Dossier spécial grands prédateurs en Scandinavie

Dossier spécial grands prédateurs en Scandinavie

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Photo © Noémie Grandjean

Trois articles parus dans la Gazette des grands prédateurs n°44 (mai 2012)

Flingue ce loup, planque le cadavre et ferme-la ! par Guillaume Chapron

En Suède, une étude vient de montrer que le braconnage représentait la moitié de la mortalité totale des loups et que plus des deux tiers de ce braconnage restaient inconnus des autorités.

L e braconnage des animaux menace la survie de nombreuses espèces à travers le monde. Du fait de leurs faibles densités et de leurs taux de croissance limités, les grands prédateurs y sont particulièrement vulnérables. Presque toutes les espèces de grands carnivores ont enduré une longue histoire de persécution par les humains et ont été éliminées de parties substantielles de leurs aires de répartitions historiques.

loup braconné anne wiberg
Loup braconné © Anne Wiberg

Aujourd’hui la plupart des espèces de grands carnivores sont légalement protégées, mais le braconnage reste néanmoins un problème très répandu pour la conservation de ces espèces. Les causes du braconnage combinent le commerce des peaux ou des parties du corps utilisées en médecine traditionnelle, les conflits avec les intérêts humains tels que la compétition pour le gibier, les déprédations sur le bétail, et les menaces à la sécurité humaine Il s’ensuit que la lutte contre la mortalité par braconnage apparaît comme une condition nécessaire pour la restauration, la conservation et la gestion durable des populations de grands carnivores. Lire la suite –> ICI.

La Norvège, un pays leader de la recherche scientifique sur le lynx par Noémie Grandjean

Le suivi des lynx d’Eurasie ou boréal (Lynx lynx) en Scandinavie date des années 1960, avec les recherches classiques des traces dans la neige, mais c’est en 1994 que commence « l’ère moderne de la recherche sur les lynx », avec de gros projets d’études par télémétrie, à la fois en Norvège et en Suède. Dans le même temps, débutent d’imposants suivis des populations de chevreuils et de renards. Toutes ces recherches de terrain ont mené à la publication de centaines d’articles scientifiques ou de vulgarisation. Cela fait du lynx l’un des carnivores les plus étudiés au monde.

Du début au milieu du 20 ème siècle, les lynx scandinaves ont été intensivement persécutés. La restriction des périodes de chasse et la réglementation des méthodes utilisées ont permis au lynx de remonter actuellement à environ 400 individus en Norvège et 1500 en Suède, avec un accroissement tant en distribution géographique qu’en densité.

Ce retour s’est accompagné d’une nette augmentation des conflits, à une époque où la biologie du lynx était encore bien peu connue. C’est alors que l’Institut norvégien pour la recherche sur la Nature (NINA) s’est associé à la station de recherche suédoise sur la faune sauvage de Grimsö (qui dépend de l’université suédoise des Sciences de l’Agriculture) pour mener des projets de recherche sur le lynx et le chevreuil. Cette association a mené à la création de Scandlynx en 2005. Scandlynx est l’organisme qui coordonne actuellement les recherches sur le lynx en Scandinavie.

L’un des buts fondamentaux de Scandlynx est de récolter un maximum de savoirs sur l’écologie du lynx en différents lieux d’études et types de milieu pour contribuer à une connaissance globale et à une « gestion » durable des populations locales de lynx. Les effectifs de la population de lynx sont en effet rigoureusement contrôlés, pour minimiser les déprédations sur les moutons et les rennes. Lire la suite –> ICI.

Voyage entre Kaïnuu, Laponie et Carélie

Où un rêve d’enfant prend vie par Alexandre Dauzeres

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Photo © Alexandre Dauzeres

C ’est très humblement que je viens partager ce fragment de vie avec vous, fragment qui j’espère pourra faire voyager et rêver ceux qui n’en ont pas le loisir et rappeler aux souvenirs celles et ceux qui ont rencontré pour la première fois « Karhu » , l’« Ours » en Finnois.

Pour celui qui a grandi comme moi dans des zones périurbaines de la France métropolitaine, mi-campagne/mi-ville, il y a des sensations qui nous échappent, que nous ne connaissons pas, ou plutôt que nous ne connaissions pas. Avec Lucie, nous avons marché pour la première fois sur les traces de l’ours en 2005 dans le parc national des Abruzzes. Même si durant les trois semaines passées là-bas nous n’avions pas eu la chance d’en observer, nous avions découvert de nouvelles sensations, marché sur des sentiers où il était passé, dans des montagnes et forêts depuis lesquelles, nous en étions sûrs, il nous observait.

Ce nouveau voyage en Finlande en juillet 2011, plus précisément entre la région du Kaïnuu et la Laponie, avait pour but de nous amener dans une zone avec une densité d’ours beaucoup plus importante et donc des chances d’observations plus élevées. Le séjour n’était pas non plus concentré sur l’ours, mais avait pour but également de nous faire découvrir des paysages méconnus faits de tourbières, de landes, de forêts de sapins, épicéas et bouleau essentiellement, encerclés de lacs et de rivières aux eaux turquoises par jours de beau temps (très nombreux d’ailleurs à cette époque de l’année). C’était un dépaysement total sans parfois même croiser une seule personne de la journée. Lire la suite –> ICI.