Pyrénées : le lâcher d’au moins 11 femelles nécessaire pour assurer la viabilité de la population d’ours (ONCFS)

Pyrénées : le lâcher d’au moins 11 femelles nécessaire pour assurer la viabilité de la population d’ours (ONCFS)

Actus en France Actus ours Toute l'actualité
Mécanismes de déclin, dynamique de population et scénarios de renforcement de la population d’ours brun des Pyrénées (Rapport scientifique 2009 de l’ONCFS – Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage)

En 1996, l’ours brun n’est plus présent que dans la partie occidentale des Pyrénées avec 5 à 6 individus répartis sur les versants français (Pyrénées-Atlantiques) et espagnols (Aragon, Navarre). Une translocation expérimentale de 2 femelles et 1 mâle issus de Slovénie est réalisée en 1996-1997 dans les Pyrénées centrales. Alors que le noyau central se développe suite aux réintroductions, le noyau occidental continue de décroître et perd la dernière femelle à l’automne 2004 suite à un accident de chasse. Dans ce contexte, la connaissance des causes du déclin de la population et l’évaluation des paramètres démographiques sont des éléments indispensables pour la mise en place d’un plan de conservation de l’espèce.

Par une approche comparative entre le noyau central et le noyau occidental, nous avons cherché à identifier les causes possibles du déclin dans le noyau occidental, et évaluer le nombre d’ours qu’il faudrait réintroduire dans les deux noyaux de population pour obtenir une population viable, au sens retenu habituellement par l’IUCN (i.e. probabilité d’extinction < 10 % sur 100 ans). Une explication souvent avancée est celle d’une mortalité élevée d’origine anthropique. Une autre renvoie à une hypothèse de faible reproduction («hypothèse du sexe-ratio»). Dans ce cas, certains auteurs ont proposé que le sexe-ratio en faveur des mâles dans le cas d’une petite population pourrait entraîner une augmentation des infanticides (faible survie des oursons) et une ségrégation sexuelle (faible production d’oursons). Enfin, la consanguinité liée à l’isolement et conduisant à une faible reproduction est une autre hypothèse avancée («hypothèse de la consanguinité»).

Le suivi de la population, des naissances et des morts, a été réalisé grâce à une combinaison de techniques fondée sur les observations visuelles, la taille des empreintes relevées lors d’itinéraires pédestres effectués de façon systématique ou opportuniste, le génotypage à partir d’échantillons de poils ou d’excrément, les photos automatiques et enfin la télémétrie sur une zone d’environ 5000 km2. Au total, 10 ours ont été suivis dans le noyau atlantique entre 1993-2005 et 16 dans le noyau central entre 1996-2005.

Deux modèles ont été utilisés, l’un pour calculer le taux d’accroissement de la population, l’autre pour estimer les probabilités d’extinction sur 30 ans selon différentes stratégies de renforcement et en fonction de «l’hypothèse du sexe ratio» ou «hypothèse de la consanguinité » pour les deux populations. Les taux d’accroissement diffèrent d’une population à l’autre. Alors que dans le noyau central il atteint 1,11, il n’est que de 0,95 dans le noyau occidental. Ce résultat est lié à un succès reproducteur et à des taux de survie des oursons et des adultes plus élevés dans les Pyrénées centrales que dans les Pyrénées occidentales.

Depuis 2005, le noyau occidental est dépourvu de femelle. Selon le mécanisme qui sous-tend le déclin de cette population, le nombre d’ours à réintroduire varie. Sous «l’hypothèse de consanguinité», au moins 10 femelles et 3 mâles sont nécessaires (figure 1). Dans ce cas, relâcher plusieurs femelles diminue fortement la probabilité d’extinction. Sous «l’hypothèse du sexe-ratio», au moins 8 femelles et 1 mâle sont nécessaires pour assurer la viabilité de la population sur 30 ans (figure 2). Mais contrairement à «l’hypothèse de consanguinité», relâcher trop de mâles augmente la probabilité d’extinction. Le nombre d’ours à réintroduire dans le noyau central sous les 2 hypothèses est seulement de 3 femelles et 1 mâle.

Les données récentes relevées sur le déclin de la population occidentale supportent l’hypothèse d’une faible reproduction, plutôt que d’une mortalité élevée d’origine humaine. Cependant les résultats ne permettent pas de confirmer sans ambiguïté «l’hypothèse du sexe-ratio» dont l’effet est fortement confondu avec l’aire géographique. L’autre explication possible du faible taux de reproduction observé dans le noyau occidental repose sur la dépression de consanguinité. Des travaux récents ont montré que le niveau de polymorphisme génétique de cette population était très bas. Néanmoins des niveaux similaires ont été observés dans la population d’ours brun de l’île Kodiak en Alaska qui montre des taux de reproduction élevés. Une autre explication pourrait être la moindre qualité de l’habitat dans le noyau occidental, mais aucune donnée ne peut valider cette hypothèse. On pourrait même penser que le fait que les derniers ours se soient maintenus dans cette région est une indication de la qualité de l’habitat. Enfin, le hasard lié à la stochasticité démographique pourrait expliquer le maintien de quelques individus dans les Pyrénées occidentales.

