L’ours met-il le pastoralisme en danger ?

L’ours met-il le pastoralisme en danger ?

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Les dommages causés par les ours en France sont-ils aussi importants qu’une partie de la profession agricole aimerait le faire croire ? L’ours met-il le pastoralisme en danger ?

Loin des polémiques, raisonnons concrètement.

En 2004, sur l’ensemble du massif pyrénéen, on recensait 157 000 bovins, 621 300 ovins, 14 000 caprins et 12 000 équins (*). Au cours de cette même année, 129 animaux ont été indemnisés au titre de dommages imputés à l’ours et 60 au titre de dommages attribués au bénéfice du doute (ce n’était peut-être pas l’ours).* Au total, sur un cheptel de 804 300 têtes, les pertes dues à l’ours sont au maximum de 189 bêtes, soit 0,02 % du cheptel.

Prenons le cas le plus favorable au discours de ceux qui veulent faire croire que l’ours est un danger pour le pastoralisme : considérons que la majorité des pertes causées par l’ours concerne davantage le cheptel des brebis, soit un total de 621 300 têtes. En 2005, 119 animaux ont été indemnisées au titre de dommages imputés à l’ours et 287 attribués au bénéfice du doute *. Au total, sur uncheptel ovin de 621 300 bêtes, les pertes dues à l’ours sont au grand maximum de 406, soit 0,06% AU GRAND MAXIMUM. Dans ce calcul, FERUS prend même en compte les 228 brebis indemnisées au titre de deux dérochements considérés comme dommages du fait de l’ours AU BENEFICE DU DOUTE. Ces deux dérochements de brebis ont eu lieu juste avant l’annonce par le Ministère de l’Ecologie des modalités concrètes pour la réintroduction d’ours en septembre 2005. L’objectif était clairement de faire reporter les lâchers et cela a fonctionné puisque ces derniers ont été reportés en 2006. Après l’annonce du report, aucun dérochement du fait de l’ours n’a été annoncé. Cela faisait 10 ans que des dérochements du fait de l’ours n’avaient pas eu lieu et à cette époque déjà, la réintroduction des trois ours Ziva, Mellba et Pyros était sur le point d’aboutir.

Dans tous les cas, les pertes dues à l’ours représentent moins de 0,1 %. Les éleveurs reconnaissent perdre en moyenne chaque année 3% de leurs bêtes du fait de maladies, dérochements, prédations autres que l’ours, vol … Avec l’ours, ces pertes s’élèvent donc au grand maximum à 3,1 % au lieu des 3% qui sont supportées et acceptées par la profession.

L’ours ne met pas le pastoralisme en péril.

(*) Source : Plan de restauration et de conservation de l’ours brun dans les Pyrénées françaises 2006-2009. Ministère de l’Ecologie