Informations aux randonneurs en montagne pastorale

Informations aux randonneurs en montagne pastorale

Pastoralisme et grands prédateurs Toute l'actualité

Informations aux randonneurs et autres pratiquants de la montagne pastorale

Les régions de montagne ont depuis toujours une vocation pastorale forte. Les terrains d’altitude représentent de formidables pâturages, que les troupeaux, bovins ovins et caprins, parcourent durant la période d’estive, de juin à octobre. Les paysages que vous découvrirez sont en grande partie façonnés par des siècles d’élevage. Aujourd’hui encore, l’activité pastorale participe à la vie sociale, culturelle et économique de nombreuses vallées.

L’évolution de notre société, l’émergence des activités de loisirs de plein air, la préservation de l’environnement, conduisent à une nouvelle « utilisation » des espaces naturels. Plusieurs acteurs, aux aspirations et intérêts parfois différents doivent se partager des territoires autrefois peu fréquentés.

NOUS NOUS DEVONS TOUS DE RESPECTER LE MILIEU NATUREL ET SES DIFFÉRENTS USAGERS.

EN ALPAGE ET EN TOUTE ZONE DE PÂTURAGE, IL EST IMPORTANT DE TENIR COMPTE DU TRAVAIL DES ÉLEVEURS ET BERGERS ET RESPECTER LA QUIÉTUDE DES TROUPEAUX A FORTIORI EN ZONE DE PRÉSENCE DE GRANDS PRÉDATEURS TEL QUE LE LOUP

Le loup, jadis éradiqué en France, recolonise depuis les années 1990 les régions du sud-est du pays. Super-prédateur « opportuniste », le loup se nourrit principalement d’ongulés sauvages (chamois, sangliers, mouflons …)
Cependant, dans les régions d’élevage, ce carnivore s’en prend régulièrement aux ongulés domestiques comme les moutons ou les chèvres. En moyenne chaque année, en France, plus de 2500 animaux d’élevage sont victimes d’une prédation attribuée au loup.

Pour faire face aux risques d’attaques sur le bétail, éleveurs et bergers mettent en place différentes méthodes de protection : la surveillance permanente, les chiens de protection, le regroupement des animaux en enclos de pâturage et parcs de nuit, effarouchements. La combinaison de ces différents moyens ajoutée à l’adaptation globale du système d’élevage, permet de réduire les dommages sur les troupeaux.
Ces évolutions représentent néanmoins un surcroît de travail quotidien non négligeable pour les éleveurs et bergers.

Afin de faciliter la coexistence entre les troupeaux et les prédateurs naturels, il est nécessaire d’appliquer certaines consignes de « bonne conduite » en zone d’élevage

En alpage et en toute zone de pâturage, il est important de respecter le travail des éleveurs et bergers ainsi que la quiétude des troupeaux à fortiori en zone de présence de grands prédateurs tel que le loup.
La mise en place et l’efficacité des moyens de protection contre la prédation peuvent dépendre de notre comportement.

  • Respecter les règles de circulation sur les voies d’accès. Emprunter les sentiers aménagés.
  • Pour franchir les clôtures, utiliser les portails – Refermer correctement ces portails – Les clôtures et filets peuvent être électrifiés, prudence.
  • Les cabanes pastorales et leurs abords sont des lieux privés – Ces lieux n’ont pas vocation à accueillir du public, même en l’absence momentanée de l’éleveur ou du berger. Toutefois, il sera sûrement heureux, selon les circonstances, de recevoir, informer ou abriter le randonneur de passage.
  • Respecter les points d’eau : propreté des bassins, des abords, qualité de l’eau, débit, accès…
  • À l’approche du troupeau :

Se regrouper – Éviter le bruit – Se signaler au berger

Le cas échéant, rappeler son chien, le tenir en laisse. Attention n’importe quel type de chien est capable de faire d’importants dégâts sur un troupeau. Même en laisse, un chien reste une source de perturbation pour le troupeau ainsi que pour les chiens de conduite et de protection.

Respecter le sens de déplacement et attendre le passage d’un troupeau en mouvement.

Contourner, autant que faire se peut, un troupeau rassemblé et parqué, éviter de pénétrer dans l’enclos. Dans l’impossibilité de contourner le troupeau, le traverser groupé, dans le calme, sans s’arrêter.

Dans tous les cas : ne pas approcher de trop près les animaux et tenter de les toucher.

Un troupeau au pâturage n’est jamais là, où vous le trouvez, par hasard. Respecter le travail de conduite et de protection du berger. Même si vous ne le voyez pas, il n’est jamais bien loin !

  • Face aux chiens de protection (patous) : Tenir son chien en laisse, descendre du vélo ou cheval – Garder un comportement calme et passif – Laisser le chien faire son travail d’inspection et d’identification. Tenir ses distances avec le troupeau, le contourner (sous la vigilance du patou) –

Ces « gros chiens blancs » veillent en permanence sur le troupeau qu’ils considèrent comme leur famille. Face à un phénomène inhabituel, ils donnent l’alerte et s’interposent entre le troupeau et tout intrus : animal sauvage, chien, randonneur…
Leur force est la dissuasion, ils vont rarement à l’affrontement. Bien qu’impressionnants, les chiens de protection ne sont normalement pas agressifs envers l’homme. Garder un comportement calme et passif. Tenir son chien en laisse, descendre de vélo ou de cheval. Garder ses distances avec le troupeau. Laisser le chien faire son travail d’inspection et d’identification. Ne pas encourager (nourriture, caresses …) un chien trop « affectueux » envers vous, le renvoyer au troupeau !

Généralement, des panneaux signalent à l’avance la présence de ces chiens auprès des troupeaux.

  • De façon générale :

Respecter le milieu naturel : emporter ses déchets, éviter le bruit, les feux …

Respecter les équipements et aménagements pastoraux : clôtures, panneaux, bâtiments, abreuvoirs …

Se renseigner sur la réglementation spécifique du site : réserve de chasse, réserve naturelle, parc national ou régional…

Pour une montagne vivante dans une nature préservée, la coexistence entre les activités pastorales et les grands prédateurs est l’affaire de tous.