Tirs de loups : les arrêtés préfectoraux suspendus

Tirs de loups : les arrêtés préfectoraux suspendus

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Le juge des référés du tribunal administratif de Marseille a suspendu aujourd’hui les 2 arrêtés préfectoraux autorisant chacun un tir de loup dans les Alpes-de- Haute-Provence et les Hautes-Alpes. Dans le cas des Hautes-Alpes (massif du Dévoluy) le juge a estimé que les mesures de protection des troupeaux étaient insuffisantes. Dans celui des Alpes-de-Haute-Provence (Ubaye), l’arrêté a été pris sans que des tirs de défense aient été au préalable organisés et ce à la suite de la visite de Nicolas Sarkozy dans le département qui avait demandé au préfet d’autoriser un tir de loup.

FERUS rappelle qu’il reste opposé au principe des tirs de prélèvement qui ne résolvent rien, voire même, dans certaines situations, aggravent le problème (En effet, un tir de prélèvement peut avoir l’effet contraire de celui recherché puisque la disparition subite d’un animal dominant peut totalement déstructurer une meute et conduire à une augmentation des attaques sur les troupeaux.) Ce n’est pas en éliminant ça et là un loup que nous résoudrons le problème. Le loup est présent et le restera. Le seul moyen pour les éleveurs de se protéger efficacement reste de mettre en oeuvre correctement les mesures de protection qui réduisent drastiquement la prédation. Si le loup reste une contrainte, il n’est pas inutile de rappeler qu’il n’est responsable que de 2 à 3 % de la mortalité ovine dans notre pays et que les raisons du malaise économique du monde de l’élevage ne sont absolument pas dues à la présence du prédateur dans nos alpages.

Sources : AFP, 22 septembre 2010

Voir aussi :

Autorisation de tir de loup : FERUS interpelle Nicolas Sarkozy (sept 2010)

Un prélèvement de loup autorisé dans les Hautes-Alpes (sept 2010)

Protocole de tir de loups 2010-2011 : 6 loups peuvent être abattus (juin 2010)

6 commentaires sur “Tirs de loups : les arrêtés préfectoraux suspendus”

Nous agissons pour la conservation des grands carnivores et non pour des convictions politiques, personnelles ou pas. Le protocole de tir de loup 2010-2011 est paru en juin (c’est à peu près à la même époque chaque année) et n’a rien à voir avec le président Sarkozy (qui d’ailleurs est venu voir les éleveurs alpins en août soit 2 mois après). Les possibilités de tir en dehors de la présence des troupeaux existent depuis le protocole 2009-2010 et sont en effet une grave dérive, inutile de surcroit, qu’on a dénoncée à plusieurs reprises. Actuellement, aucune autorisation de tir n’a été donnée en l’absence des troupeaux. Les 2 arrêtés suspendus l’ont été dans un autre cadre (mesures de protection insuffisantes et mesures d’effarouchement préalable non mises en place mais les troupeaux étaient bien présents). Sarkozy n’a donc rien annoncé de nouveau lors de sa venue en août dans les Alpes-de-Haute-Provence. En demandant au préfet d’autoriser le tir d’un loup (le préfet n’a pas besoin de Sarkozy pour le faire), Sarkozy a voulu faire plaisir aux éleveurs, ce qu’on ne peut que lui reprocher évidemment. Mais il a surtout dit qu’on ne toucherait pas au statut d’espèce protégée du loup et ça c’est très important. Avec Sarkozy, on s’attendait honnêtement un nouveau durcissement des possibilités de tirs et/ou un quota de loups pouvant être tués plus élevé. Nous avons par ailleurs adressé à Sarkozy un courrier sur l’inutilité des tirs de prélèvement https://www.ferus.fr/actualite/autorisation-de-tir-de-loup-ferus-interpelle-nicolas-sarkozy

Dans votre dernière gazette (n°37), vous disiez en introduction du communiqué de presse de FERUS au sujet de la dernière décision de Nicolas Sarkozy :
« Qu’on ne s’y méprenne pas : contrairement à ce qu’ont pu rapporter de nombreux médias avec des titres aussi sensationnels (et erronés) que « Sarkozy veut autoriser les éleveurs à chasser le loup » ou « Sarkozy veut la peau des loups », le président de la république n’a annoncé que des mesures qui existaient déjà !! Bref, pas de « chasse au loup » programmée ni aucune éradication à prévoir. »
Or, plus loin dans l’article on peut lire les explications suivantes :
– Le protocole 2010-2011 prévoit de nouveau la possibilité de pouvoir abattre un loup pour prévenir les dommages aux troupeaux qui pourraient survenir la saison d’estive suivante et ce même en l’absence des troupeaux.
– Le protocole 2010-2011 introduit une nouveauté permettant également de pouvoir tirer un loup lorsque les troupeaux ne sont plus en alpage.

S’il s’agit d’une nouveauté, ce n’est donc pas « une mesure qui existait déjà ».
De plus il ne s’agit pas d’une nouveauté négligeable et anodine mais plutôt quelque chose de grave qui est un énorme pas en arrière pour tous les partisans de la protection du loup. C’est d’ailleurs parce que cette décision est grave, et qui plus est, irréfléchi que les 2 arrêtés préfectoraux viennent d’être suspendus. Je pense que quelqu’un faisant partie d’une association comme FERUS devrait non seulement s’en alarmer mais aussi le dénoncer largement.
Si pour vous cela ne mérite pas les titres de journaux énoncés plus haut, alors je ne comprends pas votre vocation…. A moins qu’il ne s’agisse ici pour vous que de faire passer ici votre convictions politiques personnelles, ce qui serait plus que navrant…

On peut comprendre que des mesures de protection se soient révélées insuffisantes. Je ne connais pas le cas du Dévoluy (ce serait d’ailleurs intéressant de le connaitre) mais on peut imaginer que l’éleveur n’a pas réussi à les mettre en place. Même s’il n’a pas voulu, sciemment, les mettre en place, ce qui est possible, l’évolution générale va quand même dans le sens d’une meilleure prise en compte de la réalité du loup par les éleveurs. Tant mieux. L’autre cas est plus rigolo : c’est donc parce que M. Sarkosy est venu visiter le coin qu’un arrêté anti-loups a été pris, apparemment ! Nul de chez nul, non ?


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