Charognes : le Parlement Européen approuve les mesures présentées par le FAPAS et Euronatur

Charognes : le Parlement Européen approuve les mesures présentées par le FAPAS et Euronatur

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Communiqué de presse FAPAS / Euronatur, 5 mai 2009

Traduction Frédéric Kobel pour FERUS

LE PARLEMENT EUROPEEN APPROUVE LES MESURES DE CONSERVATION DE LA NATURE PRESENTEES PAR LE FAPAS ET EURONATUR

Le vendredi 24 avril 2009, le Parlement Européen a approuvé les propositions qui à l’époque furent présentées par le FAPAS (Fonds asturien pour la protection des animaux sauvages – Espagne) et l’organisation allemande Euronatur pour favoriser la récupération des charognes dans les espaces naturels de l’Union Européenne.

Les propositions furent présentées à la Commission Européenne par l’intermédiaire de l’Eurodéputée du Parti Socialiste Rosa Mígueles.

Depuis que l’Union Européenne a approuvé la règlementation qui obligeait le ramassage des cadavres d’animaux domestiques dans les espaces naturels, le FAPAS a développé une vaste campagne qui a comporté différents entretiens à Bruxelles avec de hauts responsables de l’Union Européenne, aussi bien en environnement qu’en hygiène sanitaire animale, pour faire reconnaître la répercussion négative qu’avait, pour la conservation des espèces menacées comme l’ours brun, le retrait des cadavres d’animaux domestiques qui traditionnellement faisaient partie du régime alimentaire de ces espèces.

L’absence de charognes est en effet une des raisons pour lesquelles, ces dernières années, différentes espèces d’oiseaux, tels les vautours, ont été affectées par une sévère rareté de nourriture qui a généré des conflits entre espèces charognardes et éleveurs.

Cependant, la repercussion la plus grande et la plus importante que les nouvelles mesures de l’Union Européenne vont apporter à la conservation de la biodiversité porte peut-être sur une espèce extrêmement problématique comme celle du loup, dont la consommation de charognes dans le régime alimentaire suppose une alternative très importante qui évite les attaques répétées sur les troupeaux domestiques.

Dans des régions comme les Cantabriques, Asturies ou Castilla y León, les attaques de loups sur les troupeaux d´élevage ont donné lieu à une des persécutions contre le loup les plus actives de ces dernières décennies, autorisant de facto la mort de centaines d’exemplaires de loups avec pour justification l’élimination d’importants dégâts pour les éleveurs. L’application de la nouvelle norme européenne qui se développera à partir de la nouvelle Réglementation des Encéphalopathies va permettre aux états membres et, dans le cas de l’Espagne, aux Communautés autonomes, de pouvoir se retrancher derrière la norme européenne pour commencer à appliquer des mesures de conservation de la faune sauvage, en favorisant que, sur les territoires de grande valeur environnementale, les charognes puissent être laissées dans les montagnes, remplissant ainsi le rôle fondamental qu’elles ont déjà exercé durant des siècles en faisant partie des ressources alimentaires que la faune obtient de manière naturelle.

La nouvelle a été accueillie de manière extraordinaire par les organisations non gouvernementales qui travaillent pour la conservation de la nature vu que, pendant des années, on a réclamé avec insistance aux administrations la recherche de solutions à la crise déclenchée par l’application d’une norme européenne ridiculement restrictive et peu pratique pour éradiquer une maladie dont on a pu prouver des années plus tard qu’elle n’affecte pas les troupeaux d’élevage de montagne.

Cependant, il a fallu que ce soient les ONGs de conservation de la nature elles-mêmes qui se rendent à la Commission Européenne pour défendre les critères conservationnistes, satisfaits par la récente approbation des propositions par le Parlement Européen.

Pour le moment, les organisations comme FAPAS et Euronatur ne considèrent pas le travail achevé vu qu’à partir de maintenant, il sera nécessaire d’insister auprès des Communautés Autonomes pour qu’elles mettent en marche les mesures autorisées par l’Union Européenne, vu l’expérience lamentable démontrée tout au long de ces dernières années par les Communautés Autonomes qui n’ont pas voulu ni participer ni mettre en marche aucune action de conservation, préférant ainsi le ramassage des charognes et abattant par balle une bonne partie de la faune qu’ils sont censés protéger.