Ours : lancement des patrouilles « Vigie-Hvala »

Ours : lancement des patrouilles « Vigie-Hvala »

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OPERATION VIGIE-HVALA

Ferus, comme d’autres ONG, a été alarmé par les menaces d’empoisonnement de Hvala et de ses oursons. Elles ont suscité diverses réactions, des courriers aux autorités, des mises en garde de l’Etat et de ses services dont la responsabilité serait engagée si par malheur Hvala était éliminée.

Nous avons décidé de patrouiller volontairement dans la montagne pour contribuer à prévenir un empoisonnement ou des dérangements et des harcèlements comme ceux qui ont fini par coûter la vie à Franska en 2007.

Nous avons attendu de disposer de plus d’une quinzaine de patrouilleurs volontaires pour commencer effectivement. C’est désormais chose faite.

L’ensemble des associations de Cap Ours ont été approchées par Ferus aux fins de monter cette opération. Certaines ont décidé d’en être partenaires, d’autres se sont déclarées intéressées. A ce jour APATURA, le CEA, Pays-de-l’Ours ADET et FERUS fournissent des patrouilleurs et participent au dispositif. Ils espèrent que d’autres le rejoindront rapidement.

Les avantages de cette démarche sont multiples :

  • elle peut contribuer directement à empêcher un empoisonnement en cas de découverte de carcasses suspectes ou de charognards morts, même si c’est très aléatoire.
  • elle peut dissuader certains candidats-braconniers de passer à l’acte.
  • elle montre que le terrain n’est pas abandonné par les amis des ours aux ennemis du plantigrade.
  • elle permettra de recueillir des informations, des données, de nouer des contacts qui seront utiles par la suite, et de mieux appréhender la réalité.
  • elle redonnera bon moral aux adhérents et sympathisants qui penseraient à tort que nous ne travaillons pas directement à la protection des ours.
  • elle est un message adressé aux services de l’Etat et de l’ONCFS qui de leur côté doivent maintenir leur vigilance et leur propre dispositif anti-braconnage.

Les patrouilleurs et le centre de coordination des opérations agissent en fonction d’un protocole d’action dont voici l’essentiel :

Protocole d’intervention

Les volontaires qui participent aux opérations de prévention contre l’empoisonnement de Hvala et ses oursons sont appelés « patrouilleurs ». Les personnes qui assurent la coordination des opérations et le contact avec l’extérieur (notamment les autorités et les ONG concernées) sont appelées « vigie ».

1) adhérents, sympathisants ou simplement partenaires occasionnels d’une association, les patrouilleurs participent volontairement à l’opération à titre individuel et personnel.

2) les patrouilleurs ont pour objectif de parcourir en véhicule (sur les voies autorisées) et à pied la zone fréquentée par Hvala et ses oursons pour limiter les risques de braconnage, notamment d’empoisonnement. Plus tard et si nécessaire la prévention contre les dérangements volontaires pourra être ajoutée. D’autres ours menacés pourront bénéficier du présent dispositif.

3) en aucun cas leurs actions ne doivent contribuer à déranger les animaux : ils s’engagent à ne pas chercher à observer l’ourse à tout prix et à ne pas affûter à cette fin.

4) les patrouilleurs n’auront pas d’armes à feu sur eux.

5) ils s’efforceront d’agir en bonne intelligence avec l’ETO et tout autre service de l’Etat qui contribuerait sur le terrain au suivi ou à la protection de l’ours. La vigie leur fournira les renseignements dont elle disposera.

6) ils se déplaceront si possible par deux, munis de jumelles et d’un appareil de photo numérique ou d’un portable capable de prendre des photos. Ils en prendront systématiquement une de leurs véhicules en les quittant, même en milieu urbain. Ils photographieront tout élément suspect, sans mettre leur sécurité en péril, carcasses bien entendu, animaux sauvages morts, véhicules inquiétants.

7) ils chercheront des traces d’empoisonnement, cadavres d’animaux charognards, carcasses de bétail, et observeront les allées et venues des hommes dans la zone supposée être celle de la présence de Hvala. Ils noueront contact avec ceux avec lesquels ils estimeront pouvoir dialoguer, et leur diront, si les circonstances leurs paraissent favorables, pourquoi ils sont là. Dans le cas contraire ils seront des randonneurs.

8) ils rapporteront tout incident à la vigie. Ils seront munis des numéros d’appel d’urgence de la gendarmerie et du service départemental de l’ONCFS. S’ils sont en présence d’éléments précis et inquiétants ou douteux (cadavres inexpliqués), ils les appelleront sans délai.

La vigie doit être informée de chaque patrouille (date et lieu supposé) par un mail ou un coup de fil. Elle tient à jour mais ne divulgue à personne le nom de tous les patrouilleurs. Elle est en contact avec les services officiels pour veiller si possible à la coordination des opérations, éviter les double-emplois, et transmettre aux patrouilleurs les dernières informations sur les ours. Elle peut ainsi conseiller aux patrouilleurs certains secteurs.

Elle informe aussitôt les autres patrouilleurs des résultats de la dernière mission, avec sa localisation. Les patrouilleurs peuvent s’informer les uns les autres directement.

Elle tient informé l’ensemble des associations partenaires des missions accomplies et des événements.

L’opération est activée, suspendue, relancée en fonction des informations dont disposeront les associations organisatrices. La vigie a tout pouvoir pour prendre les décisions en cas de nécessité et d’urgence (envoi, rappel de patrouilles).

L’opération est définitivement arrêtée sur décision conjointe des associations partenaires.

Photo : Hvala et ses oursonnes, 14 mars 2008, copyright ONCFS / ETO