Pastoraloup : témoignages 2006

Pastoraloup : témoignages 2006

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Ambiance plutôt sereine pour Marie-Laure :

« Les rapports avec l’éleveur sont très cordiaux. Il ne m’enferme pas dans le personnage de la parisienne qui se met au vert… juste le minimum. M joue le jeu et me donne ma chance. Quand nous parlons de la problématique, la discussion est assez ouverte. Il me semble comprendre de son discours que le problème n’est pas tant la cause (le loup) que les conséquences négatives en cascades que nous savons (…) pas de haine sans fondement »

La journée type d’Hervé en mission en Ubaye

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Le lendemain à l’aube une brebis gisait morte et consommée dans le vallon (photo). Afin d’estimer si elle avait bien été mordue, je descendis prendre quelques photos et lui couper l’oreille afin de conserver le badge d’identification. La brebis a eut la moitié de la mâchoire inférieure arrachée et une marque de croc à proximité. Cela nous fit penser à la précédente attaque puisque le mode opératoire était identique. Ce qui laisse à penser que c’est le même individu qui a attaqué. Mais ce n’est qu’une hypothèse. Le reste du troupeau semblait normal hormis un agneau qui avait été mordu à la cuisse arrière gauche. Là encore cela pose le problème de la constatation : cet agneau n’ayant pas pu être isolé du troupeau et présenté au garde constateur, son indemnisation reste hypothétique.

Après cette observation j’ai passé le reste de la matinée à parcourir le quartier à la recherche d’éventuelles autres cadavres ou animaux blessés.

Après ces attaques mon programme journalier changea : le matin nous observions les vols de corbeaux freux dans le ciel. Ces oiseaux charognards sont les seuls détritivores en activité dans la vallée puisque les vautours n’y sont pas encore présents. Le survol de ces oiseaux indique souvent la présence d’un cadavre en dessous. Néanmoins la semaine suivant les deux attaques je n’ai trouvé aucun cadavre supplémentaire grâce à ce procédé, les corbeaux survolant toujours les cadavres des deux attaque passées. »

Verdon     Guillaume a choisi la surveillance à la « belle étoile » pour plus de réactivité sur la couchade

Le bémol d’Ariane :

« En un mot : découragée. J’ai l’impression que cette fichue cohabitation ne sera jamais possible. La situation actuelle est en équilibre instable et va finir par s’écrouler … Pourtant je suis sure que je ne veux ni la disparition du loup, ni celle des bergers ! L’un et l’autre font entièrement partie de la montagne … Malgré ce découragement, j’ai vraiment apprécié ma mission, qui m’a permis de découvrir un peu plus la vie de la montagne. La montagne elle même, la vie et le travail du berger. Une mission qui a continué à m’ouvrir les yeux sur la grande complexité de cet épineux problème de cohabitation. Je confirme qu’on se pose encore plus de question à la fin ! »

Et Youenn au cœur de l’action en Roya

« La deuxième attaque eut lieu dans la nuit du jeudi 28 au vendredi 29 septembre . Au crépuscule lorsque nous avons inspecté le troupeau avant la nuit, ce dernier avait un comportement anormal ; au lieu de se regrouper en crête comme il en avait l’habitude, le troupeau monta vers le muret longeant la route. Ce comportement inhabituel fit penser à J-C que quelque chose devait leur faire peur et les pousser vers le haut. Cela pouvait être bien évidemment le loup mais pour ma part je pensais plutôt au brame du cerf qui en était à son apogée le soir là. J-C tira un coup en l’air vers 22h00 et nous allâmes au lit peu après.

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Le lendemain à l’aube une brebis gisait morte et consommée dans le vallon (photo). Afin d’estimer si elle avait bien été mordue, je descendis prendre quelques photos et lui couper l’oreille afin de conserver le badge d’identification. La brebis a eut la moitié de la mâchoire inférieure arrachée et une marque de croc à proximité. Cela nous fit penser à la précédente attaque puisque le mode opératoire était identique. Ce qui laisse à penser que c’est le même individu qui a attaqué. Mais ce n’est qu’une hypothèse. Le reste du troupeau semblait normal hormis un agneau qui avait été mordu à la cuisse arrière gauche. Là encore cela pose le problème de la constatation : cet agneau n’ayant pas pu être isolé du troupeau et présenté au garde constateur, son indemnisation reste hypothétique.

Après cette observation j’ai passé le reste de la matinée à parcourir le quartier à la recherche d’éventuelles autres cadavres ou animaux blessés.

