Le Projet CanOvis. Ou comment faciliter le « vivre ensemble »

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Le Projet CanOvis. Ou comment faciliter le « vivre ensemble » par l’amélioration de l’efficacité des systèmes de protection des troupeaux ovins, via l’acquisition de connaissances sur les failles des systèmes actuels, l’expérimentation et le développement de nouvelles solutions. Par Jean-Marc Landry, Jean-Luc Borelli et Gérard Millischer

Article paru dans la Gazette des grands prédateurs n°60 (juin 2016)

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En France, la prédation par le loup sur les troupeaux domestiques est en hausse régulière ces dernières années, notamment dans le sud des Alpes, malgré leur protection généralisée depuis de nombreuses années (assurée majoritairement par des chiens de protection des troupeaux). Les départements des Hautes-Alpes, des Alpes-de-Haute-Provence, des Alpes-Maritimes et du Var sont particulièrement touchés, regroupant à eux seuls plus de 72 % des dommages nationaux en 2015. Plusieurs organisations professionnelles agricoles s’interrogent et remettent en cause l’efficacité des mesures de protection « traditionnelles », notamment l’utilisation de chiens de protection (CPT). Elles exigent une diminution drastique du nombre de loups, voire leur éradication. Si l’État français continue de soutenir les éleveurs à travers la mesure 323c, il semble aujourd’hui plutôt privilégier les tirs de « prélèvement » et de régulation de la « population » de loups, dans l’espoir de diminuer significativement les dommages (Le Cam 2012) et d’apaiser les mécontentements. Or, plusieurs études scientifiques réalisées en Amérique du Nord et en Europe (Zimmermann 2014, Wielgus & Peebles 2014, Fernández-Gil 2013, Krofel et coll. 2011) démontrent que ces actions n’apportent pas toujours les résultats escomptés. Pire, elles peuvent être à l’origine de l’augmentation des dommages, d’une stimulation de la reproduction ou d’un accroissement de la dispersion de loups sur de nouveaux territoires. En conséquence, nous pensons que, pour faire évoluer la situation favorablement, il est indispensable de mieux comprendre les failles du système de protection des troupeaux tel qu’il est proposé aujourd’hui, ce qui passe obligatoirement par une phase de recherches sur le terrain. Même si les attaques de jour augmentent d’année en année (probablement parce que les troupeaux sont bien protégés la nuit), elles restent difficiles à observer. L’accès à de nouvelles techniques, comme l’imagerie thermique, permet justement de collecter de nombreuses données sur les comportements déprédateurs des loups, sur les interactions entre les CPT et les loups, et sur la vie nocturne de ces grands canidés. Ces données sont complétées, d’une part par des suivis diurnes du troupeau et des chiens, notamment à l’aide des GPS, et d’autre part en recensant le savoir-faire et le vécu des éleveurs et bergers en matière de protection des troupeaux. Ainsi, en concertation avec eux, le projet CanOvis (initié en 2013) permet d’ouvrir un nouveau champ de recherches, qui développe et maximise les données et les connaissances sur le triptyque « prédateur – bétail – protection », faisant progressivement évoluer la perception de la vulnérabilité d’un troupeau, et l’efficience des concepts et techniques actuelles de protection des troupeaux.

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