Habituellement, avant toute réintroduction d’individus dans une population en voie d’extinction, il est préconisé de supprimer les causes à l’origine de son déclin. Dans notre cas, même si les causes exactes du déclin récent restent en partie inconnues, les stratégies de renforcement proposées doivent permettre de supprimer le ou les mécanismes sous-jacents du déclin. Dans la limite des hypothèses du modèle, et à condition que les paramètres démographiques restent constants après les lâchers, les réintroductions d’au moins 4 individus (1 mâle, 3 femelles) dans le noyau central et les réintroductions d’au moins 13 individus dans le noyau occidental (3 mâles, 10 femelles) s’avère nécessaire pour assurer la viabilité de ces populations.

A télécharger : Mécanismes de déclin, dynamique de population et scénarios de renforcement de la population d’ours brun des Pyrénées (avec les figures)

pdf-ferus2

19 commentaires sur “Pyrénées : le lâcher d’au moins 11 femelles nécessaire pour assurer la viabilité de la population d’ours (ONCFS)”

OK, Christ 64, j’arrête aussi. Attendons que les assos daignent s’exprimer sur ces questions de stratégie.

Ugatza aura alors sans doute d’autres occasions de nous expliquer pourquoi il ne faut pas aimer Dominique Voynet -:))

Amicalement.

Jacques a la mémoire qui flanche, il ne se souvient plus très bien.
Jacques a dit:
« La faillite de la France en matière d’ours des Pyrénées, je ne crois pas que ce soit dû à l’entrée en politique d’Eva Joly ou de Cécile Duflot »
Oh que non.
Mais dans ta belle analyse, tu oublies toujours l’Histoire…des choix des électeurs.
Les « associatifs de base » ne sont-ils pas des électeurs?
Comment ne pas faire le bilan de la politique des Verts et de la Gôche en matière de féfense des grands prédateurs?
Cécile Duflot, Eva Joly prennent la suite de Dominique Voynet et c’est la même politique d’alliance qu’elles veulent nous resservir, celle qui « explique » qu’il n’y a pas si longtemps:

1)Dominique Voynet et Yves Cochet n’ont procédé à aucun renforcement de population.
2)Dominique Voynet et Yves Cochet n’ont pas rétabli les réserves Lalonde.
3)Dominique Voynet et Yves Cochet n’ont pas dissous l’IPHB et repris la responsabilité de la protection de l’Ours des Pyrénées.
4)Dominique Voynet et Yves Cochet n’ont pas arrêté le saccage de la Vallée d’Aspe.

C’est pourquoi je dis que, contrairement à Jacques, les « associatifs de base » devraient avoir de la mémoire.
Les « anciens » ont la responsabilité de leurs choix politiques passés et à venir dans la situation lamentable
que Jacques Décrit si bien…en s’oubliant dans le tableau.

Trop facile.

Pour finir sur le sujet, je dirai que je suis en parfait accord avec l’analyse du dernier post de Jacques .
L ‘Etat manque d’autorité et compense ce manque d’autorité par l ‘imposition de structures de concertations qui ne mènent pas plus loin que le gno et prochainement que la spvb , ces structures sont des remake jusqu’à ce jour inutiles de l’ iphb .
Le comble est qu’aujourd’hui il n’y a concrètement plus de plan de sauvegarde de l’ours dans les Pyrénées !… Le dernier plan s’est achevé en 2009 et n’a pas été reconduit . Le sort du plantigrade est désormais dans le fourre tout qu’ est la PROPOSITION de me Jouanno de Stratégie Pour la Valorisation de la Biodiversité Pyrénéenne . Une proposition n’est pas un plan ! ( Voir le texte officiel ! ) , De plus c’est une proposition que rien ne concrétise aujourd’hui et qui n’a rien à voir avec le plan d’urgence de sauvegarde spécifique que mériterait l’ours des pyrénées … Voila , en vérité , le grand écart qu’il y a entre la déclaration de l’ ONCFS et l’attitude lamentable de l’ Etat Français !
L’Ours n’a aucun plan de sauvegarde digne de ce nom et c’est le comble de l’année de la biodiversité !
Quant à la multiplication des associations Françaises pro ours ,si elles obligent bien souvent les défenseurs à cotiser pour plusieurs adhésions , ce qu’il faut leur demander c’est impérativement d’unir leurs efforts dans le même sens et d’effectuer un harcélement constant et vigoureux auprès du ministère de l’Environnement !
A+

