La Gazette des grands prédateurs n°41 (septembre 2011)

La Gazette des grands prédateurs n°41 (septembre 2011)

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Automne 2011
Editorial François Arcangeli

Béarn, encore une occasion manquée…

La restauration de la population d’ours dans les Pyrénées n’est décidément pas un long fleuve tranquille… Cette année n’a pas dérogé à la règle avec son lot de péripéties et de polémiques.

La ministre de l’Écologie Nathalie Kosciusko-Morizet a ainsi renoncé à respecter l’engagement du gouvernement de lâcher une femelle dans le Béarn. Déjà, alors que tout le monde attendait un véritable plan de restauration, la décision de Chantal Jouanno en juillet 2010 de ne lâcher qu’une seule ourse avait été un recul.

Pour autant, nous pouvions espérer que, même peu glorieux, ce chemin aurait permis d’atténuer les tensions tout en assumant notre devoir de restaurer notre biodiversité pyrénéenne. C’est incontestablement un échec pour nos associations.

De leur côté, les opposants auraient tort de se réjouir. Ils n’ont pas su saisir cette opportunité de montrer qu’ils pouvaient travailler sérieusement sur ce dossier et accepter un compromis. Après avoir salué l’annonce ministérielle, ils ont finalement préféré céder à la démagogie, rester dans la radicalité et s’opposer à ce lâcher.

Par cette décision, la ministre a mis un terme à la voie « médiane », à cette stratégie équidistante de celle des tenants d’un vrai plan de renforcement que nous défendons et celle des opposants qui ne veulent rien faire ni entendre.

En justifiant son renoncement d’une raison absurde (la sécheresse qui, chacun le sait, n’a touché aucune vallée pyrénéenne…), Nathalie Kosciusko-Morizet atteste – volontairement ou pas – de l’absurdité de la décision.

Pendant ce temps, tous les acteurs du dossier commencent à intégrer – enfin !!! – qu’au-delà de nos obligations éthiques concernant l’environnement et la biodiversité, la France a réellement les obligations légales de restaurer sa population d’ours. La commission européenne ne manquera pas de nous le rappeler bientôt.

De son côté, l’expérience des Pyrénées Centrales montre à quel point une forte volonté locale accompagnée d’une vraie volonté politique permet de reconstituer notre population d’ours. Sans notre travail, il n’y aurait plus aujourd’hui un seul ours dans les Pyrénées. Or aujourd’hui, avec une bonne vingtaine d’individus, une dizaine de femelles et plusieurs portées chaque année, nous pouvons aborder l’avenir avec confiance et fierté.

L’histoire a un sens ; nous veillerons à maintenir le cap.

François Arcangeli, Conseiller régional de Midi-Pyrénées, Maire d’Arbas et Président de Pays de l’Ours – Adet.

Editorial gazette 41 :

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Sommaire :

– Actus ours

« Ours dans les Pyrénées : et maintenant ? » par Sabine Matraire

Soirées-échanges Vivre avec l’ours : FERUS a tenu bon !
Par Gilbert Simon

Soirées-échanges « Vivre avec l’ours » : FERUS a tenu bon ! par Gilbert Simon

– Actus lynx

« Procès lynx des Molunes : Louis Simplet condamné ! »

– Actus loup

« Loups dans le collimateur » par Gilbert Simon

Le retour du loup dans les Vosges par Anthony Kohler

– « 40 ans de lynx en Suisse » par Urs et Christine Breitenmoser

– « Vivre un mois et demi avec l’ours » par Thierry Magniez

– « Le loup dans 10 ans » par Marc Besné

– Bilan du suivi hivernal loup 2010-2011 par le Réseau Loup

– « L’échec de l’État et de l’IPHB, pas du FIEP » par Gérard Caussimont

– Et toujours, les rubriques Brèves internationales, vie associative, la vie des réseaux…

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6 commentaires sur “La Gazette des grands prédateurs n°41 (septembre 2011)”

bonjour etant adherant de ferus j aimerais savoir ce qu en penses l association de l eradication de la derniere foret authentique europeenne u centre des carpates abritant une faune execptonnelle surtout pour les grands predateurs au profit d une station de skis pour milliardaires europeens et autres et certainement pas pour le peuple roumain .

