Italie : 3 loups braconnés, un ours victime d’une infection virale

Italie : 3 loups braconnés, un ours victime d’une infection virale

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Deux loups des Apennins ont été retrouvés braconnés non loin du parc national des Abruzzes. Le premier, un mâle d’un an, a été retrouvé ce 12 janvier à la « Madonnelle », sur la commune de Carsoli. Il a été tué par balle. L’autre loup, une jeune femelle de 6 mois, a été trouvé le 16 janvier dans la zone forestière de Sesera, près de la commune d’Oricola, à quelques kilomètres du premier cadavre. Il semble y avoir des traces de coup de feu quoique l’hypothèse de l’empoisonnement soit privilégiée. L’autopsie devra confirmer. Les 2 loups ont été découverts à proximité du parc naturel régional des Monts Simbruini, où déjà des loups ont été braconnés récemment. Cette zone se caractérise par la présence de nombreux pâturages. Les loups étaient descendus dans la vallée en raison de la neige.

Toujours dans la région des Abruzzes, c’est un ours mal en point qui a été capturé dans le parc régional du Sirente Velino le 16 janvier, loin de son aire de répartition traditionnelle du parc national des Abruzzes. L’ours de 9 ans et 150 kilos se grattait la tête et le cou et errait de manière non coordonnée. Transporté à la clinique vétérinaire de Pescasseroli, l’animal présentait un certain nombre de lacérations profondes sur la face et le cou, causées par ses propres griffes. Malgré les soins, il est mort dans la soirée, probablement suite à une infection virale mortelle pour les animaux domestiques et sauvages (autopsie en cours pour confirmer). Cette mort porte l’attention sur la cohabitation avec le bétail, source de maladies pour la faune sauvage. Le WWF Italie a d’ailleurs demandé toute la clarté sur cette affaire. Le président du parc national des Abruzzes et le directeur du parc du Sirente Velino ont exprimé quant à eux leurs regrets vu que la population d’ours marsicains est réduite à 40-50 animaux.

Sources :

– Da Bologna fino all’Abruzzo: gli ultimi lupi centrati dai fucili, Geapress (17/01/12)

– Parco d’Abruzzo: morto l’orso malato recuperato nel Sirente-Velino, Geapress (17/01/12)

– Muore l’orso catturato nel parco del Sirente Velino, forse per cause di natura virale, Marsicalive (17/01/12)

– Bologna: forse centrato da un fucile da caccia il lupo di Camugniano, Geapress (12/01/12)

Au cours des 40 dernières années, de 1970 à 2010, on estime qu’environ 25 ours ont été tués chaque décennie suite à des causes humaines directes ou indirectes (braconnage, collision routières et ferroviaires, empoisonnement).

Par ailleurs, plus au nord, dans la province de Bologne cette fois-ci, un loup apparemment victime de tir par balle a été retrouvé dans les eaux glacées de la rivière Limentra à Muli no dei Sassi, sur la commune de Camugnano.Paralysé aux pattes postérieures et en état d’hypothermie, il a été repêché et a bénéficié d’une série de massages cardiaques et de respiration artificielle avant de rejoindre le centre de sauvetage de Sasso Marconi. Les soigneurs ne désespèrent pas de pouvoir le relâcher dans la nature ultérieurement.

Sources :

– Da Bologna fino all’Abruzzo: gli ultimi lupi centrati dai fucili, Geapress (17/01/12)

– Parco d’Abruzzo: morto l’orso malato recuperato nel Sirente-Velino, Geapress (17/01/12)

– Muore l’orso catturato nel parco del Sirente Velino, forse per cause di natura virale, Marsicalive (17/01/12)

– Bologna: forse centrato da un fucile da caccia il lupo di Camugniano, Geapress (12/01/12)

6 commentaires sur “Italie : 3 loups braconnés, un ours victime d’une infection virale”

Pour parler du braconnage :

FERUS a publié lors d’un précédent article – Conclusion :

