyrénéens comme les Français sont favorables à la présence de l’ours. Toutes les études d’opinion le montrent, malgré la désinformation menée par les opposants. Les 6 800 soutiens qu’ils revendiquent représentent moins de 2% des Pyrénéens consultés en 2011 sur le lâcher d’une ourse en Béarn …

– L’ours n’est pas dangereux pour l’homme. Aucune attaque d’ours sur un homme n’a été constatée en 18 ans, et même depuis 150 ans dans les Pyrénées.

– L’ours ne menace pas l’élevage. Les dégâts causés par les ours sont limités et baissent alors que le nombre d’ours augmente. Grâce aux mesures de protection des troupeaux, les pertes globales sont même plus réduites qu’avant 1996 ! Le retour de l’ours a aussi permis de mobiliser d’importants moyens pour moderniser les conditions de vie et de travail des bergers en montagne.

– L’ours constitue un atout économique et touristique, hélas trop souvent ignoré. Des expérimentations de valorisation économique et de valorisation touristique ont démontré leur pertinence. Il manque aujourd’hui une volonté politique nationale et locale pour assurer ces développements économique et touristique autour de l’ours dans Pyrénées et permettre ainsi aux Pyrénéens de profiter de ces ressources importantes.

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La majorité du programme au sens démographique et génétique n’est toutefois pas encore atteinte et demande une intervention courageuse des élus locaux et de Madame la ministre de l’Écologie Ségolène Royal, garante des espèces protégées.

En effet, une expertise du Muséum National d’Histoire Naturelle commandée sous la présidence de François Hollande a été rendue publique début 2014.

Rappelant que « la Directive Habitats impose aux États membres de maintenir les populations d’ours bruns dans un état de conservation favorable », et s’agissant des scenarii de conservation, le Muséum :

• considère que « la non-intervention maximise les risques encourus pour le maintien de l’espèce dans les Pyrénées puisqu’elle cumule à la fois les risques démographiques et génétiques pour les deux noyaux de la population ».

• préconise : pour le noyau occidental : « Idéalement » un renforcement de 3 mâles et 10 femelles ou, « au minimum », un renforcement de 4 femelles. Ces renforcements devant être effectués très rapidement et de manière la plus synchrone possible.

Pour le noyau central : « Idéalement », un renforcement de 1 mâle et 3 femelles, « au minimum » un renforcement de 2 femelles pleines. Ces renforcements sont recommandés dans un horizon de 4 ans.

• prévient que « tout retard nécessitera une probabilité d’intervention ultérieure beaucoup plus importante ».

En cette période importante de rédaction de la loi nationale sur la biodiversité et des travaux au sein du comité de massif pyrénéen pour la stratégie pyrénéenne de valorisation de la biodiversité, quel sera l’engagement ou le désengagement de Madame la Ministre vis à vis de l’ours dans les Pyrénées ? 18 ans après le lâcher de Živa la « vivante », va-t-on laisser mourir ses descendants et clore l’histoire de l’ours en Béarn ?

En attendant une prise de position claire et ferme au niveau national et local, FERUS se réjouit de l’évolution positive côté espagnol. Fort du bilan français, il vient d’être décidé par les autorités espagnoles et la commission européenne le lâcher d’un ours mâle en Val d’Aran (noyau Pyrénées centrales côté espagnol).

Quid côté français ?

Liens vers :

-> L’album de la réintroduction des ourses Živa et Mellba

-> Dossier de presse Ferus / Pays de l’Ours-Adet pour les 15 ans du lâcher de Živa

-> Bilans 2013 et perspectives pour un futur plan ours