@ Chris 64

Bien sûr que ce qui se passe autour de l’ours dans les Pyrénées est sidérant. Pourquoi ? Certes il y a l’efficacité du lobby des éleveurs, relayé par les conservatismes locaux les plus ringards (chasse, agriculture, chauvinisme, pêche, nature, traditions) mais il n’y a pas que cela. La faillite de la France en matière d’ours des Pyrénées, je ne crois pas que ce soit dû à l’entrée en politique d’Eva Joly ou de Cécile Duflot (comme dirait notre trotkyste de service) ni même aux petits élus locaux de droite, de gauche, du milieu, du Béarn, des PO, de l’Ariège, d’ailleurs ou de nulle part qui sont juste « contre » l’ours sans savoir vraiment pourquoi mais surtout parce que leurs grands-parents étaient contre et qu’il faut bien préserver les habitudes .

Non le responsable principal, c’est d’abord l’Etat qui n’a pas le courage d’assumer ses choix écologiques officiels (Grenelle) et encore moins le courage de les imposer (oui, imposer..) aux retardataires de tous poils.

Quant à nous, associatifs de base, nous assistons impuissants aux guéguerres stériles entre les divers roitelets de l’ours, nous perdons le cap noyés dans le rideau de fumée des structures de concertation et nous nous éparpillons en des tas de chapelles inutiles.. Pendant ce temps là, on ne fait rien.. Tant qu’on restera coincés dans ce schéma, on n’avancera pas.

Je suis d’accord avec Jacques pour dire que c’est absolument sidérant ce qu’il se passe autour de l’ours dans les Pyrénées, et ce depuis trente ans ! Rappelons aussi que la France est tenue par la convention de Berne de sauvegarder l’ours !…Rappelons qu’il y a aussi, au niveau Européen et sur le même sujet , une plainte déposée contre la France … Plainte dont on ne sait pas ce qu’elle est devenue …

Encore une fois l’explication de la situation saute aux yeux si l’on compare l’expansion actuellement positive du noyau Central et la dégringolade inéluctable du noyau béarnais malgré les compétences d’associations comme le Fiep et la Sepanso .

La seule sauvegarde efficace de l’ours ne peut être décidée que par l’autorité de l’Etat , doit être prolongée par un minimum d’acceptation politique sur le terrain du renforcement et être complétée par un suivi sérieux des associations . Voila le premier antidote au déclin de l’ours . Ces conditions se sont retrouvées réunies en 1996 et en 2006 dans les Pyrénées Centrales , jamais en Béarn …

Tous les facteurs bien connus de déclin de l’ours , ainsi que les conséquences et les solutions , décrits dans les livres , exposés par l’Oncfs resteront lettres mortes et laisseront les associations impuissantes s’il n’y a pas une réelle volonté politique de l’Etat de sauver l’ours . Nous en sommes là . Comme l’a précisé l’ADET ,  » le renforcement d’une ourse en 2011 en béarn n’a pas été confié à une association  » . Partant de là , c’est le flou le plus complet . Logiquement ce renforcement a été confié à l’usine à gaz  » S.P.V.B  » … Ce qui veut dire en clair que si les associations ne parviennent pas à faire sauter l’étape  » SPVB  » qui demandera des mois à être mise en place et opérationnelle jusqu’à un accord pour le renforcement d’une femelle en béarn , il ne faudra pas compter sur un renforcement de même seulement une ourse en 2011 … Ensuite , nous serons en 2012 , année électorale , où nous entrerons dans une ère de politique fiction … Il faudra alors effectivement demander à Me Joly , Duflot , Bové et autres l’intérêt qu’ils portent vraiment à l’ours des Pyrénées . Les dernières fois où ils ont été au pouvoir , ça n’a pas été positif pour le plantigrade ! ( J’espère ,pour l’avenir, que ce n’est pas une fatalité ! )

Se pose alors la question de l’impuissance de toutes ces associations de protection de l’ours … Il y a en béarn Aragon beaucoup plus d’associations de sauvegarde que d’ours sur le terrain ! … Que peuvent faire de plus les associations pour faire pencher en leur faveur la rigidité du pouvoir politique . je pense qu’il faudrait qu’elles se réunissent pour y réfléchir . Un bon point à Ferus et à l’Adet qui ont opéré un rapprochement stratégique de leurs associations . Un bon point au Fiep qui tente d’entrainer les Espagnols dans la sauvegarde de l’ours pyrénéen , car s’il n’est pas trop tard demain pour le béarn la solution pourrait venir des Espagnols .

