Quand les chiens s’attaquent à la faune sauvage

Quand les chiens s’attaquent à la faune sauvage

© H.Quellier
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Chiens et bouquetin – Parc national des Écrins – image d’archives-2014 © H.Quellier

Article du parc national des Écrins, 27 février 2018  :

Lorsqu’il échappe à la surveillance de son maître, un chien retrouve bien souvent ses instincts de prédateur. Un jeune bouquetin vient d’en faire les frais du côté de l’Alpe du Lauzet dans le Briançonnais. L’occasion de rappeler que la divagation des chiens est interdite. Aux propriétaires et aux randonneurs d’y être attentifs.

 L’hiver est une période difficile pour la faune sauvage en montagne, on ne le dira jamais assez. Une partie des animaux ne parvient pas à survivre jusqu’au printemps.

Cette année, avec de fortes chutes de neige suivies de redoux surprenants puis de grands froids, l’hiver s’annonce particulièrement destructeur pour la faune sauvage.

L’on peut considérer cette mortalité comme naturelle. En revanche, les agents du Parc national constatent de plus en plus de dégâts avec des animaux tués par des chiens.

« Il ne s’agit pas forcément de chiens méchants ou ensauvagés » affirme Eric Vannard, garde-moniteur dans le Briançonnais. « Le plus souvent, ce sont des chiens du village voisin qui, libérés par leur maître le matin, partent en chasse »

« Quand, par chance, nous parvenons à les attraper et les ramener chez eux, les propriétaires sont toujours sincèrement surpris de découvrir les lieux d’errance de leur chien qu’ils croyaient restés au village » témoigne Eric.

Jeune bouquetin tué par des chiens – février 2018 – Alpe du lauzet- © C.Coursier – Parc national des Écrins

« Le problème vient aussi de chiens de randonneurs, calmes et obéissants lorsqu’on les croise avec leurs maîtres et qui, une fois libérés dans la montagne, peuvent se révéler de redoutables prédateurs. »

Une dizaine de chevreuils, tués par des chiens, ont déjà été recensés sur les trois communes briançonnaises du parc national entre La Grave, Villar d’Arène et Le Monêtier-les-Bains.

« Tout récemment, à l’Alpe du Lauzet, c’est un jeune bouquetin, espèce protégée en France et emblématique de nos montagnes, qui est tombé sous les crocs de deux chiens. »

En cette période de vacances, la montagne est très fréquentée par des randonneurs à ski, en raquettes ou à pied.

Ce sont des randonneurs qui ont d’ailleurs alerté le Parc national.
Alors qu’ils observaient les bouquetins et remarquaient les difficultés qu’ils rencontrent pour se déplacer dans la neige et pour trouver un peu de nourriture, ils ont vu arriver deux chiens de race berger allemand. Les deux chiens ont immédiatement repéré les bouquetins et sont partis dans leur direction.

Préoccupés à essayer d’atteindre des aiguilles sur les pins, les bouquetins n’ont rien vu venir. Les chiens se sont jetés sur l’un d’eux qu’ils ont mordu de toutes parts. Le bouquetin blessé est parti dans la pente mais il a été rattrapé par les chiens qui l’ont achevé.

Les randonneurs, choqués, sont descendus au centre d’information du parc national au Casset pour donner cette information.

Les gardes-moniteurs sont rapidement montés sur les lieux. Sur le parking du pont de l’Alpe, ils ont croisé un accompagnateur en montagne qui avait vu repartir deux randonneurs et deux chiens berger allemand…

L’occasion de rappeler que les chiens doivent être tenus en laisse. La divagation des chiens peut être sanctionnée par une amende et la destruction d’une espèce protégée d’une lourde peine.

Pour mémoire, la réglementation sur la divagation des chiens

Dans le cœur du  parc national, les chiens sont interdits, même tenus en laisse (voir la réglementation à ce propos).

Partout ailleurs, les chiens errants ou divagants sont interdits.

Un chien est considéré comme errant si il n’est plus sous la surveillance effective et le contrôle de son maître à une distance estimée à 100 m, ou livré à son seul instinct (arrêté ministériel du 16 mars 1955 et article R428-6 du code de l’environnement). Avec action de chasse, la divagation relève d’une amende de classe 4 (135 euros).

Article en ligne sur le site du parc national des Écrins ==>> ICI