La nature en général : à propos du braconnage et de l’empoisonnement dans la nature

La nature en général : à propos du braconnage et de l’empoisonnement dans la nature

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Lettre ouverte à Madame Nelly Olin, ministre de l’Ecologie

Le 22 juin 2005

Madame la Ministre,

Notre association tient à vous faire part de ses vives préoccupations concernant le département des Alpes de Haute- Provence.

Dans ce département perdure depuis plus de 2 ans une situation qui devient de plus en plus critique. Les effectifs théoriques des gardes de l’ONCFS dans ce département sont de 16 agents alors qu’actuellement seulement 6 postes sont pourvus et ce malgré l’intervention l’année dernière des associations de protection de la nature, de la presse locale et du préfet des Alpes de Haute-Provence. Ce département, l’un des plus riches de France en terme de biodiversité est aussi l’un des moins peuplés et des plus étendus.Il accueille également de très nombreux touristes venus des départements voisins.

Sa faune, sa flore et leurs habitats doivent être protégés des excès de certaines passions en rapport avec la nature (4X4, moto-neige, moto-verte, quad, chasse, pêche, cueillette en tous genres). Mais le braconnage sévit tragiquement dans ce département maintenant que les contrevenants se savent assurés d’une quasi impunité. Encore plus grave, le recours systématique au poison pour éradiquer les espèces protégées qui dérangent est désormais avéré.

Les effectifs de l’ONCFS, le seul qui assure à temps plein la protection de la faune sauvage, de la nature, et le respect des lois de la République sur le terrain, devaient être renforcés, afin d’atteindre le nombre théorique, pour le début de la saison de chasse 2005/2006 ( mois de septembre). Or, nous venons d’apprendre que, dans le meilleur des cas, ce renforcement serait repoussé jusqu’au printemps 2006. Ce qui signifie que les agents en place, très motivés et dont on ne peut que louer les actions sur le terrain, ne pourront en aucun cas être en mesure d’assurer leurs missions. De plus, en raison de leur nombre réduit, ils ne sont plus en mesure d’accomplir leurs missions en toute sécurité.

Les braconniers et empoisonneurs en tous genres pourront ainsi continuer à sévir sans aucuns risques.

L’année écoulée a été, en terme de braconnage et de destruction d’espèces protégées une des plus catastrophiques. A l’heure où le Président de la République souhaite donner l’exemple de la défense de la biodiversité à l’échelle planétaire, il est pour le moins contradictoire et surprenant de ne pas permettre à l’ONCFS et à ses agents de terrain d’accomplir pleinement leurs missions dans les territoires les plus riches de notre pays.

Je n’ignore pas les règles complexes qui président à l’affectation des agents publics mais ce n’est pas de mon ressort. Je constate que les Alpes de Haute Provence sont un département très demandé par les candidats aux mutations dans les corps concernés, et par ailleurs, je ne doute pas qu’on trouverait immédiatement la solution s’il s’agissait de mettre en place des moyens de police ou de gendarmerie adaptés aux besoins des hommes.

Je suggère de manière plus générale que l’on augmente les effectifs réels déployés sur l’ensemble de l’arc alpin par l’ONCFS car l’accumulation des tâches, dont le loup est un révélateur mais n’est pas responsable, ne se satisfait plus des moyens actuellement à disposition de cet établissement.

Je compte sur vous, Madame la Ministre, pour rétablir la situation dans les meilleurs délais possibles et vous prie de croire à mon plus profond respect.

Le président, Jean François Darmstaedter

Photo : Guy Chevalier