Etude US : les tirs de prélèvement de loup augmentent les attaques sur les troupeaux

Etude US : les tirs de prélèvement de loup augmentent les attaques sur les troupeaux

Photo Doug McLaughlin
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Loup à Yellowstone. Photo Doug McLaughlin

Sans vouloir transposer les résultats de cette étude au contexte français, on remarquera toutefois que certains éléments sont similaires à ce que l’on constate en France : les tirs de loups sont contre-productifs, perturbent les meutes qui éclatent et qui se tournent alors davantage vers les proies les plus faciles : les troupeaux domestiques mal ou pas protégés. Et cette conclusion du chercheur identique aux demandes de FERUS : les moyens de protection des troupeaux doivent être privilégiés.

Étude US : les tirs de prélèvement de loup augmentent les attaques sur les troupeaux

Ce sont les résultats d’une étude parue dans PLOS ONE il y a 2 jours : tuer des loups pour les empêcher d’attaquer le bétail est contre-productif ; les tirs et le piégeage conduisent à plus d’ovins et de bovins tués l’année suivante, et pas moins.

L’étude du biologiste Rob Wielgus et de l’analyste Kaylie Peebles est la plus grande dans ce domaine, analysant et compilant 25 années de prélèvements sur les loups dans le Montana, le Wyoming et l’Idaho, où l’espèce a été réintroduite au milieu des années 1990, notamment dans le secteur de Yellowstone. Jusqu’à présent, l’efficacité des tirs de loup pour protéger les troupeaux était une hypothèse non testée. Or,  selon les chercheurs, pour chaque loup tué, les chances de prédations sur les troupeaux augmentent significativement : 4 % pour les ovins et 5 à 6 % pour les bovins. A partir de 20 loups tués, les pertes sur les troupeaux doublent.

La tendance se poursuit jusqu’à ce que 25 % des loups d’un secteur soient tués ; à partir de ce seuil, les prédations diminuent. Mais un taux de prélèvement de loup de plus de 25 % est trop important pour que l’espèce se maintienne à long terme.

L’année dernière déjà dans PLOS ONE, ces chercheurs et d’autres collègues avaient trouvé des résultats similaires pour les pumas : les tirs de prélèvement sont contre-productifs et perturbent tant les populations de pumas que les jeunes attaquent davantage les ongulés domestiques.

Selon Wielgus, les tirs de loups sont susceptibles de perturber la cohésion sociale des meutes. Alors qu’un couple dominant intacte retardera l’accouplement de sa progéniture, des perturbations au sein de la meute peuvent laisser les jeunes loups sexuellement matures libres de se reproduire, ce qui conduira à une augmentation des couples reproducteurs.

Comme l’indique Wielgus, les prédations dues aux loups constituent un faible pourcentage des pertes, surtout comparé aux autres causes comme les maladies, les accidents ou les autres prédateurs. Dans une étude à venir sur le contrôle non-létal des loups, une équipe de Wielgus a suivi par télémétrie 300 ovins et bovins l’été dernier dans l’est de l’état de Washington. Aucun animal n’a été tué par les loups.

Il y aura quelques prédations, dit Wielgus. Mais le chercheur encourage à davantage de moyens non létaux comme les chiens de protections, des effaroucheurs lumineux ou des « cartes à risque » pour décourager le pâturage des troupeaux domestiques dans des zones trop difficiles à protéger.

D’après l’article de Phys.org, 3 décembre 2014 « Lethal control of wolves backfires on livestock »

Étude complète en ligne (en anglais), PLOS ONE, 3 décembre 2014

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