Ours : des chiffres bien mal interprétés !

Ours : des chiffres bien mal interprétés !

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Ours en Slovénie. Photo Roger Isoard

Communiqué de l’association FERUS, 5 août 2019

Ours : des chiffres bien mal interprétés !

Les opposants à l’ours et les services de l’État relaient précipitamment cet été des chiffres complètement fantaisistes voire erronés concernant l’ours. A quelles fins ?

Si pour les uns, on sait qu‘il s’agit de charger la bête, pour les autres c’est s’imaginer acheter une forme de paix sociale quand en réalité, c’est la fuite en avant vers toujours plus d’outrance que l’on obtient.

Il importe donc de regarder les données objectivement en cessant de les interpréter systématiquement au détriment de l’ours. Un minimum de professionnalisme et d’honnêteté s’imposent :

Il faut bien comprendre que lorsqu’un éleveur ou mieux, un berger, trouve une brebis morte sur son estive, il peut demander une expertise afin de déterminer la cause de la mort. Si l‘ours est jugé potentiellement responsable de la prédation, l’éleveur est indemnisé.

Analysons les données présentes sur le site dédié de la préfecture de la Région Occitanie www.info-ours.com ; à ce jour, depuis le 1er janvier 2019, 178 constats ont été réalisés, (173 en 2018 à la même date).

Parmi ceux-ci :

  • 6 ne sont pas dus à une prédation d’ours, (5 en 2018)

  • 45 sont en « cause de la mort indéterminée », (54 en 2018)

  • 73 sont attribuables à une prédation d’ours, (98 en 2018)

  • 54 sont encore en cours d’expertise (16 en 2018)

Les prédations d’ours impliquent 149 bêtes mortes ou blessées en 2019, 160 en 2018.

Notons que les dérochements, ainsi que la brebis de Larrau au Pays Basque, médiatisée au printemps dernier, sont toujours classés « en cours d’expertise ».

Il est certain que tous les retours terrain nous indiquent que, depuis deux ans, certains éleveurs ont décidé de déclarer toute bête trouvée morte pour essayer d’être indemnisé et pour épuiser les gardes réalisant les constats. Rappelons que la profession agricole indique que les pertes « naturelles », non dues à l’ours, des troupeaux de brebis en montagne sont de l’ordre de 5% de l’effectif total.

On comprend pourquoi le nombre de dégâts trop hâtivement attribués à l‘ours n‘est pas prêt de diminuer ; les prédations réellement causées par l’ours, elles, n’augmentent pas forcément : toute déclaration n’est pas un dégât d’ours !