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Editorial décembre 2009

2009 fût un bon cru !

Pour l’édition 2008, pastoraLoup avait marqué une (relative) pose dans sa progression régulière.
Ce n’était que pour mieux rebondir en 2009, avec un regain d’activité et des nouveautés qui sont venues enrichir notre expérience et conforter notre place, en faisant fructifier les acquis des années passées.

Record battu cette saison, pour le nombre de bénévoles participants, avec 69 personnes sur le terrain, pour une ou plusieurs missions, de mai à novembre, au profit d’une bonne vingtaine d’exploitations.

Comme chaque saison, quelques attaques (ou tentatives) de loup sur les troupeaux concernés viennent (re)donner les limites de notre action en particulier et de la présence humaine en général. Néanmoins on peut constater que de plus en plus d’événements de prédation se reportent sur des animaux à l’écart (pour des raisons très diverses comme une mauvaise météo, un relief difficile …) isolés du dispositif principal de protection qui semble donc bien remplir son rôle dissuasif et limite les attaques importantes sur l’essentiel du troupeau (avec potentiellement surplus-killing, stress collectif, mouvements de panique …) Le bénévole en mission de surveillance, à la couchade ou au pâturage participe pleinement à ce phénomène !

Les aménagements pastoraux que nous réalisons sont un bon complément à ces missions de soutien quotidien. Ils donnent plus de « durabilité » à notre initiative et facilitent, directement ou indirectement, la protection globale des cheptels.
Notre atout est de pouvoir proposer une « main-d’œuvre » conséquente (souvent très motivée) afin de réduire de façon importante les délais et contraintes de réalisation, en minimisant par exemple, l’aspect souvent fastidieux de certaines tâches (acheminement des matériaux, débroussaillage …)
La diversité des milieux (maquis, forêt, escarpements rocheux …) et des travaux à réaliser selon les structures mises en place, nous apporte avec le temps un bon savoir faire et une efficacité réelle … toujours dans la bonne humeur, malgré la rudesse de certaines opérations !!

Les éleveurs et bergers partenaires saluent généralement l’implication des bénévoles et leur « professionnalisme » Leur action, leur présence réduit non seulement la charge de travail mais aussi le sentiment d’inquiétude que peuvent ressentir bergers ou éleveurs dans certaines situations. Sur le plan technique comme humain, les bénévoles estiment leur action de soutien utile.
La présence humaine leur semble être une bonne réponse à la gestion du risque de prédation qu’ils participent à rendre plus supportable et les rencontres initiées par leur action leur paraissent importantes pour « mieux » communiquer et se comprendre.
La plupart des témoignages relèvent la qualité des relations avec les éleveurs et bergers partenaires.

En profitant d’un meilleur recrutement cette saison, nous avons pu répondre à de nouvelles demandes, souvent transmises par les DDEA concernées, qui nous ont amené à travailler sur de nouvelles zones géographiques, de nouveaux milieux naturels, de nouveaux systèmes d’exploitation, avec de nouveaux partenaires … Bref, des expériences enrichissantes qui ont donné encore plus de sens au programme.

Du Leman aux rives varoises de la Méditerranée, des ZPT « réactivées » aux nouvelles zones de colonisation en passant par quelques « points-chauds », pastoraLoup s’est souvent baladé au plus près de ce qui faisait « l’actualité loup » cette année.

La problématique, nous le savons, reste complexe et … conflictuelle. Outre les discordances « idéologiques », les jeux de rôles fréquents et les freins ou blocages politiques alourdissent régulièrement les démarches. Le milieu naturel dans lequel se déroulent nos actions est difficile, les activités d’élevage le sont, à plus d’un titre, également et les aléas sont (très) nombreux…

Le programme pastoraLoup, loin d’être un « voyage d’agrément » évolue bien souvent « border line », un peu aux limites de tout ! Mais les résultats sont là, parfois instantanés et flagrants, parfois infimes, perceptibles qu’à long terme.

Pour les années à venir, de nombreux projets sont à l’étude, pour faire évoluer le programme et d’une manière plus générale, pour consolider et étoffer nos actions de terrain en faveur des moyens de protection et de la coexistence entre activités pastorales et grands prédateurs.

A suivre au printemps 2010 …

Pour en savoir plus sur l’édition 2009, les actions en détail, les tendances, des chiffres, des graphiques, des photos, des témoignages … consultez le rapport annuel 2009 d’activité du programme.

Bonne fin d’année et merci encore à tous ceux qui ont fait vivre pastoraloup en 2009

JL B – décembre 09

Jean-Luc Borelli