Loup rouge : 20 ans de retour à la vie sauvage

Loup rouge : 20 ans de retour à la vie sauvage

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L’automne 2007 marque le 20ème anniversaire du premier lâcher de loups rouges (Canis rufus) à l’état sauvage dans le nord-est de la Caroline du Nord. Le loup rouge était autrefois très répandu dans le sud-est des Etats-Unis jusqu’à ce qu’une politique agressive d’éradication, la perte de son habitat et l’hybridation avec les coyotes éliminent pratiquement l’espèce. En 1967, il est intégré à la liste des espèces en danger mais c’est déjà trop tard ; depuis 1962, les indices de présence sont rarissimes.

L’USFWS (Service de la pêche et de la faune sauvage) capturent les 17 derniers individus purs pour un programme de reproduction en captivité. Le loup rouge est alors déclaré officiellement éteint à l’état sauvage en 1980.
Dans les enclos du Point Defiance Zoo et Aquarium, 14 des 17 loups se reproduisent avec succès ; la première portée est enregistrée en 1977. Après 1 an de réunions publiques et de programmes d’éducation afin d’avoir le soutien local nécessaire à cette restauration, les 4 premiers couples sont réintroduits en 1987 dans le Alligator River National Wildlife Refuge, dans le nord-est de la Caroline du Nord. La première portée sauvage y voit le jour au printemps 1988.
En 1989, un second programme commence avec des réintroductions dans le parc national des Great Smoky Mountains. Puis en 1992, d’autres loups sont lâchés dans le Pocosin Lakes National Wildlife Refuge. Cette même année, les premiers louveteaux des « Smokys » naissent. Mais en 1998, le projet échoue dans le parc national des Great Smoky Mountains : le taux de survie des louveteaux est faible et les loups n’établissent pas de territoire dans le périmètre du parc.

Plus de 200 loups se sont reproduits avec succès dans 38 centres situés dans 23 Etats américains. Les biologistes enregistrent le pedigree génétique de chaque loup, tous issus des 14 premiers, et des ordinateurs déterminent les couples de loups pour avoir la diversité génétique maximum !
La méthode du « fostering » est utilisée : des louveteaux nés en captivité sont intégrés dans des portées sauvages pour être élevés par les parents sauvages. 2002 marque un tournant : toute la population de loups rouges sauvages est née en liberté excepté 2 louveteaux nés au zoo de Caroline du Nord et intégrés dans des portées sauvages (l’un d’entre eux sera en 2004 le heureux papa d’une portée de 8 louveteaux).

Il y a maintenant plus de 300 loups rouges dont 100 à 130 dans la nature mais les dangers là : braconnage, accidents routiers et hybridation avec les coyotes (dont la population est contrôlée dans la zone).

Les buts du projet sont l’augmentation de la population sauvage à 220 individus et le nombre de loups captifs à 330.