Beaucoup d’incertitudes demeurent , tout le monde sait pertinemment ce qu’il faudrait faire pour sauver l’ours , et l’Oncfs ne fait que le répéter , mais jusqu’à ce jour force est de constater que l’Etat tout puissant mais aux ordres du lobby ultra pastoral et des politiciens locaux ne veut toujours rien entendre … ¨Il faut espérer que nous ayons bientôt des réponses . Peut-être, quand Me NKM sera rentrée de Cancun où elle donne en ce moment des leçons d’écologie au reste de la planète …

Ho, Jacques, t’as oublié la cohorte des candidats aux primaires du PS, les partis de gauche (y compris le NPA, lol) et surtout, surtout Europe Ecologie-Les Verts, les ministrables du MEDD.
Qu’en pensent Eva Joly et Cécile Duflot, par exemple?

S’il est tout-à-fait normal de jouer d’abord le jeu de la concertation (GNO et autres marécages) laisser pourrir les choses en se laissant berner de la sorte pendant des années, est absolument sidérant.

Il y a plusieurs structures associatives spécialisées sur l’ours ou les grands prédateurs comme le Fiep, l’Adet, la Sepanso ou Ferus qui connaissent très bien la problématique.

Il y a un collectif d’associations, Cap-Ours, dont les compétences réunies sur l’ours, sur les Pyrénées ou sur le pastoralisme sont reconnues et indéniables, il y a un mouvement associatif riche d’expérience sur l’ours en Espagne. Il y a de nombreuses autres organisations qui ne demandent pas mieux que de soutenir la cause de l’ours (dont quelques grosses organisations type WWF), il y a des parrains et marraines célèbres des ours réintroduits dont l’impact médiatique serait sans doute déterminant si on les utilisait, il y a plusieurs leaders d’opinion fort connus du grand public qui surfent au quotidien sur la vague de la mode de l’environnement qui sauraient faire pencher eux aussi la balance si on savait les convaincre d’agir, il y a un enjeu global de la conservation des espèces qui est largement soutenu par l’opinion, bref, tous les atouts sont de notre côté, il y a même un service scientifique de l’Etat, l’ONCFS qui estime officiellement qu’il faudrait réintroduire une dizaine de femelles d’ours pour éviter sa disparition et on est comme paralysés.
Etonnant, non ?

Qu’est-ce que c’est que cette histoire de « propositions irréalistes »?
L’ONCFS, à qui on peut reprocher ce qu’on veut, sauf d’être incompétent, propose pour sauver la population d’ours (c’est pour ça que nous nous battons, non?) de relâcher 17 ours de plus.
Pourquoi 17 et pas 16 ou 18?
On pourrait en discuter longuement.
Rappelons que parmi les signataires, il y a probablement Jean-Jacques Camarra et des membres de l’ETO
http://www.oncfs.gouv.fr/IMG/article_PDF/article_a1017.pdf

On voit là se répéter l’histoire des réserves Lalonde.

La…heu….vérité est-elle le produit de compromis et compromissions politiques?

Il y a déjà plus de quarante ans que les associations (A L’EPOQUE) prévoyaient qu’il faudrait ce genre de mesures pour empêcher la disparition de l’espèce, compte tenu de l’irresponsabilité de l’Etat.

Alors, fallait-il féliciter par avance Nathalie Kosciusko Morizet?
Combien va-t-elle en relâcher, elle?
Il aurait été plus prudent d’attendre qu’elle agisse…pour ne pas semer la confusion.

 » Se demander quels sont les états d’âme de Nathalie Kokiusco Morizet par rapport à Chantal Jouanno ou si les Pyrénées orientales font mieux que le Béarn ou l’inverse n’a strictement aucun intérêt.. Jacques  »

Il est bien entendu que les états d’âme des ministres ne m’intéressent pas , mais nous serons obligés de faire avec . La seule chose qu’il faut demander fermement à NKM C’est de tenir au minimum la parole que ch. Jouanno a engagée … Logistiquement , + de six ans après la mort de Cannelle et malgré le rapport de l’Oncfs qui vient à la suite d’autres rapports disant avec obstination la même chose , nous n’avons le temps de ne rien espérer de plus que cette ourse promise pour ce printemps 2011 … Toute logistique plausible pour préparer et effectuer un renforcement d’une ourse, reconnue et acceptée par tous à la réunion de Juillet dernier à Toulouse ,pour 2011, va être impossible si le processus n’est pas maintenant tres rapidement enclenché … Il n’y a plus le temps pour se lancer dans d’autres négociations dont on sait qu’elles ne peuvent que durer .
Bien sûr le combat continue au-delà …

Rajouter d’autres ours à cette seule ourse promise sera politiquement impossible à NKM sans renégociation de toutes les parties … Toute l’histoire de l’ours est hélas là pour le prouver . Et ce n’est pas le rapport de l’Oncfs qui changera la donne à court terme alors que l’ours a été totalement absent du site gouvernemental de l’année de la biodiversité . Ce qui n’empêche pas , avec ce rapport , de se battre sur le moyen terme .

