Un loup victime d’une collision près de Toulon

Un loup victime d’une collision près de Toulon

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Photo © Anthony Kohler

Un loup a été retrouvé mort le 6 janvier sur l’A570 entre Hyères et Toulon, non loin de la commune de La Crau (Var). L’animal était un mâle de 29 kg, âgé d’environ 3-4 ans. Sa dépouille a été confiée au laboratoire départemental Draguignan pour autopsie.

Impossible de savoir à ce stade s’il s’agit du loup présent depuis quelques temps dans le Sud-Sainte-Baume ou d’un loup erratique en phase d’exploration territoriale.

Le préfet du Var Laurent Cayrel s’est immédiatement fendu d’un commentaire pour le moins irresponsable : « Ça prouve la nécessité de maîtriser la prolifération des loups dans le département, j’y travaille ». Regrettable que le premier représentant de l’Etat dans le département jette ainsi de l’huile sur le feu… On est aussi en droit de se demander ce qu’il appelle « prolifération » et sur quels éléments scientifiques il se base pour dire cela.

Même si à première vue la présence d’un loup en zone péri-urbaine et méditerranéenne peut surprendre, elle n’a finalement rien d’anormale compte-tenu de la biologie du loup. Le loup est connu pour être un très grand dispersant, se jouant assez facilement des barrières humaines (routes, autoroutes, voies de chemin, ponts, etc.) même si elles engendrent une mortalité accrue. Au hasard des déplacements, des individus peuvent alors se trouver momentanément en zone péri-urbaine, y restant un certain temps avant de rejoindre des lieux plus sauvages.

D’ailleurs, historiquement, ce n’est pas le premier loup détecté en zone péri-urbaine en France. En décembre 2008, un loup avait déjà été tué sur une rocade dans l’agglomération de Valence (Drôme) et un autre en mai 2010 sur une autoroute grenobloise (Isère). Les cas sont autrement plus nombreux en Espagne et en Italie notamment (2000 et 800 loups respectivement). Il n’en reste pas moins que ces animaux sont toujours d’une grande discrétion, gardant entièrement leur caractère sauvage. D’ailleurs, si ces 3 loups n’avaient pas été tués sur des routes urbaines en France, qui se serait rendu compte de leur présence temporaire en ces lieux ? Probablement personne !

Au total, 21 loups ont été tués sur la route depuis 1995 date à laquelle un premier loup a été tué sur la route depuis son retour dans nos montagnes en 1992. C’est donc un facteur de mortalité important. En comparaison, 19 loups ont été abattus par des tirs officiels et 25 cas de braconnage ont été recensés (tir, poison ou piégeage). Ce dernier chiffre est très en deçà de la réalité : les loups tués sur la route sont facilement décelables alors que les loups braconnés sont rarement retrouvés…