Loup, le déni d’écologie du gouvernement

Loup, le déni d’écologie du gouvernement

Photo © Anthony Kohler
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Communiqué de presse, FERUS, 15 juin 2016.

Loup, le déni d’écologie du gouvernement

La ministre de l’environnement, Ségolène Royal et son collègue de l’agriculture, Stéphane Le Foll, sont bien décidés, une fois de plus, à passer en force et à prendre un nouvel arrêté de destruction de loups, alors même que la population de loups diminue en France et que, dans le même temps, le nombre de dégâts aux troupeaux, remboursés par les pouvoirs publics, augmente toujours, restant à un niveau bien trop élevé ! Un non-sens qui ne semble pas déranger les deux ministres. Ils n’hésiteront pas, une fois de plus, à ignorer les témoignages très majoritairement hostiles des citoyens à la consultation publique.

L’arrêté en cours de consultation publique prévoit l’abattage de 36 loups dans un premier temps, alors que pour la première fois, l’estimation du nombre de loups en France n’est pas officiellement connue. Il était en baisse importante en 2014 (chiffres ONCFS), avant même l’abattage de 36 loups et la mort plus ou moins suspecte d’une dizaine d’autres. Il est donc très probable qu’au cours de l’année 2015 la population française de loup a chuté de façon significative.

En dépit à la fois de la dégradation de l’état de conservation de cette espèce au cours des deux dernières années et de l’absence de « résultats » sur les attaques de troupeaux, les décideurs de la République au plus haut niveau ont choisi de garder la même stratégie dogmatique d’abattage de loups, plutôt que de développer les moyens de protection des troupeaux, seule mesure capable de faire cohabiter durablement pastoralisme et loup. C’est ce qui est appliqué avec succès dans tous les autres pays européens et c’est ce que Ferus met en oeuvre depuis plus de 15 ans avec son action « pastoraLoup », sur un certain nombre d’estives en zones à loups…

Nos loups ne sont pas une exception européenne et ne sont pas les responsables du malaise économique de l’élevage, notamment de la filière ovine.

Alors que la ministre nous promet l’adoption de « la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages » avant la fin de l’année, elle lancerait un bien mauvais message en s’entêtant à multiplier les abattages de loups, une des espèces clé des équilibres biologiques de notre nature. Un non-sens qui sonnerait comme une provocation auprès des français qui attendent un peu plus de sérieux dans la gestion des enjeux environnementaux auxquels nous sommes confrontés et moins d’écoute à l’égard des lobbies de l’agriculture et de la chasse.

Ferus rappelle que depuis plus de deux ans, la ministre a systématiquement refusé toutes ses demandes de rendez-vous, comme elle les a d’ailleurs également refusées aux autres associations françaises de protection de la nature, notamment celles du collectif CAP-Loup. Pendant cette même période, Mme Royal a reçu a plusieurs reprises les représentants des organisations agricoles et des fédérations de chasse au sujet du loup.

Notre ministre aura t-elle le courage, en fin de mandat, de développer une véritable réflexion sur une politique loup cohérente, axée enfin sur la protection des troupeaux et non sur une soumission aux diktats des lobbies des mondes de l’élevage et de la chasse ?