Je vois d’ailleurs bien Me NKM , pour taper en touche, lancer le fameux processus de la Stratégie Pour la Valorisation de la Biodiversité Pyrénéenne décidé par Jouanno …Aire par excellence de stagnation de l’ours pour de nombreux mois à venir !… Là , dans cette nouvelle usine à gaz , les Associations auront sûrement le temps de parler de ce rapport de l’Oncfs . Si on considère la durée de la précédente usine à gaz appelée G.N.O …Et de réunir tous les acteurs du protocole , il coulera beaucoup d’eau sous les ponts … Ca s’appelle de la stratégie geopolitique au sommet et quand il n’y a aucun relais de politique locale favorable à la base , c’est encore pire !

Quant à observer le devenir historique des différents noyaux je pense à titre personnel que c’est au contraire riche d’enseignement . Ne serait-ce qu’en considérant que sans l’apport du noyau Central au béarn par la venue de Néré , il n’y aurait aujourd’hui plus aucun ours en béarn . Ce n’est quand même pas une constatation anodine ! Alors oui , il y a quelque intérêt à tirer leçon et réflexion de la réussite des Pyrénées Centrales …

Quand au noyau Oriental , puisqu’on en parle , et où il y a au moins autant d’ours mâles esseulés qu’en Béarn , pourquoi ne pourrait-on pas y bénéficier logiquement de la même politique de sauvegarde et de la même demande de renforcement qu’en Béarn ? … Qui sait si les choses n’iraient pas beaucoup plus vite en Pyrénées Orientales !
Mais toutes ces discussions restent de la science fiction et un catalogue d’idées et de sentiments qui ont bien peu de chances d’être prises en compte !…

Ce qui serait intéresant par contre sur le sujet c’est d’avoir une réponse concrète de Ferus ! Quelle est l’opinion de Ferus , où en sommes nous maintenant en ce qui concerne ce renforcement de 2011 , Me NKM a t-elle répondu à la lettre de Cap-Ours ou attend t-elle d’être rentrée d’Inde pour le faire ? Quand les Associations et Ferus en particulier, avec ce rapport de l’ONCFS , vont-elles enfin aller taper du poing sur la table de me NKM ?… Nous aimerions bien avoir rapidement des réponses !
Christb64

@ Chris.

De tous côtés on entend les politiques jurer la main sur le coeur qu’il faut sauver la biodiversité. Un rapport scientifique établi par un des services de l’Etat, l’ONCFS, indique le nombre d’ours qu’il serait souhaitable de réintroduire pour sauver l’espèce. Il faut s’appuyer là-dessus en le gueulant sur les toits et il n’y a pas à avoir d’autre position que celle là : l’Etat doit faire ce qu’il faut pour assurer la survie de l’ours en commençant par écouter ses propres experts.

Et c’est bien le rôle des associations de protection de l’ours que de tout faire pour l’exiger. Ce devrait même être leur seul rôle. Or, c’est précisément ce qu’elles ne font pas.

Au passage, l’aide des marraines et parrains des ours et autres personnages emblématiques de la sauvegarde de la planète et du vivant doit être sollicité avec insistance. Tout le reste n’est que littérature.

Se demander quels sont les états d’âme de Nathalie Kokiusco Morizet par rapport à Chantal Jouanno ou si les Pyrénées orientales font mieux que le Béarn ou l’inverse n’a strictement aucun intérêt.. Jacques.

