Communiqué FERUS
Depuis son retour en Corrèze en 2017, le loup cause régulièrement des pertes dans les troupeaux. En mars 2025, un couple de loups avait été identifié et c’est en juillet que la préfecture a confirmé la naissance de louveteaux, preuve de leur installation durable sur le territoire. Dix communes ont été classées en cercle 1, permettant un renforcement des moyens de protection. Pour accompagner les éleveurs, des dispositifs d’aides financés par l’État et l’Europe couvrent jusqu’à 80% des dépenses pour l’achat de chiens de protection, l’installation de clôtures électrifiées ou encore l’accompagnement technique. Aujourd’hui, environ 91 chiens de protection sont recensés sur le territoire. En parallèle, des autorisations de tirs de défense sont accordées lorsqu’il y a un risque avéré de prédation sur un troupeau. Cette évolution s’accompagne d’un débat social de plus en plus tendu autour de la place du loup en Corrèze. C’est dans ce contexte qu’a eu lieu la récente polémique autour d’une battue organisée par la FNSEA et les JA, le mercredi 1er octobre.
Ce qui était à l’origine un appel à une battue illégale aux loups a finalement été annulé grâce à l’intervention des associations de protection de la Nature locales. La préfecture de Corrèze a interdit la battue, qui est devenue un simple rassemblement pour réclamer que le loup devienne une espèce chassable. On s’étonne que certains syndicats agricoles pensent encore que l’éradication de cette meute résoudra le problème et empêchera la prédation sur les troupeaux. C’est oublier que le plateau de Millevaches a un biotope favorable pour le loup, avec de nombreuses proies sauvages notamment. Le loup reviendra s’y installer, comme cela a déjà été le cas après le tir létal d’un individu en 2023. Cet appel a légitimement provoqué une forte indignation, et il laisse planer la menace d’éventuelles destructions illégales, encouragées dans ce contexte général incontrôlé et ouvertement hostile au loup.
Dans ce climat où la tension ne fait qu’escalader et ne résout pas les problèmes du monde de l’élevage, nous rappelons que face à la prédation du loup, seuls des moyens de protection complets et adaptés fonctionnent. Le triptyque clôtures-chiens de protection-présence humaine a largement prouvé son efficacité. Dans les zones où le loup est solidement implanté, comme l’arc alpin, la généralisation des mesures de protection a entraîné une baisse de la prédation (‑ 4,9 % en 2024). Pourquoi pas en Corrèze, et ailleurs ? Chez FERUS, nous proposons depuis plus de 20 ans un programme de soutien aux éleveurs en zones à loups. Des bénévoles préalablement formés peuvent être mobilisés, dans l’urgence, pour venir surveiller les troupeaux menacés par le loup, sur demande des éleveurs. Ce dispositif a déjà fait ses preuves sur le terrain en réduisant efficacement la vulnérabilité des troupeaux et en contribuant à apaiser les tensions.
Agissez avec nous ! Contribuez à notre cagnotte en ligne pour engager des actions en justice contre l’État et défendre les loups :
Depuis plus de 20 ans, FERUS agit pour la coexistence entre le loup et les activités humaines au travers des ses programmes de bénévolat PastoraLoup et Parole de Loup. Rejoignez-nous !