Je rentre d’une petite virée d’une dizaine de jours dans les Pyrénées centrales (Haute Garonne et Val d’Aran)avec un peu plus d’optimisme concernant l’avenir de l’Ours. Ce secteur est tout de même plus « apaisé » (cf. le débat sur les « patrouilleurs ») que l’Ariège. Si je n’ai pas vu l’Ours (faut pas rêver), j’ai tout de même apprécié d’être accueilli par des panneaux « bienvenu au pays de l’Ours » qui tiennent debout et ne sont pas saccagés ou de pouvoir en parler avec les personnes rencontrées (y compris des chasseurs)sans ressentir l’animosité qui règne en Ariège. Oui, François Arcangeli a raison; il faut maintenir le cap et clamer haut et fort ce qui a été réalisé dé.mo.cra.ti.que.ment dans ce secteur grâce à la volonté et la pugnacité d’élus « éclairés » (lui en particulier !). C’est finalement le meilleur moyen de montrer aux béarnais ce qu’ils perdent et de contrer les extrémistes pastoraux (d’Ariège et d’ailleurs) qui sont de toute façon « génétiquement programmés » contre l’Ours en tant que symbole d’une nature encore un peu libre et sauvage ! Au passage, j’approuve aussi la mise en place des patrouilleurs car il n’y a aucune raison de laisser le champ libre à cette minorité. Quant aux deux pauvres mâles du Béarn, je ne vois pas hélas ce qui pourrait les sauver à court terme à part peut être effectivement une plainte (et une campagne) pour … ani-mâle abandonné !!!

François Arcangeli a parfaitement raison . Rien ne peut se faire sans une volonté politique . C’est le point de départ de toute solution . Il n’y a jamais eu en Béarn la moindre volonté des élus locaux ni même gouvernementaux pour imposer une politique réaliste et volontaire de protection et encore moins de sauvegarde du plantigrade . A partir de là le FIEP malgré sa bonne volonté ne pouvait qu’échouer … Et l’échec annoncé depuis longtemps est aujourd’hui consternant, affligeant , tragique et fort probablement irrémédiable … Ce fut exactement le contraire en Pyrénées Centrales où les maires de quelques villages clés ont su politiquement appuyer jusqu’au succès l’initiative du Pays de l’ours et redonner ainsi une dynamique nouvelle à la population . Nous devons nous réjouir de ce succès mais pour autant cette embellie significative de la famille ours n’est pas une fin en soi . A part Balou , tous les ours du noyau Central ainsi que les deux mâles béarnais ont tous entre eux des liens de parenté qui mettent cette population face à des risques certains de consanguinité à moyen terme . Nous ne pourrons pas pérenniser durablement ce noyau sans de nouveaux lâchers . Quant au noyau Béarnais , il n’y a eu cette année aucune trace d’ours qui ait été relevée sur le massif de Sesques , lieu historique ou survécurent longtemps les derniers ours pyrénéens … Triste ! A la vérité le noyau Béarnais , stérile , est éteint depuis 2004 et sans aucune volonté politique il sera impossible qu’il puisse renaître . Concentrons-nous donc sur les moyens de renforcer le noyau Central et la cohabitation et, oui pourquoi pas , transférons les deux mâles Béarnais vers les Pyrénées Centrales . C’est indécent et honteux que de laisser ces ours depuis si longtemps sans femelles . C’est de la maltraitance et de la non assistance à espèce en danger . J’ai toujours pensé par ailleurs que si une autorité avait imposé le transfert de ces mâles Béarnais vers le noyau Central cela aurait pu provoquer un électrochoc en Béarn et motiver les élus et les béarnais à vouloir garder leurs ours et à vouloir prendre pour eux des mesures de sauvegarde … Qui sait ?

Je n’ai pas encore reçu la Gazette mais c’est amusant le lien entre les propos de M. Arcangeli et ceux de M. Gaussimont.
M. Arcangeli : « Pyrénées Centrales montre à quel point une forte volonté locale accompagnée d’une vraie volonté politique permet de reconstituer notre population d’ours. Sans notre travail, il n’y aurait plus aujourd’hui un seul ours dans les Pyrénées »
M. Gaussimont :  » L’échec de l’État et de l’IPHB, pas du FIEP ».
Si le FIEP ne veut pas se remettre en cause il n’y a plus qu’à capturer les deux ours mâles du Béarn et le replacer en Pyrénées Centrales !
Il y a ceux qui montent et ceux qui descendent 😉

Bravo a vous, pour votre obstination a vouloir défendre ces espèces dites prédatrices(ours, loups, lynx), si mal vues par les populations rurales, et si mal connues, par le reste d’une population qui s’en désintérresse totalement.
J’admire cette volonté a toute épreuve, qui n’est malheureusement pas toujours récompensée.
J’espére sincèrement que ce soit vous les gagnants, et ce sera le cas, je n’en doute pas, même si le chemin pour arriver a sauver ces animaux, sera probablement plus long que prévu.
N’oubliez pas que l’ours, le loup et le lynx ont besoins de vous, juste pour survivre.
Encore bravo pour ce que vous faites.


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