Pastoraloup 2005 : des hauts et débats

Pastoraloup 2005 : des hauts et débats

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Edito, décembre 2005

Et une édition de plus pour ce programme d’éco-bénévolat atypique ! Toujours autant plébiscité par les uns que décrié par les autres, le programme confirme cette saison, tant bien que mal, la progression qu’il avait connue en 2004. Cette année a également marqué concrètement le démarrage du programme européen LIFE COEX auquel est associé FERUS au travers de ces actions pastoraLoup.

Comme chaque année, l’hiver et le début du printemps ont été consacrés essentiellement à la communication, à la promotion du programme autant auprès du grand public que des professionnels et administrations du monde de l’élevage. Il est important, dans ce contexte toujours difficile de présenter, expliquer cette démarche particulière d’éco-bénévolat. Sans relâche, nous nous devons de rappeler les objectifs de Ferus en matière de cohabitation et d’y resituer clairement pastoraLoup.

La fin du printemps a marqué la fin du recrutement principal des futurs éco-bénévoles. Le nombre de candidatures a dépassé cette année la centaine. Deux stages de sensibilisation ont finalement réuni une quarantaine de personnes sélectionnées, sur deux exploitations pastorales différentes, avant les estives.

Comme en 2004, une quinzaine d’éleveurs a participé au programme, principalement dans les Alpes du sud et sur troupeaux ovins, avec un renouvellement de presque la moitié de ces partenaires par rapport à l’an passé. Ce sont plus de cinquante éco-bénévoles qui de fin mai à fin octobre se sont succédés en alpage pour participer à la principale action du programme : l’aide à la surveillance du troupeau. Quelques-uns d’entre eux ont dû faire face à des attaques du prédateur sur le cheptel qu’ils avaient en surveillance. Ces évènements restent rares sur l’ensemble de la saison et le nombre de victimes par attaque reste, lui, assez faible.
Faut-il y voir une certaine efficacité du dispositif éco-bénévole ? Nous espérons que oui ! Mais cela reste bien difficile à dire. Difficile de mesurer l’efficacité de la présence humaine comme outil de protection et dissuasion face au loup. Cette tendance rejoint cependant celle mise en lumière par d’autres organismes en d’autres lieux : avec des moyens de protection on peut constater moins d’attaques et moins de victimes par attaque A noter enfin que les éco-bénévoles ne sont que rarement le seul « moyen de protection » en place. Si donc efficacité il y a, elle est à ramener à l’ensemble des dispositions prises : méthode de gardiennage et/ou regroupement nocturne et/ou chien de protection. C’est une évidence.
L’éco-bénévolat n’est qu’un outil complémentaire, supplémentaire et ne peut se suffire à lui-même (à fortiori dans la durée) Loin de là, d’ailleurs, notre idée !

Par deux fois nous avons été sollicités pour des actions d’urgence (EIR) au cours desquelles l’objectif était essentiellement la recherche de brebis (mortes ou vives) suite à une ou plusieurs attaques particulièrement sérieuses. Concernant notre implication dans des chantiers d’aménagement en alpage, trois projets n’ont malheureusement pas pu aboutir mais pour des raisons extérieures à notre organisation.
Le programme pastoraloup a reçu à l’automne 2004 le soutien de la Communauté Européenne au travers d’un programme international : LIFE COEX – Améliorer la coexistence entre les grands carnivores et l’agriculture en Europe du sud. (cf. Gazette n° 16 ) Cela se traduit dès à présent bien sûr par une aide financière appréciable pour continuer à mener et développer nos actions. Ce projet, sur le plus long terme, nous permettra également d’élargir notre champ d’investigations en s’appuyant sur l’expérience des différents partenaires, français comme européens.
 » Le projet COEX s’est développé dans le but de relancer le défi de revenir à une situation de « conflit supportable » pour les deux parties. C’est un défi difficile, mais certainement pas impossible. La sagesse acquise à travers les âges par les communautés agricoles et pastorales dans de nombreuses régions du sud de l’Europe est à partager pour trouver une nouvelle voie » Luigi Boitani, président de l’IEA – Bulletin « Coexistence infos » n°1 septembre 2005

C’est maintenant la septième année consécutive que FERUS, via pastoraLoup (entre autre), trace sur le terrain son sillon pour la cohabitation entre l’élevage et les grands prédateurs. Cette démarche s’inscrit aujourd’hui pleinement dans les objectifs du LIFE COEX qui devrait nous aider à améliorer nos initiatives en ce sens.
La mission est de longue haleine, les relations de confiances avec tous les acteurs de la problématique se tissent lentement, notamment grâce à des actions de terrain comme l’éco-bénévolat. Mais la pression est grande, le contexte mouvant et sensible !
La saison 2005 confirme les atouts et faiblesses du programme déjà mis en évidence en 2004 (cf. Gazette n°14 ) « Des hauts et des bas » décourageants autant que prometteurs. Il nous semble important de persévérer, important d’apporter notre contribution (même modeste) sur le terrain, important de participer à la protection directe des troupeaux, à la diminution de la « pénibilité » quotidienne de la coexistence, important enfin d’entretenir ce fameux lien, indispensable préalable à toutes discussions et avancées communes.
La barre reste haute !! « C’est un défi difficile, mais certainement pas impossible » à écrit M Boitani. Alors restons concentrés et rendez-vous en 2006…

  • Pour connaître l’actualité du projet LIFE COEX et de ses acteurs : www.life-coex.net
  • Afin d’accompagner le développement du programme, nous lançons un appel à volontaires pour participer à différentes actions spécifiques du programme : équipes locales d’intervention d’urgence, logistique des stages de formation, promotion nationale…

Merci de contacter pour cela Jean-Luc B – 06 84 75 05 13 – pastoraloup@ours-loup-lynx.info

Bonne Année 2006

J-Luc