Une douzaine de loups venant de France se sont installés en Catalogne

Une douzaine de loups venant de France se sont installés en Catalogne

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Après 70 ans d’absence sur les terres catalanes, une douzaine de loups sont arrivés de France par les Pyrénées et pourraient s’y reproduire. Cette information a été révélée par un groupe de biologistes et naturalistes, dans le dernier numéro de la revue spécialisée Quercus. L’article présente le retour et l’activité de ces loups depuis la première confirmation génétique de leur réapparition en 2004, après leur extinction dans le premier tiers du 20ème siècle. Un suivi de l’espèce avait depuis été mis en place. Les différentes observations, traces et analyses génétiques ont permis de déterminer la présence de 13 individus distincts. Certains n’ont été détectés qu’une seule fois, d’autres apparaissent et disparaissent selon les années.

Tous les animaux sont des mâles, à l’exception d’une femelle détectée en 2008. C’est un schéma habituel car le phénomène de dispersion touchent surtout les mâles ; cela explique le fait qu’il n’y ait toujours pas eu de preuves de reproduction. Les naturalistes considèrent que comme cela se passe dans beaucoup de zones en Europe, le loup s’établira et se reproduira aussi sur la chaîne pyrénéenne catalane. Les biologistes ont pu analyser un cadavre de loup en mai 2010, qui avait été détecté en 2007. De plus, ils ont pu observer un loup qui a vécut 6 mois avec une chienne, sans pour autant qu’ils se reproduisent.

Les analyses génétiques des prélèvements ont permis de conclure que les loups ne proviennent pas de la péninsule Iberique mais sont de la lignée « italo-francaise ». La rapide colonisation de la France par le loup a certainement été favorisée par le statut d’espèce protégée de l’animal. En Catalogne, le loup occupe environ 1400 km2, dans des espaces naturels protégés.

Le retour du loup a ravivé de nouveau le traditionnel conflit avec les éleveurs. Les premières années de son retour, environ 80 bêtes par an en moyenne ont été tuées par le prédateur, bien que certains évoquent volontiers le chiffre de 200 bêtes tuées. Ces dégâts aux troupeaux, pour lesquels les éleveurs sont indemnisés, ont été fortement réduits grâce à divers moyens de protection. En 2009, les pertes ont été limitées à seulement trois bêtes tuées et dix en 2010. Les biologistes avertissent que « entre les loups et les éleveurs, il y aura toujours des conflits, et cela doit être pris en compte dans la gestion de l’espèce ». Ils plaident pour maintenir une relation étroite avec les éleveurs dans le but de valoriser les moyens de protection pour limiter les dommages et permettre une bonne cohabitation.

L’article souligne que le retour du loup s’est fait de manière spontanée, s’adaptant aux changements sociaux et économiques qui ont transformé le sud de l’Europe. Les auteurs concluent que le retour du loup doit être compatible avec les personnes vivant dans cette zone et insistent sur le fait que le retour du loup pourrait être une bonne chose pour le tourisme de nature. C’est une nouvelle activité économique que certaines communes étudient déjà.

Sources :

– « El lobo vuelve a Cataluña: historia del regreso y medidas de conservación », Quercus (18/04/11)

– « Les loups venus de France pénètrent la Catalogne du Sud », La Clau (10/04/11)

4 commentaires sur “Une douzaine de loups venant de France se sont installés en Catalogne”

re-bonjour
pour rebondir sur le phénomène de dispersion, c’est une phase qui existe chez toutes les espèces, qu’elles soient animales ou végétales. C’est un processus qui permet à une espèce de se développer, d’accroitre son aire géographique, de brasser les gênes, tout cela pour maintenir la survie de l’espèce coute que coute. Bref…
Ce qui nous intéresse chez le loup, c’est cette capacité fabuleuse de conquête de territoire, rien ne l’arrête, c’est ainsi qu’il peut parcourir des centaines de km, voire un millier. Mais comment expliquer s’il va s’installer ici ou là; ça c’est une affaire « de goût » de loup! En tous les cas, il lui faut suffisamment de nourriture et certainement de la tranquillité.
Donc, c’est ce phénomène de dispersion sur de longues distances qui fait qu’un loup ou deux s’installe presque spontanément, et qui du coup alimente les fantasmes du lâcher.

« L’article souligne que le retour du loup s’est fait de manière spontanée, s’adaptant aux changements sociaux et économiques qui ont transformé le sud de l’Europe. Les auteurs concluent que le retour du loup DOIT être COMPATIBLE avec les personnes vivant dans cette zone et insistent sur le fait que le retour du loup pourrait être UNE BONNE CHOSE POUR LE TOURISME DE NATURE. C’est une nouvelle activité économique que certaines communes étudient déjà. »

Encore des propos ambigus.
Le Loup est de retour. Point barre.
1) S’il gêne, il gêne qui, comment, pourquoi? On le sait déjà. C’est une petite gêne qui en cache d’autres bien plus grandes. Pourquoi donnerait-on encore une quelconque priorité à des intérêts économiques destructeurs? Démagogie, nov’langue du Développement Durable propre à certains partis politiques et certaines associations.

2) Il ne doit servir à personne: le Loup se suffit pour avoir le « droit d’exister ». Là encore, démagogie Développement Durable, pour tenter de séduire des forces hostiles à la nature: on fait miroiter des sous-sous à se mettre dans la popoche en faisant de la « protection de la nature ».

A noter que la traduction assez aléatoire de l’article avait de quoi alimenter la parano et le mythe du grand complot des éleveurs puiqu’ils parlent d’une réintroduction en France. Je me marre.

Au sujet de la dispersion qui touche surtout les mâles. Ce n’est pas du tout ça. La dispersion concerne aussi bien les mâles que les femelles, selon l’étude il y a plus de femelles qui dispersent au printemps et le mâles en automne, d’autres trouvent le contraire. Voici quelques références sur ce sujet à lire :

BOYD, D. K., and D. H. Pletscher (1999). Characteristics of dispersal in a colonizing wolf population in the central Rocky Mountains. J. Wildl. Mgmt. 63 : 1094-1108.

WYDEVEN Adrian P., Ronald N. SCHULTZ, and Richard P. THIEL (1995). Monitoring of a recovering gray wolf population in Wisconsin, 1979-1991. Pp. 147-156 in L. N. Carbyn, S. H. Fritts, and D. R. Seip, eds., Ecology and conservation of wolves in a changing world. Canadian Circumpolar Institute, Edmonton, Alberta.

KOJOLA Ilpo, Jouni Aspi, Antero Hakala, Samuli Heikkinen, Catrin Ilmoni, and Seppo Ronkainen. (2006). Dispersal in an expanding wolf population in Finland. Journal of Mammalogy ;87:281–286

GESE Eric M. & L. David MECH (1991). Dispersal of wolves (Canis lupus) in northeastern Minnesota, 1969-1989. Can.J.Zoologie n°69 (12) : 2946-2955.


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