Biologie et présence en France

Biologie et présence en France

Le loup gris (Canis lupus) appartient à l’ordre des Carnivores et à la famille des Canidés

Elle compte une quarantaine d’espèces dont les renards, chacals, coyotes, lycaons etc … Il habite tous les types de milieux naturels de l’hémisphère Nord, des montagnes européennes aux plaines boisées, en passant par tous les types de peuplement forestiers, les plateaux cultivés de Castille en Espagne, l’Arctique, la toundra, les steppes de Mongolie, les montagnes du Caucase, de l’Altaï ou du Pamir jusqu’à 5500 m d’altitude et les zones semi-désertiques d’Arabie saoudite ou d’Israël.


==>> Les loups en France ne sont pas des hybrides

Description

loup-description-FERUS

Une vie en meute

cp morgane bricard (15)
Photo Morgane Bricard (parc animalier de Ste Croix)

Le loup est une espèce sociale dont les populations sont structurées en groupes familiaux appelés meutes. Celles-ci se composent d’un couple dominant reproducteur et de ses jeunes de l’année, parfois d’un ou deux jeunes de l’année précédente. En France, les meutes comportent généralement 4 à cinq individus en fin d’hiver, parfois jusqu’à 10.  Le territoire d’une meute varie en fonction de l’abondance et de la répartition des proies. Dans les Alpes, sa superficie est de l’ordre de 150 à 300 km2.

Le couple dominant ne se reproduit qu’une fois par an. Une portée compte environ 4 à 8 louveteaux.La mortalité des jeunes est importante et intervient surtout au cours de leur première année. Ils quittent le groupe entre 2 et 4 ans. Ces loups en dispersion représentent 10 à 40 % de l’effectif d’une population. Vulnérables et peu expérimentés, ces jeunes parcourent des espaces qu’ils ne connaissent pas et doivent chasser seuls.


Un prédateur efficace des ongulés sauvages

LOUP_CHAINE florian graf - FERUS
Ressources alimentaires du loup. Illustration Florian Graf / FERUS

Le loup peut consommer des insectes et des fruits comme des grands mammifères mais il est principalement dépendant des ongulés. Il peut aussi se nourrir d’animaux qu’il trouve morts dans la nature (charognes).

Ce prédateur est capable de s’adapter à des situations très diverses, ce qui lui permet d’exploiter l’ensemble des populations d’ongulés d’une région. Pour survivre, il doit disposer de ressources abondantes et accessibles toute l’année. Les ongulés sauvages (chamois, mouflons, chevreuils, cerfs, sangliers…) constituent ses proies principales. Le loup ne se maintiendrait pas en l’absence de cette faune sauvage.

Comme l’activité cynégétique régresse dans certaines régions, l’arrivée des loups contribuera à réguler les ongulés sauvages. Le loup ajuste ses effectifs aux ressources disponibles et ne provoque jamais la disparition de ses proies. Les loups s’installent préférentiellement dans les sites qui présentent les plus importantes densités de grands herbivores sauvages. On observe alors, au cours des premières années, une réduction plus ou moins sensible de l’effectif des ongulés. A la suite d’une diminution des ressources, la mortalité naturelle des jeunes loups augmente et un équilibre s’établit.

Cependant, quelle que soit la densité de ces proies naturelles, les tentatives de prédation sur le bétail persistent, essentiellement du printemps à l’automne. Il existe des solutions éprouvées pour limiter l’impact du loup sur les troupeaux domestiques.


Présence en France

Le loup est l’un des carnivores qui occupait la plus vaste aire de répartition dans le monde (ensemble de l’hémisphère nord). A la fin du 18ème siècle, il y avait entre 10 et 20 000 loups en France (estimations à partir d’une moyenne de 6000 loups tués annuellement).
L’espèce était présente du bord de la mer à la haute montagne.
Après une persécution organisée, l’espèce a disparu au cours des années 1930. Les derniers loups vivaient en Dordogne, en Charente, dans la Vienne et la Haute-Vienne. Dans les Alpes, l’espèce avait déjà disparu depuis une trentaine d’années.

lachize-loup-alpes
Loups dans les Alpes. Photo Christian Lachize

D’où vient-il ?

Les premiers indices de loups dans les Alpes du sud datent de la fin des années 1980. La première observation d’individus authentifiée a été faite en novembre 1992 dans le parc national du Mercantour. Les loups n’ont pas été réintroduits, ils sont arrivés à la suite d’une recolonisation par étapes de l’Italie depuis le massif des Abruzzes (centre de l’Italie). Ce retour s’est déroulé sur plus de 20 ans.

Cette reconquête s’est faite à la faveur de plusieurs facteurs :

  • la protection légale ;
  • la présence de nombreux ongulés sauvages ;
  • la déprise agricole qui a favorisé aussi bien les proies que les prédateurs. Les superficies en cours de boisements se sont étendues.

