Mort de Cannelle : 3 ans déjà !

Mort de Cannelle : 3 ans déjà !

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Communiqué du FIEP, Fond d’Intervention Eco-Pastoral Groupe Ours Pyrénées, 1er novembre 2007

Mort de Cannelle : 3 ans déjà !
Va- t –on laisser l’ours brun s’éteindre sous nos yeux ?

Le 1er novembre 2004, l’ourse Cannelle était abattue d’un coup de fusil. L’affaire traîne en longueur dans les méandres de la justice. Quand sera-t- elle jugée ?
Après Claude, Mellba, Papillon, Cannelle, Franska, combien d’autres ours (espèce protégée !) devront prendre du plomb dans leur corps pour que cela change enfin ?
L’extinction de l’ours est là, sous nos yeux ! Qu’a-t-on fait en Béarn depuis 3 ans ?
Aucun des signataires de la charte de 1994 (communes, chasseurs, éleveurs, Région, Département) qui prévoyait le renforcement si nécessaire n’a vraiment honoré sa signature, malgré un comptage « patrimonial » des femelles en 2004 et la mort de la seule reproductrice, Cannelle, la même année.
Face aux manquements à la parole donnée, l’Etat a essayé de sauvegarder l’ours dans notre région en lâchant une ourse en Hautes Pyrénées pensant qu’elle arriverait jusqu’au noyau occidental existant. Mais ce lâcher, dans un habitat peu favorable où on ne cohabite plus avec l’ours depuis longtemps, n’a pas eu l’effet escompté.
A l’occasion de l’anniversaire de la mort de Cannelle, le FIEP Groupe Ours Pyrénées lance un appel pour que, dans l’esprit du Grenelle de l’environnement, se mettent autour d’une table tous ceux qui veulent faire du développement durable (respectueux de l’environnement) et de la conservation de la biodiversité concrets, en évitant l’extinction de l’ours (par un renforcement limité) et du berger. C’est en Béarn qu’il faut relâcher 2 femelles pour remplacer celles qui y ont été abattues. C’est là que des habitats favorables existent et qu’une culture de vie avec l’ours n’a jamais disparu.
La cohabitation ours – berger est une réalité dans les vallées où vivent les ours depuis toujours de façon sédentaire (Aspe-Ossau) : les dommages aux troupeaux sont en général très limités (une quarantaine de brebis/an) ; la grande majorité des bergers cohabite avec l’ours sans problèmes majeurs, bénéficiant de mesures de compensation (héliportages, radiotéléphones, muletage, etc). Certains se sont prononcés publiquement en faveur de la cohabitation.
La mise en place dans notre département, au cours des étés 2006 et 2007, grâce au plan de restauration de l’ours, d’aides en faveur du gardiennage, de bergers salariés, de chiens et de moyens de protection (35 bénéficiaires), démontrent que sur le terrain on arrive à du concret et qu’ours et berger peuvent cohabiter quoi qu’en disent certains leaders dont le seul projet est de rassembler les gens « contre » quelque chose.
C’est un enjeu d’avenir, qui bien au-delà de l’ours, doit mobiliser dans le Département et la Région pour démontrer que l’on est capables localement de relever les défis d’un développement respectueux de l’environnement qui permette aux hommes et aux espèces sauvages de vivre dans une nature qui est notre « or vert » et notre patrimoine à léguer aux générations futures.

FIEP- Groupe Ours Pyrénées