Pas de lâcher d’ourse : les réactions du FIEP et de Pays de l’ours-ADET

Pas de lâcher d’ourse : les réactions du FIEP et de Pays de l’ours-ADET

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Voir aussi le communiqué de FERUS : les ours béarnais abandonnés (1er juin 2011)

Communiqué du FIEP Groupe ours Pyrénées, 1er juin 2011

On a tué Cannelle pour la 2ème fois !

La décision gouvernementale de ne pas lâcher une ourse au printemps 2011 en Béarn, malgré un avis favorable du CNPN, équivaut à signer l’arrêt de mort de l’espèce dans les Pyrénées occidentales, où elle n’a jamais cessé de cohabiter avec l’homme depuis la nuit des temps.

Le refus de ce sauvetage « in extremis » du  noyau occidental de l’ours brun est un reniement de la parole de l’Etat au niveau national (signature du contrat de charte en 2004, plan de restauration de 2006, annonce du renforcement en Béarn par Mme Jouanno en juillet 2010) et international.

Ne pas apporter une femelle en Béarn, c’est accepter la disparition d’une espèce protégée, en danger d’extinction en France et sur le point de s’éteindre en Béarn, où ne subsistent que deux mâles. C’est porter un coup au patrimoine naturel et culturel du Béarn, où l’ours est le symbole d’une montagne pyrénéenne qui attire tous les ans des millions de visiteurs.

Le FIEP Groupe ours Pyrénées qui milite depuis plus de 30 ans « pour que l’ours et le berger puissent vivre ensemble dans les Pyrénées » est abasourdi face à une décision aussi incompréhensible qu’irrationnelle. A-t-on le droit de sacrifier un monument écologique vivant à des considérations électoralistes, à très court terme ? A-t-on le droit de sacrifier une espèce qui n’a fait que sept victimes parmi les ovins en Béarn en 2010, alors que les chiens, les maladies, les accidents, la concurrence étrangère, le manque de main d’œuvre,  les réglementations draconiennes, font de vrais dégâts auprès des éleveurs…

Comment la France peut-elle annoncer et communiquer sur une Stratégie nationale de la biodiversité il y a à peine quelques jours et faire le contraire sur le terrain là où sa responsabilité est engagée concrètement et à court terme ?

Le FIEP Groupe ours Pyrénées ne renoncera jamais à se battre pour éviter que l’ours ne soit plus présent que dans le « carnaval biarnés ».

Communiqué de Pays de l’ours-ADET, 1er juin 2011

Le Gouvernement signe l’arrêt de mort de l’ours en Béarn !

Le 26 juillet 2010, Chantal Jouanno concluait 5 années de réflexion et de concertation par l’engagement de lâcher une ourse en Béarn au printemps 2011.

Bien que très insuffisant en regard de l’enjeu de la conservation de la population d’ours dans les Pyrénées, nous avions fait l’effort de faire confiance à l’engagement de l’Etat d’aller « lentement mais sûrement ».

Mais cette voie intermédiaire entre les tenants d’un véritable plan de restauration et ceux de l’extermination de l’ours, n’avait de sens qu’à la condition d’avancer, même lentement, mais sans s’arrêter.

Aujourd’hui, le Gouvernement marque une rupture avec la politique menée de manière continue par  L’Etat depuis plus de 15 ans.

Le refus de lâcher ce printemps une ourse en Béarn est un reniement de la parole de l’Etat, qui signe l’arrêt de mort de l’ours en Béarn où il est présent depuis des millénaires.

C’est un mauvais coup porté aux Pyrénées et aux Pyrénéens : En méconnaissant les obligations européennes de la France, le Gouvernement s’expose à des sanctions pouvant aller jusqu’au gel des financements communautaires pour les Pyrénées, comme le rappelait Chantal Jouanno elle-même en juillet 2010.

Une fois de plus, nous nous ridiculisons aux yeux de l’Europe et des pays qui font eux l’effort pour protéger leurs espèces menacées. La voix de la France sur les questions environnementales, fondamentales pour l’avenir, s’en trouve considérablement affaiblie.

Nous ne pouvons que condamner le décalage entre les beaux discours et les actes sur le terrain.
La stratégie nationale pour la biodiversité, annoncée récemment par Nathalie Kosciusko-Morizet, n’était-elle qu’un chiffon de papier ?

Voir aussi :

Sarkozy a tranché : il n’y aura pas de lâcher d’ourse dans le Béarn (communiqué de FERUS, 1er juin 2012)

– Pour le lâcher d’une ourse dans le Béarn : CYBER ACTION !!!!!! (mai 2011)

Lâcher d’une ourse : avis favorable du CNPN (21 mai 2011)

– 15 ans déjà depuis le premier lâcher d’ours en France ! Ferus et Pays de l’ours-Adet font le bilan (communiqué FERUS / Pays de l’ours-ADET, 19 mai 2011)

– Consultation pour la réintroduction d’une ourse dans le Béarn : la contribution de FERUS (février 2011)

– Ours : 16 000 signatures pour restaurer une population viable ! (février 2011)

– Lettre ouverte à C. Jouanno : attendre encore, c’est compromettre le lâcher d’une ourse en 2011 (lettre ouverte, octobre 2010)

2 commentaires sur “Pas de lâcher d’ourse : les réactions du FIEP et de Pays de l’ours-ADET”

Je suis assez d’accord sur le diagnostic, les défenseurs de l’ours ne font malheureusement pas le poids électorale ment et probablement économiquement, à court terme.
Je pense que cela peut changer, mais à court terme ce qui domine c’est probablement l’élection de 2012
La question difficile c’est la définition des actions permettant de changer cet état de chose.
La même chose a été observée pour la corrida.
Un politique médiocre et sans conviction réelle pense avant tout à sa réélection.

A la vérité nous sommes en Béarn ( comme en d’autres endroits des Pyrénées ) face à des énergumènes qui sont pathologiquement , viscéralement et génétiquement anti-nature . Leur état est conséquent à des générations de lutte pour la survie dans la conquête , la domination et l’exploitation de la nature . Ces gens là ont raté une marche de l’évolution et sont incapables d’appréhender intellectuellement les urgences de la perte du vivant … Le gouvernement , la loi , les subventions et les fusils sont aujourd’hui de leur côté . Et se ne sont pas nos palabres et nos tentatives de dialogue et de persuasion qui réussiront là où des années et des années de pédagogie du Fiep ont échoué à leur mettre un peu de plomb dans la tête ..
Nous sommes face à une petite maffia qui fait sa loi aidé en cela par l’impéritie du ministère de l’environnement et il n’y a pas d’autres moyens que de développer des rapports de forces plus efficaces et originaux pour sauver ce qu’il reste à sauver . Le souci est aujourd’hui de réagir pour l’avenir du noyau Central pour ce qui est du Béarn tout le monde a bien compris que c’était terminé . Me N.K.M va pouvoir s’afficher dans l’histoire des Pyrénées Béarnaises à côté de Mr Marquèze ,le tueur de Cannelle, pour illustrer le couple infernal qui a définitivement mis fin à l’existence de l’ours dans ces montagnes . Quelle gloire ! Mais aussi quelle responsabilité !


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