Retour de l’ours dans les Pyrénées : lettre ouverte de l’association FERUS à Madame Brigitte Bardot

Retour de l’ours dans les Pyrénées : lettre ouverte de l’association FERUS à Madame Brigitte Bardot

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Retour de l’ours dans les Pyrénées

Lettre ouverte de l’association FERUS à Madame Brigitte Bardot, 27 août 2018

Madame,

Nous réagissons suite à votre intervention vis-à-vis de Nicolas Hulot, où vous déclarez être contre le lâcher en Béarn (Pyrénées occidentales) de deux ourses en provenance de Slovénie d’ici l’automne prochain. Vous motivez cette position par le fait que ces ourses finiront par être « flinguées ».

Nous connaissons votre combat de longue date pour la protection des animaux et le bien-être animal, que nous soutenons également.

Néanmoins, vous vous basez à tort sur des informations incomplètes ou inexactes :

  • le nombre d’ours prélevés en Slovénie pour être lâchés dans les Pyrénées est systématiquement décompté du quota de chasse en Slovénie. C’était également le cas pour les lâchers en France en 1996-1997 et 2006. Ainsi, ces réintroductions évitent la mort certaine et programmée de deux ours en Slovénie ;

  • les menaces de braconnage de la part des opposants ne sont pas les premières et ne seront pas les dernières. Elles sont à prendre au sérieux et nécessitent notre vigilance, d’où l’opération Vigie Ours que nous avons lancée. Néanmoins, ces menaces sont aussi une opération de communication de la part des opposants afin de décourager tout lâcher. Le braconnage d’ours dans les Pyrénées, s’il existe bien, est toutefois très limité : un ou deux ours ont été certainement braconnés depuis les premières réintroductions en 1996, soit en 22 ans. Un braconnage important ne serait pas cohérent avec la croissance actuelle de 13% par an de la population ursine pyrénéenne. Les 2 ours mâles fréquentant le Béarn depuis de nombreuses années n’ont connu aucun problème ;

  • il convient également de ne pas confondre l’activité de la chasse et le braconnage. Sous-entendre que les ourses lâchées seront flinguées est un procès d’intention que nous ne soutenons pas. D’autant que les lâches, c’est-à-dire les braconniers, n’utilisent pas forcément un fusil ;

  • les années de travail sur le dossier « chasse en zones à ours » et la découverte d’autres pays à ours nous ont conduits à évoluer dans notre vision de ce partage du territoire : la meilleure des mesures, quand elle est possible, est de travailler à l’acceptation de la présence de l’ours par les chasseurs, qui pour beaucoup finissent par respecter cette dernière. Nous nous y sommes beaucoup investis et continuerons de le faire.

  • renoncer à de nouveaux lâchers, c’est condamner à terme l’ours en France. Sans les lâchers de 1996-1997 et 2006, l’espèce aurait probablement déjà disparu de France. C’est bien ce que cherchent les opposants par le biais de leur communication. Y accorder crédit, c’est tomber dans leur piège.

En résumé, ces lâchers contribuent à sauver l’espèce en France, et sauvent deux ours en Slovénie d’une mort programmée.

Nous espérons que ces arguments vous amèneront à revoir votre position concernant le bien-fondé de ces lâchers d’ourses.

Nous restons à votre disposition pour de plus amples informations.

Avec nos cordiales et sincères salutations,

le conseil d’administration de FERUS