La réintroduction de l’ours doit avoir lieu à l’automne !

La réintroduction de l’ours doit avoir lieu à l’automne !

Actus de Ferus Actus en France Actus ours Toute l'actualité

C.A.P. – Ours
Coordination Associative Pyrénéenne pour l’Ours
« Pyrénées : pays des hommes, pays des ours. »

Madame Nelly Olin
Ministre de l’Ecologie et du Développement Durable
75302 Paris 07SP

Le 29 juin 2005

Madame la Ministre,

Lors de la conférence de presse du 23 juin 2005, vous avez laissé entendre que le principe de quelques réintroductions d’ours dans les Pyrénées, prévues par votre prédécesseur Monsieur Serge Lepeltier, serait maintenu. Le seul élément concret relayé par la presse est l’affirmation « qu’au moins deux ou trois ours seraient réintroduits au printemps de 2006 ».

Le 13 janvier 2005, le Gouvernement a décidé de réintroduire cinq ours, plutôt des femelles, à l’automne 2005. Techniquement le dossier est prêt et les opérations peuvent avoir lieu en septembre prochain ; il est vital qu’aucun report ne vienne compromettre cet indispensable renforcement de la population d’ours tant en Pyrénées Centrales qu’en Béarn. Il en va de la crédibilité de l’Etat. De plus, tout report serait immanquablement exploité par les opposants pour essayer de retarder encore, voire d’annuler ce programme de réintroduction.

77% des pyrénéens se déclarent aujourd’hui favorables à l’introduction d’ours supplémentaires dans les Pyrénées, tant en Pyrénées Centrales (source : sondage IFOP pour Pays de l’Ours – ADET, février 2005) que dans les Pyrénées-Atlantiques (source : sondage Institut ARSH Opinion pour le Groupe Pyrénées Presse, décembre 2004).

L’ensemble des organisations membres de CAP-Ours représente des dizaines de milliers d’adhérents. Cette coordination est composée d’associations de bergers, d’éleveurs, de comités d’habitants, de professionnels du tourisme ainsi que des associations de développement économique durable, de protection et d’éducation à la nature. La majorité de ces associations sont pyrénéennes, dont le CIAPP qui fédère aussi des associations du versant espagnol.

La restauration de la population d’ours est donc bien soutenue par une large majorité des Français comme des Pyrénéens.

Pour mener à bien ce renforcement, l’Etat ne doit pas se priver des appuis locaux et solides d’associations comme Pays de l’Ours-ADET, le FIEP Groupe Ours Pyrénées et l’Association pour la Cohabitation Pastorale.

Début 2005, l’Institution Patrimoniale du Haut-Béarn (IPHB) s’est désengagée du programme de renforcement de la population d’ours. Il est illusoire d’espérer pouvoir compter sur cette institution pour mener à bien le renforcement et la gestion de l’ours en Béarn. Il nous paraît indispensable que cette gestion soit maintenant prise en charge par les services de l’Etat, animée par la préfecture des Pyrénées-Atlantiques. Pour le renforcement, l’Etat doit chercher de nouveaux interlocuteurs ; les services de l’Etat et la préfecture des Pyrénées-Atlantiques doivent rapidement démarcher les maires que l’on sait favorables à l’ours, mais qui craignent des pressions politiques de l’IPHB.

Nous ne pouvons enfin passer sous silence les circonstances de l’accident malheureux survenu le week-end dernier en Ariège. Nous comprenons bien le sentiment de colère de l’éleveur qui a perdu ces bêtes. Nous notons toutefois que son troupeau était particulièrement vulnérable, n’étant ni regroupé, ni protégé par un berger ou un chien de protection. On ne saurait donc mettre en cause le comportement de l’ours, et cet accident regrettable ne doit pas occulter tout le bénéfice apporté au pastoralisme pyrénéen par les mesures d’accompagnement mises en oeuvre par l’Etat.

L’ensemble des composantes de CAP-Ours reste mobilisé pour la défense de la diversité biologique des Pyrénées vivantes et demande la concrétisation dès cet automne, en Pyrénées Centrales et en Béarn, de la décision du gouvernement du 13 janvier dernier, à savoir le lâcher de 5 ours bruns.

Dans l’attente de l’annonce prochaine des modalités de mise en œuvre du renforcement de la population d’ours dans les Pyrénées, nous vous prions de recevoir, Madame la Ministre, l’expression de notre très haute considération.

Les associations membres de CAP – Ours

Association pour la Cohabitation Pastorale (ACP), Action Nature, Association Pyrénéenne des Accompagnateurs en Montagne du département Pyrénées-Orientales (APAM 66), Associations Départementales Pyrénéennes des Accompagnateurs en Montagne des départements Ariège et Haute Garonne (ADPAM Ariège et ADPAM Haute Garonne), Les Amis du Pic du Gar, Les Amis de la Terre Midi-Pyrénées, Les Amis de l’Ours en Pyrénées Centrales (AMOPYC), Association des Naturalistes Ariègeois (ANA), Association Nature Comminges (ANC), Association de Promotion des Initiatives des Habitants de Mijanès (APIHM), Collectif Ax 24 mars, Comité Ecologique Ariégeois (CEA), Conseil International Associatif pour la Protection des Pyrénées (CIAPP), Connaissance de l’ours, FERUS (Groupe Loup France/ARTUS), Fonds d’Intervention Eco-Pastoral – Groupe Ours Pyrénées (FIEP), France Nature Environnement (FNE), L’œil aux aguets, Mille Traces, Nature Midi-Pyrénées (NMP), Nature Midi-Pyrénées comité local Hautes-Pyrénées, Pays de l’Ours-ADET (Association pour le Développement Durable des Pyrénées centrales), Société d’Etude de Protection et d’Aménagement de la Nature dans le Sud Ouest-Béarn (SEPANSO), Société Française d’Etude et de Protection des Mammifères (SFEPM), Sours, Union Midi-Pyrénées Nature et Environnement (Uminate), Union Midi-Pyrénées Nature et Environnement – Hautes Pyrénées (Uminate 65), WWF France.