N°85 (octobre 2022)

La Gazette des Grands Prédateurs N°85 (octobre 2022)

Editorial. Par Daniel Madeleine Actus Loup. Pan pan pan. Par Sandrine Andrieux. Actus Ours. Partie de ping-pong juridique autour des effarouchements. Par Patrick Leyrissoux Actus Lynx. Une naissance en Côte-d’Or […]

Sommaire :

  • Editorial. Par Daniel Madeleine
  • Actus Loup. Pan pan pan. Par Sandrine Andrieux.
  • Actus Ours. Partie de ping-pong juridique autour des effarouchements. Par Patrick Leyrissoux
  • Actus Lynx. Une naissance en Côte-d’Or : une très bonne nouvelle à relativiser. Par Olivier Guder
  • Api’Ours. Participez à l’achat d’un arbre
  • Bénévolat. Un nouvel été fructueux
  • Plan Loup. Gestion du dossier loup par la France, rien ne va plus ! Par Roger Mathieu
  • Dossier. 1992 – 2022. Le retour du loup en France : 30 ans ! (Interview avec Bertrand Sicard, président de FERUS / « 30 ans de loup gris » par Yves Paccalet / Le retour du loup en 30 dates / « 30 ans de protection ou de haine de la nature ? » par Antoine Peillon)
  • Galerie. Alain Victor

Editorial

par Daniel Madeleine, ancien président et cofondateur du Groupe Loup France

Le grand retour… novembre 1992

Qui aurait parié à la fin des années 1980 qu’en 2022, nous aurions plusieurs centaines de loups en France et que plus d’une centaine serait abattue « légalement » et illégalement chaque année ?

Au début de l’année 1992, les naturalistes français qui s’intéressaient au loup se comptaient sur les doigts des deux mains. Même au sein de l’ONC*, des parcs nationaux et des réserves naturelles, si vous parliez d’un retour possible de l’animal, vous faisiez sourire poliment
pour le moins… Seuls quelques « illuminés » un peu nostalgiques du monde d’avant ayant des contacts des deux côtés de la frontière : François, René, Gilbert, Jacques, Gérard, Paolo, Robert…n’ont pas été très surpris par ce retour naturel.
Avec René Burle et quelques autres, aussitôt que la nouvelle s’est répandue dans le microcosme naturaliste, il est devenu évident pour nous qu’il fallait faire quelque chose.
C’est ainsi que le Groupe Loup France est né au printemps 1993.
Nous étions bien naïfs, il y a 30 ans…Nous pensions réhabiliter le loup en discothèque avec quelques accords de guitare de Romane et un superbe texte de Franck Thomas récité amicalement par Richard Berry sur un CD.

Il y a 30 ans, les ruraux que nous étions cherchaient à établir un dialogue objectif et dépassionné avec le monde de l’élevage. C’est l’époque où nous militions pour qu’en cas d’attaque, le doute bénéficie aux éleveurs et qu’ils soient indemnisés rapidement. C’est à ce moment-là aussi que quelques bergers courageux ont adhéré au GLF afin de porter une parole différente, audible par le monde pastoral. C’est l’époque aussi des premières confrontations avec des politiques, des techniciens agricoles, des ruraux et une certaine presse qui utilisent toutes les ficelles de la démagogie et de la désinformation pour faire de
l’animal le problème numéro un de l’élevage.

En 30 ans, rien n’a vraiment changé de ce côté là.

Il y a 30 ans, c’est à cette époque que nous sommes partis à la rencontre de quelques « spécialistes » du loup : Gérard Ménatory et sa fille Anne, Giorgio Boscagli, Bernard Goltschalk, Robert Igel, R.F. Dubois et surtout Robert Hainard qui, après nous avoir reçus chez lui à Bernex, nous avait fait l’honneur d’accepter d’être le président d’honneur du
Groupe Loup France.

Le plus surprenant, au moment de célébrer cette victoire de la nature sur l’obscurantisme, c’est que la région d’où sont originaires « nos » loups s’apprête elle aussi à célébrer un anniversaire : les 100 ans de la création du parc national Abruzzes, Lazzio et Molise. Les loups auraient-ils franchi les frontières si ce parc national qui reste le plus bel exemple
européen d’une paix retrouvée entre les hommes et la nature n’avait pas vu le jour ?

Mon souvenir le plus marquant de cette époque : une nuit de janvier 1993, passée à la belle étoile, en compagnie de Jacques Carriat, au col de Salèse, dans un mètre de neige par moins 15 degrés. Nous étions là contre l’avis du parc national pour essayer de voir ou d’entendre le loup. Totalement congelés, nous avons dû nous contenter d’une très
vieille trace de grand canidé et d’un chant de tétras. Rassurez- vous, cela ne nous a pas empêchés de rêver et 30 ans après, nous continuons à espérer que les hommes fassent enfin fait la paix avec les loups… et la nature.

* Office National de la Chasse, aujourd’hui OFB (Office Français de la Biodiversité)



Et toujours, les rubriques actus monde, vie associative, la vie des réseaux, galerie…

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