L’État veut la peau du loup, mobilisons-nous ! 

L’État veut la peau du loup, mobilisons-nous ! 

© Bérengère Yar
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Alors que l’Union européenne vient d’assouplir le statut de protection du loup, le gouvernement français s’apprête à franchir un nouveau cap avec un projet d’arrêté « définissant le statut de protection du loup (Canis lupus) et fixant les conditions et limites de sa destruction ». Il est aujourd’hui en consultation publique, et prévoit d’élargir encore les possibilités de tirs contre l’espèce.

Présenté comme une simple « mise en cohérence » avec la nouvelle directive européenne, ce texte ouvre pourtant la porte à une régulation bien plus intense des loups, voire une chasse au loup, sans garantir l’évaluation indispensable de l’état de conservation de l’espèce (pourtant obligatoire) à l’échelle nationale et locale.

Pourtant, les données scientifiques sont claires : les niveaux de prélèvements déjà en vigueur font peser un risque réel de déclin sur la population lupine française. La mortalité liée aux tirs, légaux comme illégaux, ne cesse d’augmenter. Le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) a une nouvelle fois rendu un avis défavorable à l’unanimité à ce texte.

Consulter l’avis du CNPN ici

FERUS s’oppose fermement à ce projet d’arrêté, qui affaiblit drastiquement la protection d’une espèce encore vulnérable dans notre pays. C’est un tournant dangereux pour l’avenir du loup… et un moment où chaque voix compte ! La consultation publique est ouverte jusqu’au 19 décembre 2025 : faites entendre votre avis défavorable !

Pourquoi s’exprimer contre ce projet ?

Ce texte prévoit notamment d’exclure les destructions de loups du champ d’interdiction des espèces protégées. Cela revient à banaliser les tirs de loup et à rompre avec les engagements de la directive Habitats, qui prévoit que toute dérogation doit rester encadrée, proportionnée et exceptionnelle.

Une modification majeure concerne notamment les tirs, qui deviendront possibles sans autorisation individuelle, sur simple déclaration (cercles 0, 1 et 2). Ce glissement dangereux vers un régime déclaratif implique une absence de contrôle préalable, une insuffisance de traçabilité, et des risques de dérives. Il sera quasiment impossible de vérifier la conformité, la nécessité et la proportionnalité des tirs.

Ce texte intègre enfin le tir d’effarouchement, comme alternative non létale, en l’imposant avant tout tir létal, mais seulement dans les zones de cercle 3. Mais surtout, les tirs létaux seront possibles en l’absence de mesures de protection (chien, clôture électrifiée ou gardiennage) pour l’ensemble des zones (cercles 0 à 3). Cela revient à balayer d’un revers de la main tous les efforts mis en place ces dernières années pour la protection des troupeaux et à nier leur efficacité pourtant maintes fois prouvée.

Le fait que les modifications proposées dans ce texte soient parfois contradictoires et si on prend en compte l’annonce d’une « harmonisation future » en ce qui concerne les troupeaux bovins et équins, prouve la précipitation et l’absence de cohérence générale de ce projet qui constitue un grave recul pour la biodiversité et les espèces protégées en France.

Votre voix compte !

Voici quelques arguments pour participer à la consultation publique avant le 19 décembre. Attention : Postez votre commentaire en cliquant sur « Déposer votre commentaire » en bas de page. Indiquez bien « avis défavorable » dans le titre de votre commentaire. Nous vous recommandons de ne pas copier-coller ces arguments afin de personnaliser votre message. Vous pouvez bien-sûr vous en inspirer.

  • Ce texte ignore encore une fois largement les recommandations scientifiques internationales notamment en ce qui concerne l’état de conservation du loup en France, qui n’est pas favorable :

Consulter l’argumentaire FERUS sur l’état de conservation de l’espèce en France

Consulter la mise à jour OFB/MNHN sur l’état de conservation du loup en France

  • Les tirs ne sont pas efficaces contre la prédation, et au contraire fragilisent la structure sociale des meutes et peuvent augmenter la prédation, notamment sur les troupeaux domestiques.
  • Les mesures de protection ont prouvé leur efficacité face à la prédation du loup ces dernières années.

Ce que nous demandons

  • Le maintien d’un régime strict d’autorisation individuelle ;
  • De conditionner tout tir à la présence de mesures de protection et de demander des tirs d’effarouchement avant le tir létal ;
  • De renforcer les moyens de protection et d’accompagnement réel aux éleveurs ;
  • Une révision complète de ce projet d’arrêté sur la base de l’expertise du CNPN et des instances scientifiques compétentes.

FERUS est donc largement défavorable à ce nouveau projet de modification, et vous invite à répondre à cette consultation, en formulant, vous aussi, un avis défavorable.

Ce projet d’arrêté, loin de renforcer la coexistence entre pastoralisme et prédateurs, affaiblit encore les principes de protection de la faune sauvage, et fait passer la facilité administrative avant la cohérence scientifique.

Participez à la consultation publique avant le 19 décembre 2025 ! Et partagez cet article autour de vous pour une mobilisation massive !

Depuis plus de 20 ans, FERUS agit pour la coexistence entre le loup et les activités humaines au travers des ses programmes de bénévolat PastoraLoup et Parole de Loup. Rejoignez-nous !