113 loups à tuer en Castille-Leon

113 loups à tuer en Castille-Leon

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Décision sans précédent : la Junte de Castille-Leon a publié dans le Bulletin Officiel du 1er octobre une résolution qui fixe des quotas de chasse au loup dans chaque province de la Communauté Autonome, soit un total de 113 loups qui pourront être tirés les mois à venir.

Ces quotas ont été décidés le 19 septembre dernier, lors de la première réunion du comité technique de suivi du Plan de Conservation et de Gestion du loup en Castille-Leon.
Une décision qui a provoqué la colère des associations de protection de la nature membres de ce comité qui n’ont pu assister à la réunion, n’ayant été informées que très tardivement de sa tenue. L’Association pour la Conservation et l’Etude du Loup Ibérique (Ascel) et WWF/Adena avaient pourtant demandé l’ajournement de la réunion qui a eu lieu malgré tout. Les associations ont indiqué qu’il était « inadmissible » qu’après 4 ans d’élaboration du plan et 5 mois après son approbation, cette réunion ait pu se tenir de façon aussi précipitée, sans aucun délai pour qu’elles puissent y assister et sans que la documentation nécessaire n’ait été adressée au préalable. L’une des associations a reçu la convocation la veille tandis que l’autre la recevait une fois la réunion terminée…
Les associations ont indiqué que ces procédés mettaient « clairement en évidence la volonté de la Junte d’approuver immédiatement ces quotas de tirs de loups au-delà de toute autre considération, sans pouvoir introduire aucune modification » et qu’il était inconcevable de traiter un sujet aussi sensible et de poser l’élimination de 10 à 30 % de la population de loups avec tant de légèreté et précipitation.
S’estimant bafouées dans leurs droits, elles ont entrepris des démarches pour annuler les décisions de cette réunion.

Pour Ascel, les quotas de chasse établis sont de toute évidence abusifs. Par exemple les cinq loups pouvant être tirés dans le secteur de Tierra de Campos palentina, où aucun dommage n’a été enregistré ces derniers mois. Le nord de la région a également des quotas exagérés comme les 15 loups de la montagne de Riaño, les 6 des Merindades ou les 10 du nord de Palencia. Les quotas de chasse prévus pour le sud du Duero, où l’espèce est strictement protégée par la Directive Habitat, sont jugés gravissimes.
Ascel ira au contentieux contre l’Assemblée de Castille-Leon.

Le loup indispensable pour l’équilibre
Par ailleurs, Gedemol, un groupe écologiste de la montagne de Léon a publié un rapport dans lequel il montre la nécessité de protéger le loup pour sauvegarder l’écosystème de la province. Le nombre excessif de cerfs ou de sangliers peut contribuer à l’extinction d’espèces d’oiseaux protégés comme le coq de bruyère et la perdrix. Le groupe signale ainsi que le loup est un élément clef pour éviter l’expansion incontrôlée des ongulés sauvages.
Par ailleurs, d’après le rapport, les dommages causés par le loup dans la zone de Riaño se montent à un coût moyen annuel de 13.801 euros pour l’Assemblée de Castille-Leon pour la période 2003-2007, tandis que les indemnisations pour les cerfs et les sangliers atteignent une moyenne annuelle de 122.177 euros pour la même période.
Comme modèle de gestion, celui de la Sierra de la Culebra (province de Zamora) est privilégié. Chaque année un petit nombre de loups à chasser est vendu aux enchères. Un loup à chasser vendu aux enchères peut atteindre la somme de 18 000 euros.

Population en hausse dans le sud de la Castille-Leon
D’après le comité technique de suivi du Plan de Conservation et de Gestion du loup en Castille-Leon, constitué le 12 septembre dernier, la population de loup a montré un accroissement « évident » au sud de la Castille-Leon, bien que l’espèce reste « stable » dans le reste du territoire régional. La population de loups de Castille-Leon est estimée à 144 meutes soit 1500-1800 individus.

Le Plan de Conservation et de Gestion du loup en Castille-Leon dispose d’un budget total de 5 765 000 euros pour les 10 premières années afin d’assurer un état de conservation favorable (!) de l’espèce et la minimisation du conflit loup / élevage.

Quant aux éleveurs des Asturies voisines, ils craignent que les loups ne viennent dans leur région quand les tirs auront commencé….

Sources :