Soirées autour de l’ours : « Là où l’homme et l’ours cohabitent »

Soirées autour de l’ours : « Là où l’homme et l’ours cohabitent »

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Soirée ours FERUS FAPAS Pyrénées

Article Sud-Ouest, 29 octobre 2010

Là où l’homme et l’ours cohabitent

La rencontre autour de l’ours brun, organisée à la mi-octobre à Borce, a rassemblé une quarantaine de personnes (dont le maire d’Etsaut). Elle était animée par Roberto Hartasánchez, du Fonds pour la protection des animaux sauvages (Fapas) en lien avec Ferus et Parc’Ours. Le scientifique a montré comment l’association Fapas, implantée dans les Asturies, a relancé une économie rurale en favorisant les plantations d’arbres (châtaigniers, fruitiers), l’apiculture et l’élevage avec la pose de clôtures pour la gestion du bétail (vaches). Car « les ours occupent des territoires intimement partagés avec les hommes depuis des milliers d’années et la conservation de l’ours est également celle des zones rurales ». Dans des vallées de la montagne asturienne, longues, étroites et parsemées de petits villages, les ours, dont le nombre avait chuté à 50 dans les années 80, représentent à ce jour un effectif de 175.

Natura 2000

Roberto Hartasánchez a expliqué comment hommes et ours cohabitent sans problème. « Dans notre région, il n’y a pas ces problèmes de société avec l’ours qui habite près des villages. L’ours s’est installé dans la société et les Asturiens ont trouvé qu’il fallait protéger l’écologie de l’ours. Et même dans la zone centrale où il n’est pas présent, les gens demandent sa présence. »

De fait, tout le territoire des Asturies adhère à Natura 2000, et perçoit d’importantes subventions de l’Europe grâce à la grande valeur environnementale due à la présence de l’ours. Les chasseurs eux-mêmes sont partie prenante dans la protection ursine : ils suivent des formations pour la gestion de la faune sauvage dans laquelle les sangliers sont le danger numéro 1 pour l’économie locale. Pour l’ours, le problème est centré sur les braconniers. Pour se protéger de toute pression po- litique, l’association du Fapas (18 000 adhérents) est financièrement indépendante. Cependant, pour Roberto Hartasánchez, « l’ours constituant une très bonne image de la société, de grosses et moyennes entreprises (Alimerca, Carrefour…) contribuent de manières diverses à subventionner les actions du Fapas. »

Article publié avec l’aimable autorisation de l’auteure, Martine Lacout-Loustalet

Voir : Pyrénées : des soirées-échanges autour de l’ours en octobre