Relâcher d’un jeune lynx : appel à dons et soutien

Relâcher d’un jeune lynx : appel à dons et soutien

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Article Centre Athénas

Participez au financement d’un collier ARGOS pour le suivi d’un jeune lynx que nous devons relâcher à la fin du printemps. Les demandes de financement public de ce suivi n’ayant pas abouti, nous comptons sur vous. 6 600 € sont nécessaires.

Dernières nouvelles : la réunion que la DIREN nous avait demandé d’organiser à sa place en nous proposant la date et l’heure (fin mai) a été boudée par l’ensemble des services de l’Etat (Préfecture, DIREN, DDAF) qui ne se sont ni excusés ni présentés.
Bien reçu ! Si l’administration n’a pas jugé utile de nous répondre, c’est donc qu’elle n’avait rien à nous dire et que comme nous le pensions, le relâcher d’un animal (lynx, buse ou pinson) ne nécessite pas une autorisation supplémentaire pour un centre de sauvegarde qui, déjà habilité en vertu de l’arrêté du 11 septembre 1992 et de celui du 22 décembre 1999 est autorisé à détenir des spécimens sauvages uniquement aux fins de réhabilitation et relâcher, et à les transporter dans ce but. Ces autorisations, en ce qui concerne ATHENAS, ont été délivrées après avis du CNPN pour le lynx notamment et les 37 autres espèces sensibles pour lesquelles les autorisations sont de la compétence de l’administration centrale. Soumettre ce type de relâcher à une nouvelle autorisation au cas par cas en fonction des pressions de lobbys cynégétiques constituerait un abus de pouvoir et la remise en cause de l’activité et de l’objectif même des centres de sauvegarde.

Conforté par les nombreux soutiens locaux (élus et population) le relâcher aura donc lieu, nous commanderons sans tarder le collier émetteur dès que les dons et parrainages le permettront.
C’est pourquoi nous avons besoin de vous !!! Merci de nous accorder votre aide.

RIB France :banque 12506 guichet 39038 compte 52981047010 clé 81

Etranger : IBAN : FR76 1250 6390 3852 9810 4701 081 BIC : AGRIFRPP825

Rappel des faits.
Dans la nuit du 24 au 25 juillet 2005 par des automobilistes sur la route entre Matafelon et Thoirette (01), un jeune lynx mâle de 8 semaines a été découvert affabli et couvert d’oeufs de mouches. Visiblement séparé de sa mère depuis plus de 48 heures, il s’en est fallu de peu qu’il soit victime d’une collision routière, ou qu’il meure de faiblesse. Ses découvreurs ont eu la présence d’esprit de le ramasser et de le confier à un vétérinaire qui a pu prodiguer les premiers soins d’urgence et a contacté le centre ATHENAS dès le lendemain matin pour la prise en charge.

Dans un premier temps, il a été placé en observation durant 5 jours dans l’infirmerie où, sous couverture antibiotique, il a été vermifugé et adapté sous surveillance à sa nouvelle alimentation : consommant déjà de la nourriture carnée, il a été d’emblée alimenté uniquement avec des proies mortes de petite taille, afin d’éviter une familiarisation. Huitième individu de l’espèce à être récupéré par le centre (le seul en France à être habilité et à disposer d’un tel équipement), il a bénéficié de la somme d’expérience recueillie en la matière et notamment du protocole d’élevage élaboré lors de l’arrivée de Féta (jeune lynx non sevré) en 2001en collaboration avec l’ONCFS et mis en place à cette occasion. Différences notables toutefois et qui ont permis de rendre le pronostic de relâcher beaucoup plus favorable que pour Féta, il est arrivé sevré, mais surtout il a pu évoluer à partir du mois de septembre et jusqu’en mars dans un box de grande taille (200 m3) en compagnie de Ludmilla (femelle de lynx non relâchable saisie en région parisienne, et vraisemblablement originaire de Russie). Mataf, dénommé ainsi en raison de sa localité d’origine, a été présenté à Ludmilla par crottes et odeurs interposées, afin qu’ils se familiarisent l’un à l’autre en douceur. Dès le départ en contact vocal, chacun disposait ainsi avant la confrontation de la carte d’identité sonore et olfactive de l’autre.

Il a ainsi pu développer un comportement social intraspécifique avec cette femelle qui, sans être un réel substitut maternel, lui a permis de conserver un comportement équilibré et de conserver un crainte et une inhibition importante en présence de l’homme (l’animal fuit s’il est au sol, se tapit en hauteur, essaie de passer inaperçu, et au final feule lorsque la proximité est trop grande (moins de 3 m).

Mataf et Ludmilla

Son alimentation, a été composée essentiellement de rats, puis de ragondins piégés et de chevreuils victimes de collisions routières. Des lapins de garenne vivants lui ont également été proposés entre janvier et avril. Si cette proie ne constitue pas l’ordinaire du lynx en France, sa vélocité et ses fréquents changements de direction constituent en revanche un bon entraînement pour le maintien de la forme physique et la rapidité de capture (anticipation des mouvements d’une proie). Il est bien entendu que cet entraînement ne prétend pas remplacer l’expérience acquise dans la nature pour la recherche de proies, mais il peut contribuer à y pallier partiellement en développant certains aspects du comportement de prédation (réactivité, rapidité).

Le centre Athénas a sollicité le 20 janvier 2006 auprès des services de l’Etat une réunion de concertation devant définir collégialement les modalités de remise en liberté de Mataf. Le 20 février, la DIREN lui répondait en lui demandant de présenter une projet de lâcher (site, modalités, suivi, opérateurs). Athenas a donc proposé de relâcher l’animal sur un site déjà occupé par l’espèce, exempt d’élevage ovin et ou une femelle adulte a été victime cet hiver de collision routière (Massifs de la Joux Devant et du Mont Noir), et de l’équiper d’un collier Argos GPS permettant de suivre ses déplacements durant 12 mois et le cas échéant de le recapturer en cas de problème quelle qu ‘en soit la nature. Ce projet, soumis aux services de l’Etat le 23 mars (un mois a été nécessaire pour réunir les différents éléments techniques, et obtenir l’agrément du centre Argos pour le suivi) est actuellement toujours à l’étude au Ministère de l’Ecologie qui n’a toujours pas saisi le CNPN (instance consultative regroupant scientifiques et représentants d’associations) dont l’avis est requis. Souhaitons qu’en cohérence avec les décisions prises en 2001, et dans leur continuité, afin de valider de manière définitive ce protocole de remise en liberté de jeunes lynx orphelins, les autorités fassent preuve de rapidité et de volontarisme en se prononçant pour la remise en liberté de cet animal protégé issu du Massif dans des délais compatibles avec les impératifs biologiques de l’espèce, c’est à dire prenant une décision avant le 25 mai. Souhaitons enfin que la temporaire agitation pyrénéenne ne compromette pas des années de travail et de collaborations.