Ours : construire plutôt que détruire

Ours : construire plutôt que détruire

Photo Pascal Etienne (illustration)
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Communiqué de presse de FERUS, le 22 octobre 2019

Ours : construire plutôt que détruire

Une énième manifestation est annoncée à Foix par quelques associations anti-ours et organisations agricoles.
Ne nous y trompons pas : malgré leurs déclarations prévisibles annonçant la mobilisations des pyrénéens, des montagnards, des ruraux, des ariégeois, et peut-être de la terre entière, ils ne représentent que des intérêts corporatistes, voire communautaristes. Rappelons que 70% des habitants des Pyrénées considèrent le plantigrade comme leur patrimoine et ne souhaitent pas sa disparition.

N’oublions pas non plus qu’une bonne partie de ces manifestants sont partie prenante d’une mouvance agricole, heureusement loin d’être exclusive, héritant des méthodes des trente glorieuses et allergique au moindre changement. Peu importe l’effondrement de la biodiversité ayant déjà entraîné dans notre pays la disparition de 80% des insectes, de 30% des oiseaux, et frôlé l’extinction totale de ce grand mammifère qui n’a jamais quitté les Pyrénées. Pour ces personnes seuls comptent leurs intérêts catégoriels de court terme.

Que l’Etat cesse de céder aux sirènes d’une hypothétique paix sociale avec ces jusqu’au-boutistes, quitte à s’y compromettre. Il a déjà perdu la mesure de compensations justes : les indemnisations de complaisance versées pour des ersatz de prédation n’ont plus rien à voir avec la biologie alimentaire de l’ours, plus grand rapport non plus avec ce qui est pratiqué dans les autres pays de l’Union Européenne. Il s’est fourvoyé aussi avec des mesures d’effarouchement tout aussi inutiles qu’injustes et illégales, genre d’autodafé anti-ours, commode bouc émissaire.
Ces actions n’ont servi in fine que de carburant et de justification politique à des revendications qui vont toujours plus loin, et dont le but est l’indemnisation de toute bête morte en estive, couplée, au pire, avec l’éradication de l’ours de notre pays, au mieux avec le maintien d’une population non viable, pour le folklore.

Pourtant des expériences d’adaptation méritant d’être valorisées donnent de très bons résultats chez nos voisins, et aussi chez d’encore trop rares éleveurs et bergers pyrénéens. Ces derniers méritent reconnaissance, admiration et encouragements, pour leur courage, malgré le mépris et les brimades de la part des plus radicaux.

Il est encore temps que l’Etat reporte son attention sur les bonnes volontés et retienne les leçons du passé : on ne peut pas acheter la paix aux plus radicalisés.

Le rôle de l’Etat est d’oeuvrer de façon constructive pour respecter ses engagements : la restauration d’une population d’ours en bon état de conservation dans les Pyrénées.