L’ours et les troupeaux : quelques chiffres (bien réels)

L’ours et les troupeaux : quelques chiffres (bien réels)

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Communiqué du Pays de l’ours-ADET, Arbas, le 29 juin 2011

Voir le communiqué sur le site du Pays de l’ours-ADET.

Ours : Pour en finir avec la démagogie locale…

La poignée d’ours présents dans les Pyrénées (une vingtaine au total) font de temps à autre des dégâts dans les troupeaux des éleveurs locaux. Tout le monde le sait, personne ne le nie.

A chaque attaque d’ours, les associations d’opposants à l’ours sollicitent les médias qui relaient l’info. Elles ne disent jamais mot des autres causes de mortalité : prédation par des chiens, chutes, maladies, parasites, foudre…
Pourtant, qui sait que 50 000 brebis meurent chaque année dans les départements pyrénéens ?
Soit 1 000 brebis par semaine en moyenne !

Cette focalisation systématique sur les seules brebis tuées par les ours fausse la perception du public : cela crée le sentiment que l’ours est un grand prédateur, par extension qu’il menace l’élevage, mais aussi qu’il est la seule cause de mortalité des brebis dans les Pyrénées.
Or, les pertes dues à l’ours ne représentent qu’1% de la mortalité estivale en montagne.

Que ceux qui en doutent demandent avec nous la publication du nombre de brebis mortes transitant par l’équarrissage dont un centre de collecte est situé à Saint-Gaudens !
Curieusement, nous n’avons jamais réussi à obtenir ces chiffres, alors qu’il s’agit d’un service public…
Même si toutes les bêtes mortes n’y passent pas (l’été, elles ont laissées aux équarrisseurs naturels que sont les vautours), nous aurions ainsi un élément d’appréciation objectif de l’impact de l’ours.

Il est clair que dans cette affaire, les médias comme le public sont manipulés.

Par exemple, les associations défendant soi disant le patrimoine pyrénéen ne se sont pas émues de 50 brebis tuées en moins de 3 semaines dans la seule région de Foix, alors qu’elles ont largement communiqué pour 11 brebis tuées par l’ours en plus d’un mois et sur l’ensemble des Pyrénées…
Le moins que l’on puisse constater, c’est qu’elles ont la sensibilité sélective.

Rappelons également par l’occasion que :

  • les bêtes tuées par l’ours (et le loup) sont les seules causes de mortalité systématiquement indemnisées. Si l’éleveur n’est pas assuré (la plupart ne le sont pas …), les pertes dues aux chiens, chutes, maladies, parasites, foudre … ne sont pas remboursées. Elles ne sont jamais comptabilisés, mais n’en existent pas moins et constituent 99% de la mortalité !
  • Grâce et depuis le retour de l’ours, l’Etat finance un ensemble d’aides à l’élevage dont le montant n’a aucune commune mesure avec l’impact de l’ours :
    • embauches de bergers : subventionnées à 80%, et parfois plus
    • chiens de protection : subventionnés à 100%, y compris les frais de nourriture et l’accompagnement par des techniciens pour la mise en place
    • transport de matériel par muletage et héliportage : subventionné à 100%
    • clôtures de contention : subventionnées à 100%
    • réfection de cabanes; subventionnée à 80, voire 90%

Affirmer que la présence de l’ours menace l’élevage est un mensonge !
Nous mettons au défi quiconque de montrer, comptabilité en main, que l’ours a mis en péril une seule exploitation dans les Pyrénées depuis 15 ans !

Mieux que cela, nous sommes en mesure de démontrer que la mortalité des brebis a baissé dans les Pyrénées depuis le retour de l’ours :
Selon une étude menée sur l’efficacité des chiens de protection, chaque chien permet en moyenne de sauver chaque année 4 brebis sur l’exploitation, et 4 autres l’été en montagne.
Or, en 2010, 345 chiens étaient en service, dont 191 en estive.
Soit + de 2 000 brebis sauvées, plus de 10 fois le nombre de brebis tuées par les ours !

Et l’on est encore loin du bilan global. Les centaines de bergers embauchés chaque année grâce à des crédits obtenus depuis  le retour de l’ours permettent également de mieux suivre, soigner et protéger les troupeaux. Mais cela n’est jamais signalé, ni même mentionné.

C’est ainsi : l’ours est l’allié du berger, même s’il n’en est pas l’ami…

Avec l’ours, les opposants ont trouvé mieux que la poule aux œufs d’or : plus ils « tapent » sur l’ours, plus ils obtiennent d’aides…
Et comme la loi impose de conserver l’ours, la source ne risque pas de se tarir…

Quoique… Qu’ils se méfient, le gouvernement semble les croire…

Pour en savoir plus télécharger notre brochure « La protection des troupeaux »

Photo par Rémi Leconte : visitez son site de photographie « Rencontres Sauvages »!

Ours : Pour en finir avec la démagogie locale .

7 commentaires sur “L’ours et les troupeaux : quelques chiffres (bien réels)”

Un grand OUI à l’ours et autres grands prédateurs,non aux « régulateurs » de la Nature ainsi qu’à la trés mauvaise foi des éleveurs.

« Or, les pertes dues à l’ours ne représentent qu’1% de la mortalité estivale en montagne. »

Oui.. et on peut même dire sans grand risque de se tromper qu’elles représente encore beaucoup moins! Car avec vos 50 000 ovins qui disparaissent (pas pour tout le monde?) ou qui périssent chaque année en montagne, il n’a que l’embarras du choix!

Pourquoi un animal sauvage irait prendre le risque d’attaquer un troupeau à découvert alors que les brebis perdues abondent?

Les bergers ont été remerciés par les éleveurs qui ne veulent pas non plus entendre parler des chiens de protection. Mais enfoncez-vous ça bien dans la tête: C’est la faute à l’ours!

Bravo pour ce communiqué qui remet les pendules à l’heure, bien que ce ne soit pas très nouveau…

Personnellement , je pense que cet excellent communiqué aurait dû aussi être joint à la relance de Cap Ours envoyée à Mr Sarkhozy pour relâcher une ourse en Haut-Béarn …

Ce communiqué a été envoyé aux médias, maintenant, libres à eux de le relayer ou non auprès de la population… Mais ils ne pourront plus dire qu’ils ne savaient pas.

Ne peut on pas informer les médias nationaux de ces chiffres pour sensibiliser la population française et surtout pyrénéenne, qui je pense, comme vous le dénoncez, n’est pas informé ou mal informé de ces faits et se base sur des informations régionales plus ou moins partisannes.
Valoriser ces cotés positifs de leur présence (ours loup et lynx )pour qu’enfin l’image de nos grands prédateurs change, et ce, de manière durable.
Peut être seront ils ainsi mieux acceptés et même, pourquoi pas, défendus.
Je pense sincèrement que le problème vient en grande partie de là, la méconnaissance de la vie de nos grands prédateurs, et les concéquences positives de leur présence sur notre territoire.


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