Une louve allaitante abattue : pourquoi les louveteaux ne sont-ils pas décomptés ?

Une louve allaitante abattue : pourquoi les louveteaux ne sont-ils pas décomptés ?

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Louveteaux abattus à Chichilianne en septembre 2016

FERUS vient d’adresser un courrier au ministre de l’Écologie Nicolas Hulot, au préfet coordinateur sur le loup Stéphane Bouillon et au directeur général de l’ONCFS ==>> lire ICI.

Communiqué de presse de l’association FERUS, 2 août 2018

Une louve allaitante abattue : pourquoi les louveteaux ne sont-ils pas décomptés ?

Nous apprenons qu’une louve allaitante a été abattue ce 2 juillet 2018 par la brigade loup dans les Alpes-Maritimes (Vésubie).

A cette période, les louveteaux ne sont pas sevrés et sont depuis sans doute tous morts de faim.

Si la louve a été décomptée du plafond des 43 loups pouvant être abattus en 2018, les louveteaux, eux, passent manifestement en pertes et profits. Une aubaine pour les pouvoirs publics qui autorisent toujours plus de tirs pour faire plaisir à une minorité.

Pourtant, les tirs ne fonctionnent pas et la prédation attribuée au loup continue d’augmenter *.

D’autre part, éliminer des loups dominants (comme cette louve) déstabilise la meute et a pour conséquences d’augmenter localement la prédation des individus éparpillés. S’ensuit la création de nouvelles meutes. Plusieurs études ont montré que les tirs favoriseraient la multiplication des naissances. La multiplication des nouvelles meutes depuis la politique de tirs intensive (2013-2014) en serait-elle une preuve (le nombre de meutes a doublé) ** ?

Nous continuons toujours de demander une étude sur l’efficacité des tirs en matière de protection des troupeaux.

A ce stade, seuls les moyens de protection des troupeaux (traditionnels et innovants) fonctionnent.

Et que dire des abattages « techniques » de la brigade loup qu’on nous a pourtant vantés comme « ciblés » ? A moins qu’on ne soit pas loin du principe des primes du XIXe siècle : la louve pleine ou allaitante comptait alors double…

Nous allons donc demander au ministre de l’Ecologie et au préfet coordinateur du plan national loup que ces louveteaux morts pour rien soient eux aussi décomptés du plafond.

* 3611 animaux indemnisés au 30 juin 2018, 3453 au 30 juin 2017 et 2951 au 30 juin 2016 (source DREAL Auvergne-Rhône-Alpes)

** 57 meutes en 2017-2018 / 42 meutes en 2016-2017 / 35 meutes en 2015-2016 / 30 meutes en 2014-2015 / 27 meutes en 2013-2014 (source Bulletin du réseau Loup / ONCFS)