Ours et effarouchements à Ustou : mensonges des opposants à l’ours et silence assourdissant de l’État

Ours et effarouchements à Ustou : mensonges des opposants à l’ours et silence assourdissant de l’État

Actus de Ferus Actus en France Actus ours

Communiqué de presse de l’association FERUS, 24 juillet 2020

Ours et effarouchements à Ustou : les mensonges des opposants à l’ours et le silence assourdissant de l’État

Concernant les évènements de la nuit du 15 au 16 juillet sur l’estive du groupement pastoral du Col d’Escots à Ustou (Ariège), il n’y a actuellement que les rumeurs outrancières des opposants à l’ours qui tiennent lieu « d’information » dans la presse.

Nous devons malheureusement suppléer au silence assourdissant des services de l’Etat, en publiant une mise au point.

  • Tout d’abord aucune « meute d’ours » n’a « attaqué » cette estive. Le terme « meute » est une ineptie ridicule concernant l’ours qui est un solitaire.
  • Parmi les quatre ours mentionnés, deux sont des oursons de l’année, très vulnérables et incapables de réaliser une prédation (terme plus adapté que le très connoté « attaque »).

  • L’approche de l’ourse suitée sur l’estive et celle du jeune subadulte mâle sont deux évènements décorrélés dans le temps.
  • En regroupant son troupeau le soir, la bergère est tombée sur un ourson qui a poussé un cri de détresse. La bergère a très justement battu en retraite, attitude tout à fait pertinente dans ce cas de figure. La femelle a aussitôt accouru en traversant le troupeau pour récupérer son ourson, et s’est enfui avec lui. Pas de charge d’intimidation, pas de prédation. A noter que si le groupement pastoral était équipé de chiens de protection, la femelle accompagnée d’ourson(s) ne se serait jamais risquée aux abords du troupeau.
  • Pendant la nuit, un subadulte mâle a réalisé plusieurs tentatives d’approche (si effectivement il s’avère que c’est toujours le même individu, ce qui est difficile à établir) qui ont été repoussées. A cette occasion, il semble que des prédations ont malgré tout été enregistrées. Là encore pas d’agressivité manifeste par des charges d’intimidation. A noter qu’en 2019, des évènements similaires se sont produits lors des effarouchements sur les estives d’Izard et d’Arréou sans déclencher pour autant de psychodrame orchestré : jusqu’à 5 approches la même nuit par un (ou plusieurs individus répartis dans le temps), parfois à une distance de 40 m, toujours repoussées mais sans pour autant que le ou les ours quittent l’estive. Il s’agit d’un comportement normal, d’autant plus si l’ours a pris l’habitude de se servir dans un troupeau qui n’était jamais regroupé et protégé la nuit, ce qui est le cas à Ustou : c’est normalement aux chiens de protection et aux parcs électrifiés d’effectuer ce travail d’interposition. Le groupement pastoral du Col d’Escots n’est équipé ni de chiens de protection ni de parcs de regroupement nocturne électrifiés pourtant financés depuis quelques décennies, actuellement à 80%.
  • Rappelons que l’ours Goiat, qui a abondamment défrayé la chronique en Barousse (Hautes-Pyrénées) il y a deux ans, ne se risque quasiment plus à des prédations sur ce secteur depuis que la plupart des troupeaux se sont équipés. On a malheureusement affaire à des radicaux anti-ours en Haut-Couserans et Haut-Vicdessos, qui pratiquent une politique de la terre brûlée, accompagnés par certains élus locaux.

Nous déplorons l’incurie des services de l’Etat qui détiennent pourtant les compte-rendus des agents de l’OFB, personnel assermenté qui était sur site.

Nous dénonçons une fois de trop l’attitude partiale de la Préfecture de l’Ariège, indigne d’un service de l’Etat, qui accrédite les rumeurs propagées par les radicaux anti-ours en demandant de déclencher le protocole ours à problèmes, injustifié, inadapté et illégal. Cette Préfecture semble oublier qu’elle n’est pas censée obtempérer avec diligence aux pressions des organisations agricoles et de certains élus locaux en conflit d’intérêt, mais faire preuve de tempérance et d’impartialité en tant que représentante locale de l’Etat, et donc de tous les Français.