Après ces attaques mon programme journalier changea : le matin nous observions les vols de corbeaux freux dans le ciel. Ces oiseaux charognards sont les seuls détritivores en activité dans la vallée puisque les vautours n’y sont pas encore présents. Le survol de ces oiseaux indique souvent la présence d’un cadavre en dessous. Néanmoins la semaine suivant les deux attaques je n’ai trouvé aucun cadavre supplémentaire grâce à ce procédé, les corbeaux survolant toujours les cadavres des deux attaque passées. »

Aire de jeu     Hervé nous présente son « aire de jeu » : troupeau, parcs de nuit, tente et patous

20h30 : parcage du troupeau dans 4 filets électrifiés. Coucher dans ma tente plantée à proximité immédiate du parc

  • 23h / 1h / 3h : Réveil par les 3 patous qui aboient. Je sors de la tente, appelle, parle aux chiens et au troupeau. Je pointe ma lampe torche alentours… Il m’arrive de voir des yeux qui me regardent à 100m. Je marche un peu le long du parc. Après quelques minutes (20-30-40), le calme se fait. Je me recouche. Réveil cumulé de l’ordre de 1h30 à 2h.
  • 7h30 : Lever, par le berger qui arrive au troupeau. Déplacement du parc et de ma tente.
  • journée libre (accompagnement du berger, promenade, divers travaux volontaires)
  • Réflexions de Guillaume sur sa mission en alpage

    « Mission justifiée ? Oui, en tant qu’action symbolique susceptible de montrer aux uns et aux autres que des solutions sont possibles, montrer aussi aux autorités publiques le manque de moyens. Action valable en tant que démarche solidaire entre ruraux et urbains. Mission efficace ? Il n’y a pas eu d’attaque pendant mon séjour mais difficile de savoir quels ont été les rôles respectifs des chiens patous et du bénévole ! »

    Verdon     Guillaume a choisi la surveillance à la « belle étoile » pour plus de réactivité sur la couchade

    Le bémol d’Ariane :

    « En un mot : découragée. J’ai l’impression que cette fichue cohabitation ne sera jamais possible. La situation actuelle est en équilibre instable et va finir par s’écrouler … Pourtant je suis sure que je ne veux ni la disparition du loup, ni celle des bergers ! L’un et l’autre font entièrement partie de la montagne … Malgré ce découragement, j’ai vraiment apprécié ma mission, qui m’a permis de découvrir un peu plus la vie de la montagne. La montagne elle même, la vie et le travail du berger. Une mission qui a continué à m’ouvrir les yeux sur la grande complexité de cet épineux problème de cohabitation. Je confirme qu’on se pose encore plus de question à la fin ! »

    Et Youenn au cœur de l’action en Roya

    « La deuxième attaque eut lieu dans la nuit du jeudi 28 au vendredi 29 septembre . Au crépuscule lorsque nous avons inspecté le troupeau avant la nuit, ce dernier avait un comportement anormal ; au lieu de se regrouper en crête comme il en avait l’habitude, le troupeau monta vers le muret longeant la route. Ce comportement inhabituel fit penser à J-C que quelque chose devait leur faire peur et les pousser vers le haut. Cela pouvait être bien évidemment le loup mais pour ma part je pensais plutôt au brame du cerf qui en était à son apogée le soir là. J-C tira un coup en l’air vers 22h00 et nous allâmes au lit peu après.

    img-040107-4

    Le lendemain à l’aube une brebis gisait morte et consommée dans le vallon (photo). Afin d’estimer si elle avait bien été mordue, je descendis prendre quelques photos et lui couper l’oreille afin de conserver le badge d’identification. La brebis a eut la moitié de la mâchoire inférieure arrachée et une marque de croc à proximité. Cela nous fit penser à la précédente attaque puisque le mode opératoire était identique. Ce qui laisse à penser que c’est le même individu qui a attaqué. Mais ce n’est qu’une hypothèse. Le reste du troupeau semblait normal hormis un agneau qui avait été mordu à la cuisse arrière gauche. Là encore cela pose le problème de la constatation : cet agneau n’ayant pas pu être isolé du troupeau et présenté au garde constateur, son indemnisation reste hypothétique.

    Après cette observation j’ai passé le reste de la matinée à parcourir le quartier à la recherche d’éventuelles autres cadavres ou animaux blessés.

    Après ces attaques mon programme journalier changea : le matin nous observions les vols de corbeaux freux dans le ciel. Ces oiseaux charognards sont les seuls détritivores en activité dans la vallée puisque les vautours n’y sont pas encore présents. Le survol de ces oiseaux indique souvent la présence d’un cadavre en dessous. Néanmoins la semaine suivant les deux attaques je n’ai trouvé aucun cadavre supplémentaire grâce à ce procédé, les corbeaux survolant toujours les cadavres des deux attaque passées. »