Consultation publique plan ours : la contribution de FERUS

Consultation publique plan ours : la contribution de FERUS

© ONCFS, Réseau Ours Brun, JJC
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L’ourse Cannelle. © ONCFS, Réseau Ours Brun, JJC
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Cannelle, dernière ours du Béarn, abattue en 2004…

La consultation publique concernant le nouveau plan ours est terminée. Merci à tous pour votre participation !

Nous publions aujourd’hui la contribution de FERUS, envoyée à la DREAL Occitanie :

Monsieur le Préfet de Massif,

Très attachée à la protection de l’ours brun dans les Pyrénées, l’association FERUS demande qu’un vrai programme de restauration soit intégré au Volet Ours 2017-2027 de la SPVB, comprenant le lâcher rapide de deux ourses en Pyrénées occidentales, puis de deux autres en Pyrénées centrales.

En effet, depuis le 1er janvier 2010, la France n’a plus de plan de conservation et de restauration de la population d’ours dans les Pyrénées. Cette dernière n’étant toujours pas dans un état de conservation favorable sur la chaîne des Pyrénées françaises, FERUS, membre de la coordination CAP Ours, demande depuis plusieurs années un nouveau « plan Ours ».

La réponse de l’État français depuis 2010 a été de promettre un nouveau plan dans le cadre de la Stratégie Pyrénéenne de Valorisation de la Biodiversité (SPVB).

La proposition actuelle du « Volet Ours » de la SPVB s’apparente davantage à un « plan Cohabitation » qu’à un plan de conservation et de restauration de la population d’ours dans les Pyrénées.

FERUS est en phase avec les objectifs visés et exprimés dans ce plan mais en désaccord avec l’absence d’actions qui permettraient de répondre à cette volonté, pourtant affichée, de restauration de la population d’ours dans les Pyrénées. Le moins que l’on puisse dire est qu’il ne transpire pas de ce texte un minimum de volonté d’agir et ceci jusqu’en 2027 ! Or, la récente adoption de la loi de reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages apporte un cadre juridique autrement ambitieux.

Après étude du contenu de ce « volet Ours », FERUS identifie a minima les problèmes suivants :

– le caractère inopérant du texte : pas d’action ni de calendrier précis dans les 10 ans du plan, pas de moyens financiers pour développer l’existant ;

– le renoncement au renforcement immédiat des sous-populations, y compris au lâcher d’une femelle en Pyrénées occidentales, auquel le Comité de Massif ne s’est pourtant pas opposé le 1er juillet 2016, sollicité pourtant par des élus régionaux et locaux. C’est le Ministère SEUL qui revient sur le renforcement de la population des Pyrénées occidentales, traduisant ainsi son absence de volonté derestaurer cette population ;

– la remise en cause des études scientifiques (pourtant commandées par l’État lui-même et ayant déjà suspendu toute perspective d’action durant plus d’un an…) ;

– une prise en compte essentiellement de la cohabitation avec le pastoralisme : exit une dynamique de développement économique autour de la présence de l’ours, exit l’amélioration de la cohabitation ours/chasse, exit l’amélioration de la cohabitation avec la population humaine au sens large ;

– l’absence d’approche positive en considérant toujours l’ours comme une contrainte et non comme un atout pour les Pyrénéens ;

– une absence de souhait de dépasser le schéma actuel qui se limite à la gestion d’une population d’ours non viable et, ce, pour les dix ans à venir…
Afin de reconnaître la valeur morale de ce plan à défaut d’une valeur juridique, FERUS demande l’intégration de points essentiels :

– des actions de conservation et de restauration de l’Ours brun dans les Pyrénées, comprenant des lâchers d’ours tels que recommandés par le MNHN avec le lâcher en urgence de deux femelles dans les Pyrénées-Atlantiques ;

– une planification des actions ;

– un budget qui intègre a minima de futurs lâchers (actuellement, il n’y a même pas le budget pour remplacer un ours mort de manière anthropique) ;

– une prise en compte de la présence de l’ours comme un atout plutôt que comme une contrainte ;

la nécessité de dépasser le schéma actuel qui se limite à la gestion d’une population d’ours non viable ;

– une approche plus globale de la cohabitation de l’homme avec l’ours sans se limiter à la cohabitation ours/troupeaux.

Si le texte du volet Ours SPVB restait en l’état, nous sommes confiants dans une prochaine nouvelle initiative de la Commission Européenne pour relancer la procédure d’infraction contre la France pour manquement à son obligation de protection de l’ours brun et sa volonté délibérée de laisser disparaître l’ours en Pyrénées occidentales.

Comment parler de reconquête de la biodiversité pyrénéenne, alors que le retour du bouquetin ibérique est justement salué, sans y associer l’ours ?
Comment ne pas donner l’impression déplaisante de soutenir financièrement, de subventionner de manière conséquente les élevages en prétextant l’ours mais sans rien investir sur l’ours ?

Dans l’attente d’une version prenant en compte la restauration de la population d’ours et d’une dynamique positive autour de sa présence, nous vous prions de croire, Monsieur le Préfet, en l’assurance de nos respectueuses salutations.

Le conseil d’administration de l’association FERUS