Les attaques de loup sur l’homme

Les attaques de loup sur l’homme

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Version française du rapport The fear of wolves : a review of wolf attacks on humans (LCIE, 2002). Traduction de Robert Igel / loup.org

Extraits du résumé :

En février 2001, à la demande du ministère norvégien de l’environnement, plusieurs chercheurs ont rédigé un rapport qui tente d’examiner les données existantes et relatant des attaques de loups sur des hommes au cours de ces derniers siècles dans le monde.

A partir des données rassemblées, il ne semble pas y avoir de doute qu’en de rares occasions et dans des circonstances particulières, des loups ont pu attaquer et tuer des gens. On peut ainsi identifié 3 types d’attaques :

  • attaques par des loups enragés.
  • attaques défensives où le loup a mordu une personne en réponse à une situation où il était acculé ou provoqué.
  • attaques de prédation lorsque les loups semblent avoir considéré une personne comme une proie.

Il apparaît tout de suite que la majorité des attaques ont concerné des loups enragés. Bien qu’une population de loups puisse rarement constituer un réservoir à rage, certains individus peuvent la développer au contact d’autres espèces qui en sont un vecteur essentiel. L’animal développe parfois une forme furieuse de la rage et peut alors mordre un grand nombre de personnes en une seule fois. Jusqu’au développement des traitements antirabiques (Pasteur, 1890), les morsures ont presque toujours été fatales aux victimes. Actuellement, la majorité des victimes survit à la maladie. Cependant la sévérité des attaques est généralement telle que les victimes peuvent être tuées sur le coup ou sont mordues au visage et à la tête si bien que le traitement n’a pas le temps de réagir efficacement.

Les ouvrages consultés contiennent de nombreux exemples de loups ayant été provoqués (piégeage, approche des tanières) mais qui n’ont pas développé une attitude dangereuse pour les humains. Dans d’autres cas identiques, les loups ont parfois réagi brutalement et mordu des gens en essayant de s’enfuir. En aucun cas, un humain n’a été tué directement dans une telle situation.

Les attaques de loups non enragés sur des gens sont très rares et la grande majorité des loups ne considèrent pas les humains comme des proies.

4 facteurs associés aux attaques de loup ont été identifiés :

  • la rage, impliquée dans la majorité des cas
  • l’habitude, lorsque les loups perdent la peur qu’ils ont des hommes : augmentation du risque
  • la provocation : situations dans lesquelles un humain veut piéger un loup acculé ou essaie d’entrer dans une tanière
  • un environnement fortement modifié ou rendu artificiel dans lequel il n’y a plus de proies naturelles, les décharges d’ordures sont nombreuses, le bétail n’est pas protégé, les enfants laissés sans surveillance ou utilisés comme bergers et enfin où la pauvreté et l’inorganisation des populations humaines les rendent plus vulnérables à des animaux moins farouches. Ces situations conduisent à davantage d’interactions entre loups et humains ce qui majore d’autant la possibilité des ces rares faits d’attaques directes.

Quand la fréquence des attaques de loups est comparée à celle d’autres grands carnivores, il est évident que les loups sont parmi les moins dangereux.

Rapport en français :

Rapport attaques loups

Voir aussi  l’article de Vincent Vignon sur un cas d’attaque de loups probable au Canada en 2005, paru dans la Gazette des Grands Prédateurs n° 26 :

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Voir aussi :

– « Histoire du méchant loup », quelle contribution au débat sur les grands prédateurs ?

– Histoire du méchant loup de J.M. Moriceau : vos réactions