En Europe, le loup a profité de l’expansion du chevreuil et du sanglier.


Une exceptionnelle capacité de dispersion

Les loups sont capables de traverser des zones habitées et les grandes infrastructures de transport. Ils ont traversé des espaces urbanisés en Italie du Nord et ont traversé la vallée du Rhône, l’obstacle le plus difficile pour cette espèce en France pour rejoindre le Massif central.

Quelques années après les premières observations attestées dans les Alpes-Maritimes, la colonisation s’est faite dans une grande partie des Alpes avec des incursions dans tous les massifs montagneux situés autour : Vosges, Jura, Massif central, Pyrénées. Au-delà de ces massifs, il n’y a aucune raison biologique ou écologique pour que les loups se limitent à la montagne et l’espèce devrait pouvoir coloniser la plupart des régions françaises. On y note un potentiel élevé d’installation (ongulés sauvages abondants, tranquillité…).

Les analyses génétiques ont montré que tous les loups présents en France proviennent de la souche d’origine italienne.


Une population française vulnérable

A l’issue de l’hiver 2022-2023, la population de loups en France est estimée à 1104 individus (source : OFB). Par comparaison, il y a 1500-2000 loups en Espagne, plus de 1000 en Allemagne et plus de 3000 en Italie.

Si de nouveaux territoires français sont rejoints par des loups en dispersion, l’installation de nouveaux groupes reproducteurs y est quasiment inexistante. La reproduction constatée quasi-exclusivement dans les massifs alpins et provençaux.

Si la population de loups croit encore,elle est bien moins importante que ce qu’elle pourrait être, probablement à cause d’un braconnage intense et des tirs de loups autorisés par l’Etat.

Au vu de ces éléments, la population de loups française reste donc vulnérable.

Sur la Liste rouge des espèces menacées en France  de l’IUCN (2017) , le loup gris, Canis lupus, est classé « vulnérable ».

==>> 2017 – Expertise scientifique collective sur le devenir de la population de loups en France (Muséum National d’Histoire Naturelle / ONCFS) : les tirs sont trop nombreux, la population de loups en France risque l’extinction !

Voir aussi ==>> Une expansion difficile du loup en France.

M2E45L158-158R393B309
Loup dans les Alpes. Photo Olivier Janet

Suivi de l’espèce 2022

Le bilan du suivi hivernal 2021-2022 de la population de loups en France estime le nombre de loups à 921 individus.

==>> Suivi estival 2021 : 128 meutes détectées

Génétique 2018

  • Les loups sont d’origine italo-alpine
  • Le taux d’hybridation est bas, non problématique et conforme aux autres populations de loups en Europe

==>> Bilan loup génétique 2018 (ONCFS)

Voir aussi :  L’évolution du loup en France depuis son retour avec  les rapports LIFE et le bulletin du Réseau Loup (1996-2018)


Comportement envers l’homme

La rencontre avec des loups reste un événement rare parce que ces animaux sont discrets, craintifs, et parcourent de vastes territoires.

En France, la peur du loup est ancrée dans la mémoire collective, ce qui n’est pas le cas dans d’autres pays. Cette crainte n’a pas lieu d’être : les attaques sur l’homme n’ont été recensées à l’époque moderne que dans des circonstances exceptionnelles (animaux atteints de la rage).

Quelle est la conduite à tenir en cas de rencontre fortuite avec un loup ?Au cours des 5000 rencontres enregistrées par le Réseau Loup-Lynx depuis le retour du loup en France, aucune confrontation entre un loup et un homme n’a été recensée ==>> ONCFS

Non, le loup en France ne s’est pas habitué à l’homme ! ==>> OFB

Voir aussi ==>> The fear of wolves, recueil des attaques de loups sur les humains (2002)


Téléchargez la plaquette « Le loup en France »

Plaquette de FERUS 16 pages


Flyer 4 p. « Le loup en France – 2023 « 


Téléchargez « Le retour du loup, une chance pour les Pyrénées »


Plaquette Cap-Loup : pour en finir avec les contre-vérités sur le pastoralisme et sur la chasse

2 commentaires sur “Biologie et présence en France”

[…] Le loup est l’un des carnivores qui occupait la plus vaste aire de répartition dans le Monde (ensemble de l’hémisphère nord). François de Beaufort avait estimé qu’à la fin du 18ème siècle, il y avait entre trois et sept mille loups en France. Il était présent du bord de la mer à la haute montagne. Après une persécution organisée, l’espèce a disparu au cours des années 1930. Les derniers loups vivaient en Dordogne, en Charente, dans la Vienne et la Haute-Vienne. Dans les Alpes, l’espèce avait déjà disparu depuis une trentaine d’années. Il nous revient 60 ans plus tard dans les Alpes du sud. Aujourd’hui, l’espèce continue sa progression et des individus ont été détectés dans le Massif Central, les Pyrénées et le Jura.  […]