Jacques ,
J’ai bien peur que l’Oncfs ne fasse pas de propositions …
L’Oncfs ne fait là qu’un rapport annuel scientifique qui est un constat et tire les justes conséquences de ce constat . Point .
Nous n’allons pas, pour l’instant, plus loin qu’un exposé et qu’une conclusion .
Ce rapport a t-il été transmis au ministère de l’environnement , a t-il été lu et par qui ? Intéresse t-il vraiment quelqu’un à part nous ?… Ce ne serait hélas pas inhabituel qu’un rapport administratif , surtout lorsqu’il dérange , reste lettre morte . D’autant que ces chiffres sont parfaitement connus de tous et depuis assez longtemps . Il est même fort probable que l’Oncfs ait deja fait des rapports similaires en ce sens par le passé …
Je ne demande pas mieux que ce rapport serve à quelque chose de concret et il est certain que les Associations doivent s’en servir …Ecrire des lettres à NKM est aujourd’hui, au stade où nous en sommes , insuffisant ! Rien n’avancera sans une rencontre avec NKM …les Associations doivent aller voir Me la ministre non seulement avec ce rapport sous le bras , mais aussi avec le livre  » Plainte contre la France  » et exiger qu’à la suite du Groupe National Ours le renforcement promis par Chantal Jouanno soit au moins tenu dans les délais .
Il faut par ailleurs noter que ce renforcement de 11 ours concerne la population Centrale + la population Béarnaise … C’est le noyau stérile Béarnais , injustement appelé noyau puisqu’il n’y a plus que deux mâles présents qui gonfle les exigences en matière de réintroductions . Si on s’en tient au noyau Central qui tutoie la viabilité, l’exigence en apport d’ours est bien moindre …
C’est pour cela que c’est à ce niveau , qu’à l’avenir , doivent se concentrer les exigences et les efforts si rien n’avance en 2011 en Béarn .
Quant à partir battus d’avance , si je m’en tiens à la situation Béarnaise , ça fait deja trente ans que le départ pour la sauvegarde de l’ours a été donné , et battu l’ours l’est à plate couture , et un peu plus chaque année .
Pour nous éclairer , depuis ces trente dernières années , ce n’est pas le signal d’alarme d’un rapport de l’Oncfs qu’il y a eu mais des dizaines et des dizaines de livres et d’articles de scientifiques et naturalistes divers qui ont largement exposé , comptage, constat, conséquences et solutions d’urgence …. Résultat : nous le voyons , il est aujourd’hui proche du néant en béarn ! …
Voila pourquoi la réalité est plus complexe que la prise de conscience et l’optimisme que devraient suciter ce rapport de l’Oncfs ! Les choses ne sont hélas pas ausi faciles et évidentes qu’elles devraient logiquement l’être .
Encore une fois , je dis que sans une forte implication politique de l’Etat et au moins une petit relais politique sur le terrain , rien n’est possible … Voila la différence essentielle entre la Haute-Garonne et le béarn . Le Pays de l’Ours a su saisir les rares moments opportuns où l’Etat s’est engagé dans la réintroduction , et ce favorisé sur le terrain par le relais politique des maires des communes adhérentes à l’ADET … Nous sommes actuellement tres loin de ce schéma en Béarn … Pourra t-on trouver un protocole de substitution pour ce renforcement d’une ourse au printemps prochain … Nous le saurons tres bientôt !
Cordialement.

@ Chris 64

Si l’ONCFS en est réduit à faire des propositions irréalistes, il faut vite dissoudre cet organisme qui ne sert à rien.

Si au contraire, on considère que la technicité de ses personnels peut apporter quelque chose aux gouvernements dont il est l’outil, il faut suivre ses conseils.

Fastoche, non ?

En tout état de cause, je ne vois pas ce que les associations auraient à perdre à réclamer sur l’air des lampions que l’Etat prenne en compte les avis de ses propres experts..

L’ONCFS dit qu’il faut dix ourses en plus pour sauver l’espèce de l’extinction ? Qu’attend on pour s’engouffrer derrière cette expertise ?

Pourquoi partir ainsi battus d’avance ?

Bonsoir !
Une petite rectification d’une erreur de ma part : Le ministre de l’environnement Serge Lepeltier c’est bien sûr en 2005 et non en 1995 !
Pour le mot d’ordre de 11 femelles pour 2011 , ce serait mon voeu le plus cher mais c’est complètement irréaliste , c’est de la science fiction , surtout pour ce qui est du béarn . Il faut voir les choses en face ! Il n’y a rien de certain pour voir ce printemps la réintroduction d’une femelle sur les deux demandées depuis … 2004 … alors onze ours ! Il n’y a qu’à se souvenir du tollé provoqué par S. Lepelletier et sa disparition du ministère pour revenir à un peu plus de réalisme . Souvenons-nous de la campagne anti ours contre le renforcement courageux de me Olin qui s’en est suivi !… La bonne solution aurait été , comme proposé par les Associations , ADET et FERUS , d’établir un programme cohérent de renforcement sur la durée … Moins de deux cent manifestants ultras-pastoraux à Toulouse en ont décidé autrement !…
Nous sommes bien obligés de tenir compte de la stratégie geopolitique nationale du gouvernement et il ne faut pas espérer qu’à brève échéance des Présidentielles Me NKM fasse plus de remous que le minimum vital !
Bien sûr , les Associations doivent se servir de cette note de l’Oncfs et demander des comptes à Me NKM ! Arriver à débloquer le processus pour une réintroduction en Béarn , même d’une seule ourse , ne serait conjoncturellement déja pas si mal !
Quant au calendrier , si rien de concret n’est fait en 2011 , il ne faudra pas compter sur 2012 année électorale , il faudra juste espérer qu’en 2013 se decide peut-être  » quelque chose  » pour 2014 ; Là encore , c’est de la politique fiction . Rien n’est certain !
Sans vouloir faire de la politique partisane , car le sort de l’ours doit dépasser les clivages , je rappelerai ici, ( à mon grand regret ), que le sort de l’ours a toujours stagné lamentablement avec la gauche et les verts au pouvoir … Pourquoi ?… A part la déclaration d’intention de Mitterand , seuls des ministres de droite ont tenté de pérenniser la population par des renforcements ( Michel Barnier , Nelly Olin ) . Donc , sur la question ours ,que chacun fasse preuve d’un enthousiasme modéré avec le retour de la gauche et d’un ministre vert à l’Ecologie à partir de 2012 !… Je fais confiance à la gauche pour sauver des fonctionnaires ( et je suis pour ! ) mais pas du tout pour sauver l’ours et instruire des réintroductions … du moins jusqu’à preuve du contraire !
Ce serait , par ailleurs , effectivement un bonne idée que les Associations aillent titiller les grands noms du sauvetage de la planète pour les forcer à regarder et à s’exprimer sur ce qu’il se passe dans les Pyrénées autour de l’ours ! Pourquoi les Hulot , les Reeves , les Y.A.B et d’autres ne vont-ils pas appuyer les Associations dans cette demande de renforcement ? … On dirait que c’est plus facile et exotique d’aller sauver la biodiversité chez les autres que chez soi !
Voila , en cas de non réintroduction d’une ourse en 2011 en Béarn , comment je verrais les choses si j’avais un quelconque pouvoir politique …
…. Après un ultimatum de sauvegarde aux politiciens béarnais et en cas de refus de réintroduction de ceux-ci ,la solution pour moi serait simple : Prendre le temps qu’il faut pour transférer les deux derniers mâles Béarnais vers le noyau Central et réintroduction de deux femelles sur ce noyau … Voila , qu’en accord avec l’Oncfs , le noyau Central serait alors pérennisé et que le béarn pourrait ultérieurement espérer à nouveau être colonisé par ce noyau …
Ce n’est que mon avis et ce n’est ce n’est aussi que de la fiction !