Le taux de croissance moyen de 1996 à 2008 a été de l’ordre de 15%, ce qui est faible pour une population de loups en expansion. Ce taux est inférieur à 15 % si l’on ne prend en compte que la période 2000-2008.
Avec une croissance située entre 20 et 30% par an, davantage conforme à une population de loups en expansion, le nombre total d’animaux en partant de 60 en 2000 (CMR 57 en 2000 d’après l’ONCFS) aurait été de 258 loups (avec un taux de 20%) à 489 loups (avec un taux de 30%) en 2008.
On peut également faire apparaître les pertes globales de loups qui sont comprises entre 150 individus (avec un taux de 20%) et 430 individus (avec un taux de 30%) depuis 2000. Ces pertes sont d’abord dues à des causes plus ou moins naturelles (vieillesse [cas de mortalité rare], maladie [pas de problème particulier connu sur ce point en France], accidents dont les collisions sur les routes, luttes entre les loups [faibles dans les populations en expansion], intempéries…). Mais il faut ajouter d’autres causes car une croissance incluant toutes les causes qui viennent d’être évoquées aurait du être de 20 à 30% alors qu’elle a été inférieure à 15%. Comme les prélèvements légaux n’ont pas dépassé la demi-douzaine depuis 2000, c’est bien le braconnage (tirs et poison) qui a provoqué une surmortalité.
A dire d’expert sur la base de ces éléments et en prenant une valeur minimale prudente, au moins une centaine de loups ont été éliminés illégalement depuis 2000, soit en moyenne plus de 10 par an, mais la réalité peut atteindre quelques dizaines certaines années.
Avec un taux de croissance de 20 à 30 % par an, l’effectif de la population actuelle devrait être compris entre 250 et 500 individus alors que l’effectif estimé est de l’ordre de 150 individus.

Et d’après l’ONCFS

ONCFS : la valeur de l’indicateur « Effectif Minimum Retenu » est comprise entre 68 et 88. Calculé sur les valeurs moyennes, cela correspond à un accroissement annuel en progression de 15 % par rapport à l’hiver 2009/2010.

Modélisation de la viabilité d’une population de loups : stratégies de conservation et de contrôle Guillaume Chapron*, Stéphane Legendre, Régis Ferrière, Jean Clobert & Robert G. Haight

En accord avec plusieurs études de terrain, une population décline si les taux de mortalité de toutes les classes sont supérieurs à 0.32 chaque année (Figure 1). Les paramètres démographiques d’une population déterminent directement le seuil de viabilité : ainsi dans un scénario optimiste, une population de 4 meutes aura une probabilité d’extinction inférieure à 0.02, alors que pour un scénario médian, plus fréquemment observé, entre 12 et 15 meutes seront nécessaires. La probabilité d’extinction d’une population est plus sensible à la survie des dominants qu’à tout autre paramètre

http://www.loup.developpement-durable.gouv.f

Ainsi, selon les critères IUCN (2001), la population de loup en France comptant moins de 50 unités reproductrices serait considérée comme « en danger critique d’extinction ».

Dans tous les cas, les prélèvements de loups ne s’inscrivent pas dans une démarche de gestion de la population :
 le prélèvement d’un individu dans une meute établie n’a pas forcément de conséquence sur la prédation de la meute : la relation entre le nombre de loups au sein d’une meute et le nombre de proies prédatées n’est pas linéaire ; de plus, le prélèvement d’un loup peut désorganiser la meute et augmenter la prédation totale ;

Braconnage : le taux de mortalité dû à l’homme est évalué entre 20 et 30% (en Europe 26% en moyenne). Il a été estimé en Espagne qu’un taux de prélèvement de 28 % constituerait un seuil pour le déclin de la population espagnole. La péninsule ibérique possède aujourd’hui une population d’environ 2500 loups, dans le quart nord-ouest de l’Espagne et dans les zones proches du Portugal, en voie d’expansion par le sud et le sud-est. L’espèce est également présente dans le Pays Basque espagnol, ce qui pourrait conduire à une recolonisation des Pyrénées par l’ouest.

Petit calcul si le loup comptait 1500 individus en France : : 28 % : 2500 = 0,0112 => 0,0112 X 1500 = 17 – donc en France si 17 loups étaient tués par an, l’espèce serait en déclin…

Donc encore un rapide calcul => depuis 1992 :

Les 210 loups braconnés illégalement (d’après FERUS) + les 60 répertoriés par l’ONCFS = 260
un total de 260 => 260 : 20 = 13 LOUPS PAR AN !!

Tiens?
Le bétail transmet des maladies à la faune sauvage?
Juste comme ça, en passant. 😉

Comportement inadmissible pour ces pauvres loups et concernant l’ours, une question se pose, maladie ou empoisonnement?
Dans les deux cas, quelle catastrophe pour une population de 50 individus.
Encore une fois, l’homme ne comprend pas l’utilité de ces animaux dans la nature, et ce qu’ils peuvent nous apporter, avec leur simple présence.


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