Feu ! Le premier loup tué sur 40…

Feu ! Le premier loup tué sur 40…

Photo © Anthony Kohler
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Ce lundi 24 juillet, un loup mâle a été abattu en tir de défense renforcée à Cervières, dans les Hautes-Alpes. C’est le premier loup tué depuis la signature de l’arrêté ministériel permettant la « destruction » de 40 loups loups du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018. Les tirs de défense renforcée, vendus par les pouvoirs publics pour être exécutés « lorsque les loups sont en situation d’attaque et l’éleveur en situation de défense de son troupeau » peuvent pourtant avoir lieu… en l’absence du troupeau !

Notre réaction d’hier au sujet des nouveaux 40 loups à tuer :

40 loups à tuer : rien de nouveau…

FERUS prend acte de la décision de l’Etat français de procéder à une nouvelle campagne d’abattage de 40 loups pour la saison 2017-2018.

Nous sommes amèrement déçus de constater que les nouveaux ministres de l’Agriculture et de la Transition Energétique restent sur une voie qui ne fonctionne pas : tuer des loups pour soi-disant protéger les troupeaux.

Mais les tirs de loups augmentent et la prédation ne baisse pas.

Aujourd’hui, personne ne peut prouver que les tirs de loups sont une solution. C’est ce qu’a souligné en mars dernier l’expertise collective du Muséum National d’Histoire Naturelle et de l’ONCFS, expertise commandée par le ministère de l’Environnement de l’époque. Cette expertise pointe même du doigt l’effet contre-productif possible des tirs (éclatement des meutes de loups, hausse de la prédation sur les troupeaux).

Les tirs de loups sont inutiles. Ils ne sont pas pédagogiques non plus en envoyant clairement à tous le message que tuer des loups est le seul recours. Mais la vraie solution qui a fait ses preuves reste les moyens de protection des troupeaux, encore largement mal employés. C’est ce que dit d’ailleurs l’étude Terroïko (ministères de l’Agriculture et de l’Environnement, 2016), étrangement passée sous silence par les pouvoirs publics : lorsqu’il est bien installé, le triptyque « chiens de protection, filets de regroupement, présence humaine » fonctionne très bien.

Nous relevons également que jusqu’au 32ème loup tué, les chasseurs vont continuer à être aux commandes de la gestion d’une espèce protégée en pouvant tuer des loups lors de leurs parties de chasse. Un non-sens. Dans un communiqué du 20 juillet, les deux ministères se défendent en indiquant que « Au delà d’un seuil intermédiaire de 32 loups,  les tirs de prélèvement ne seront plus autorisés. Seuls des tirs de défense ou de défense renforcée pourront avoir lieu, lorsque les loups sont en situation d’attaque et l’éleveur en situation de défense de son troupeau ». De la fumisterie. Nous connaissons bien les fameux tirs de défense renforcée : exécutés parfois par la brigade tueuse de loups, ils peuvent avoir lieu en l’absence des troupeaux !

Rappelons également que le Conseil National de Protection de la Nature s’est exprimé contre le nouveau projet de destruction de 40 nouveaux loups.

FERUS attend beaucoup du nouveau plan loup 2018-2022 et espère que la protection des troupeaux y sera au centre. Nous notons avec satisfaction qu’une étude va enfin être lancée concernant l’efficacité des tirs de loups sur la protection des troupeaux.

Nous continuons de demander la conditionnalité des mesures de protection pour que les éleveurs soient indemnisés en cas de prédation et la création d’une brigade de protection renforcée des troupeaux, pouvant intervenir dans les situations difficiles.

Nous regrettons par ailleurs que le nouveau ministre de la Transition Écologique n’ait toujours pas donné suite à notre demande d’entretien datée du 3 juin dernier.

Beaucoup reste à faire pour une véritable cohabitation pérenne.