à Chris 64 :

Quand je dis que les associations sont « globalement molles », je sais ce que je dis. Je fréquente le monde associatif de la protection de la nature depuis 40 ans et il m’est même arrivé d’y mener quelques actions, notamment sur les grands prédateurs.

Les assos ont en ce moment une mentalité de perdants.

Je ne pense pas qu’on puisse les accuser d’être « en manque d’idées » (les idées on les trouve quand on les cherche) encore moins d’incompétence sur la question de l’ours, mais elles sont en général frileuses, ont trop confiance dans leurs interlocuteurs ministériels, hésitent à taper du poing sur la table etc.. Pourquoi ? Je ne sais pas.

Peut-être qu’il y a plus à perdre qu’à gagner en étant critique envers les autorités ? On peut bien sûr continuer à montrer Lassalle ou Bonrepaux du doigt, ça défoule mais ça ne fait guère de bruit, en tout cas, ça ne fait pas avancer le schmilblick.

Par contre, effectivement, une idée qu’elle serait bonne comme idée, ce serait d’agacer publiquement un peu les Hulot, Arthus Bertrand, Hubert Reeves et autres parrains et marraines des ours afin de leur demander ce qu’ils font pour que le gouvernement se remue et réintroduise ces onze femelles que l’ONCFS juge indispensables à la survie de l’ours.

Je suis certain que si les assos de Cap-Ours tentaient ensemble cette interpellation spectaculaire, nos notables de la protection de la nature se remueraient un peu car cela serait remarqué.

Chiche ?

ONZE FEMELLES TOUT DE SUITE sera t-il le mot d’ordre unique de tout le monde pour 2011 ?

Si l’ONCFS le pense, pourquoi ne pas prendre cela au pied de la lettre tout de suite et ne rien lâcher jusqu’à ce qu’on obtienne satisfaction ?

D’accord avec christb, il n’y a jamais eu en France de volonté réelle de sauver l’ours des Pyrénées.
Pour qu’une population de grands carnivores soit génétiquement viable il faut environ une cinquantaine d’individu…si je ne me trompe pas en quelques décennies la population ursine pyrénéenne invariablement stagne autour de la dizaine d’individu. En d’autres termes on maintient au goutte à goutte un population non viable par elle même. Ce procédé est un scandaleux gaspillage de fonds publics! Il aurait fallu du départ mettre un plan sur 10 ans consistant à systématiquement réintroduire des individus jusqu’à ce que la population ursine atteigne quelques dizaines d’individus reproducteurs. Au lieu de cela les pouvoirs publics se sont contenter de pitoyable lâchés surmédiatisés…
Force est de constater que tirer profit de ses richesses naturelles n’a jamais été le point fort de la France. Des pays comme la Slovénie, la Roumanie…se permettent même d’autoriser la chasse de leurs grands prédateurs…en France même en interdisant la chasse on n’est pas foutu d’avoir des populations décentes de ces animaux. Il faut dire aussi qu’une des faiblesses de la France est ses écosystèmes appauvri offrant peu de biotopes adéquat pour la survie de la faune. La monosylviculture, l' »industrialisation » des espaces agricoles ne sont pas compatibles avec la biodiversité…

Il est généralement admis pour qu’une population de grands carnivores soit génétiquement viable il faut environ une cinquantaine d’individus. Si l’on rajoute les « accidents » de chasse la survie de l’ours dans les Pyrénées ne sera pas acquise avant qu’il y ait 200 individus reproducteurs. Le rythme de reproduction de 200 individus est capable de compenser les pertes du aux inévitables actes de braconnage dans le cadre d’une politique sérieuse de protection.

