FERUS contre le championnat de déterrage des blaireaux

FERUS contre le championnat de déterrage des blaireaux

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Quelques nouvelles (19 mai 2006)

En réponse à nos démarches, madame la Ministre de l’Écologie est d’ores et déjà intervenue auprès des Préfets de l’Allier et du Cher afin de leur demander d’être vigilants quant au déroulement de ce concours. Si d’un point de vue juridique, le championnat n’a pu être interdit, le Ministère a fixé certaines conditions :

  • le concours ne sera pas autorisé dans les forets domaniales et devra donc se dérouler en terrain privé,
  • la mise à mort des animaux est interdite : le concours devra se limiter à une présentation de la capture,
  • les femelles suitées ne devront pas êtres poursuivies.

Bien entendu, ces mesures sont plutôt positives même si elles ne répondent pas à notre demande d’annulation. Mais nous restons perplexes en ce qui concerne le respect de ces obligations, tant elles semblent difficiles à appliquer. Les animaux acculés au fond de leur terrier par les chiens peuvent en effet être mortellement blessés lors des attaques par exemple. On peut également s’interroger sur la capacité des chiens à reconnaître sous terre les femelles suitées…
En conséquence, nous attendons de la préfecture de l’Allier communication du dispositif de contrôle qui sera mis en place pour veiller au respect des instructions du Ministère et proposons nos services en tant qu’observateurs.

Communiqué 16 mai 2006

Championnat de déterrage de blaireaux : un concours injustifié et inacceptable

Invitation à une conférence de presse
Samedi 20 mai 2006 à 15H00 à Theneuille (03)

Nos associations de protection de la nature dénoncent l’organisation d’un concours de chasse au détriment de la faune sauvage, hors de toute justification de l’ordre de la « gestion cynégétique », hors de tout cadre éthique, et, plus grave encore, sans le moindre souci de la conservation des espèces cibles de ces manifestations.

Ainsi, le championnat international de déterrage organisé du 25 au 28 mai prochain à St Bonnet Tronçais (Allier) est incompréhensible et inacceptable : une cinquantaine de terriers, abritant des groupes de blaireaux en période d’élevage des jeunes, devraient être détruits afin de déterminer quel sera le « meilleur » « équipage » de vénerie sous terre de l’année 2006 !

S’il a échappé à l’inscription sur la liste nationale des espèces pouvant être classées « nuisibles », le blaireau reste cependant classé « gibier », et une période complémentaire de chasse peut être autorisée par arrêté préfectoral du 15 mai au 15 septembre. Cela, nous dit-on, afin de pouvoir lutter contre les dégâts dont l’espèce serait responsable.

Pourtant, ces supposés dégâts ne sont réellement quantifiés dans aucun département, et il n’existe pas, en France, d’étude scientifique sur l’impact des blaireaux sur les activités agricoles. Par ailleurs, les quelques expertises connues ne cautionnent aucune de ces décisions préfectorales.

Rappelons qu’en Belgique, en Grande-Bretagne, en Hollande, en Suisse, etc. le blaireau est une espèce protégée.

En France, les équipages de déterrage profitent d’un statut du blaireau taillé sur mesure pour les besoins d’une chasse-loisir pour se livrer, pendant cette période de fermeture générale de la chasse et d’élevage des jeunes, à des « concours » et « championnats » organisés aux dépens de cette espèce !

Quel que soit le statut d’une espèce, il paraît inacceptable qu’un mode de chasse devienne un acte de compétition sportive et fasse l’objet d’un championnat sur des animaux sauvages.

Pour toutes ces raisons, nos associations de protection de la nature demandent au ministère de l’écologie d’exiger l’annulation de ce concours.

Par ailleurs, nous demandons :

  • de faire réaliser, par un ou des organismes totalement indépendants du monde de la chasse, une étude sur l’état des populations de blaireaux en France ;
  • dans l’attente des résultats de cette étude, d’instaurer un moratoire sur cette période complémentaire de chasse (actuellement laissée à l’appréciation des préfets), et de faire ainsi respecter la lettre et l’esprit de la loi ;
  • de prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à l’organisation de concours sur des animaux sauvages.

Nos associations se tiendront à votre disposition afin d’exposer leurs attentes et revendications, et de répondre à vos questions le 20 mai à 15H00 à la salle des fêtes de Theneuille (03)