Quand on dit qu’en Béarn les causes du déclin de la population ursine restent en partie inconnues , c’est absolument faux ! Une seule cause de déclin chapeaute toutes les autres : c’est le refus politique de sauvegarder l’ours efficacement .
Ce refus politique se traduit par la mauvaise volonté de l’Etat à mettre en place un programme de réintroduction cohérent et se traduit sur le terrain en Béarn par l’hostilité des politiciens locaux dont Mr Lassalle est le représentant le plus caricatural … Ce refus , cette mauvaise volonté des politiques se répercutent à tous les niveaux : Manque de protection des zones à ours , permis de tuer accordé tacitement aux chasseurs , maintien d’une situation stérile pour les derniers mâles , absence d’investissement forestier pour que l’ours puisse naturellement subvenir à son alimentation , manifestation du directeur du Parc National des Pyrénées au côté des ultras pastoraux etc… L’absence de volonté politique de sauver l’ours est la porte ouverte à toutes les dérives … La situation béarnaise en est la preuve … .
Quant à ce chiffre d’ours à réintroduire , il est globalement connu depuis longtemps puisque le Ministre Serge Lepeltier voulait deja , sur avis des experts, en 1995 en réintroduire 14 ,( si je me souviens bien )! Son successeur Me Olin en réintroduira 5 dans les conditions que l’on connait , et nous devons une fière chandelle à Me Olin car sans elle je vous laisse imaginer quel serait aujourd’hui l’état du noyau Central … Il est bien évident que sans un renfort de population nécessaire , un noyau non viable ne peut que stagner , décliner et s’éteindre !
Il me semble que l’absolue priorité est aujourd’hui de pérenniser ce noyau Central qui est à deux doigts de la viabilité et qui est soutenu politiquement par quelques villages Gaulois authentiques et efficaces ! … Il ne manque que trois femelles et un mâle , ce n’est pas la mer à boire quand même !
Quant aux mâles béarnais ,cette ourse qui leur est promise me semble bien mal partie ! Comment dans ces conditions imaginer en Béarn le moindre renforcement supplémentaire dans les années à venir ? Ca fait plus de six ans qu’on bataille pour cette ourse , et rien n’est encore sûr ! Quel temps perdu !… Alors que faire ? Je le demande à Jacques ? Que propose t-il ? Toutes les idées sont les bienvenues . Pour ma part je pense que rien ne pourra se débloquer sans une rencontre de mise au point commune entre les Associations et Me NKM … Où en sommes-nous ?…
Pour ce qui est du Béarn , ça fait longtemps que l’Etat aurait dû imposer aux politiciens locaux un ultimatum de sauvegarde : soit réintroduire deux femelles soit accepter de voir les derniers mâles déménager ver le noyau Central . Un tel ultimatum aurait pu faire bouger les choses et provoquer un sursaut d’orgueil chez les Béarnais . Refuser des femelles à ces mâles revient à les maintenir dans un état de maltraitance permanent .Je ne comprends pas comment on peut accepter cela et pourquoi des grands noms de la protection environnementale , comme Hulot , Reeves , Y.A.B et d’autres ne se sont pas mobilisés sur ce sujet surtout en cette année de la biodiversité !
Je pense que si une ourse n’est pas réintroduite au printemps prochain en Béarn ,( ce qui renverrait ce renforcement et ses problèmes adjacents à une date située dans un futur plus qu’hypothétique ) , il faudra reconsidérer les priorités de la sauvegarde de l’ours , faire preuve d’imagination et se concentrer plus efficacement et définitivement sur la pérennisation du noyau central .

Quel drole de pays que la france,dans d’autre pays ils ne font pas tout ce chichi (ex :italie),pour réintroduire des ours.quelle bande de pleutres la france

Quand on voit qu’un service de l’Etat, l’ONCFS, considère qu’il faudrait réintroduire 10 femelles pour assurer la survie de l’ours, on ne peut qu’être surpris de la mollesse associative actuelle sur le sujet ( Voir les communiqués polis à l’intention de NKM ou de Chantal Jouanno)!!

Va t-on se satisfaire d’une (éventuelle) promesse de réintroduction en (peut-être) 2011 ou va t-on enfin hausser le ton ?


Les commentaires sont fermés.